La coupure d’Hideo Kojima [ Death Stranding Director’s Cut ]

Selon Monsieur Kojima lui-même, le titre Death Stranding Director’s Cut, choisit par Sony, n’est pas réellement approprié. Effectivement, ayant été aux commandes du projet, la version initiale n’avait pas souffert d’autres décisions que les siennes. Nous sommes donc plutôt en présence d’un « Definitive edition ». Entendez par là, un remaster adapté aux nouvelles consoles, ainsi que du contenu supplémentaire à se mettre sous la bottine.

Si vous ne savez pas du tout ce qu’est Death Stranding – et pourquoi il s’agit, selon moi, d’un chef-d’oeuvre du jeu vidéo – je vous recommande d’aller tout d’abord lire mon test de la version PS4. Ensuite, il vous faut choisir votre camp: êtes-vous un-e être contemplatif-ve et sensible à la beauté des paysages de mère Nature, aux réflexions sur l’isolement, la mort et l’appartenance ? Si le concept vous tente, alors poursuivez, sinon Death Stranding Director’s Cut risque de vous perdre. Bon, et il faut aimer marcher aussi.

Au menu de ce Director’s Cut trois types d’ajouts : des nouvelles missions, des nouveaux objets ou fonctionnalités et la mise à niveau graphique. Enfournez vos bottes de rando et votre imper, on y va !

 

DSDC

La montagne (post-apocalyptique), ça vous gagne !

 

Quoi de nouveau sous la pluie ?

Les nouvelles missions, avouons-le, ne sont pas révolutionnaires du tout et très brèves. Elles permettent de débloquer de nouveaux objets ou des options de personnalisation pour votre Bridge Baby (BB). Les missions en intérieur sont clairement un pied de nez de Kojima aux fans qui veulent un nouveau Metal Gear. Celles-ci prolongent une partie de l’histoire du monde de Death Stranding concernant un point assez important et très glauque. Dommage que cela n’ait pas été poussé plus loin.

 

sneaky

La légende veut que l’on puisse faire ces missions en toute discrétion.

 

Je vous mets le toit ouvrant avec cela ?

Dans les nouveaux objets, il y a notamment un canon à marchandise, un robot qui peut nous suivre avec du matos ou directement nous porter, ou encore des bottes anti-gravité. C’est fun, mais pas révolutionnaire non plus. Et puis, il y a la possibilité de refaire les combats de boss, ou juste des combats contre des ennemis sous la pression d’un chrono, avec l’opportunité d’enregistrer son score et le comparer dans les classements en ligne. J’étais dubitatif, mais j’ai apprécié refaire les combats contre les boss qui sont franchement impressionnants. Je doute par contre que les gens s’acharnent des mois dessus.

 

Buddy Bot

Le Buddy Bot, super pratique les jours de gueule de bois.

 

Il y a aussi la possibilité de faire des courses de voiture ou moto sur circuit. Eh oui. Alors c’est sympa sur le principe, mais c’est vraiment un gadget, car le moteur de conduite est bien trop limité pour que cela soit intéressant. Par exemple, lorsque l’on touche un mur le véhicule s’arrête net. Et ça, c’est un des trucs les plus frustrants du monde. Là aussi on peut gratter des points pour un système de rangs en ligne. Bref, c’est marrant, mais sans plus.

 

Racing

Dans le registre des idées sympas dont on aurait pu se passer…

Orgasme(s) visuel(s)

Jusqu’à présent, malgré ma fascination pour ce jeu, vous aurez compris que je ne suis pas emballé par ce Director’s Cut. Certes, les ajouts sont sympas, mais aucun d’entre eux ne me ferait revenir au jeu ou encore moins racheter quelque chose. Mais voilà, je suis assez sensible aux arts visuels en général, à la beauté d’une direction artistique réussie. J’aime que les pixels se comptent par milliards et les fps par centaines.

 

Mama

La première mission additionnelle ferait plaisir à n’importe quel psychanalyste (je vous laisserai la découvrir).

 

Et là, mon ami-e, je me suis pris une claque intergalactique. Moi qui pensais Ghost of Tsushima beau ! Quelle blague ! Un vrai jeu Game Boy en comparaison ! Évidemment j’exagère. Mais force est de constater que j’ai été complètement bluffé par le rendu graphique de cette nouvelle version de Death Stranding. L’eau. Mon Dieu, le rendu de l’eau. Je pense qu’on y est, je peux enfin envoyer un screenshot à mes grands-parents et ils croiront que c’est une photo de vacances. [NdFounet: Viens jouer avec nous à Sea of Thieves].

 

Sur le pont

Regarde Mémé, j’ai fait de la moto en Islande.

 

Je vous vois venir, les graphismes ce n’est pas important, c’est l’âme qui compte, pas le corps, mangez des graines, pas de la fondue, gna gna gna. Ce n’est pas la seule chose qui pèse dans la balance, je vous l’accorde, mais il est des moments où :

1) cela vient magnifier un jeu qui a déjà une « âme », tel que Death Stranding

2) il y a quelque chose de spécial à constater des sauts qualitatifs autant impressionnants (premier jeu en 3D, etc.).

 

Assurance

Chère Mobilière… (merci et désolé pour votre moto monsieur YongYea).

 

Personnellement, ce Death Stranding Director’s Cut sur PS5 coche les deux cases. Si je n’ai pas eu le temps de le faire durant les quelques jours de test avant la sortie du jeu, cela m’a très fortement donné envie d’y rejouer de A à Z. D’autant que le retour haptique a été ajouté également et procure quelque chose de très organique à l’immersion dans ce monde. Death Stranding est avant tout une oeuvre contemplative. Et ces avancées techniques viennent soutenir et magnifier cet aspect si important du jeu.

 

Pépé

Alors là Pépé tu vois, on est allé à la montagne en moto. Dans une rivière, si si.

 

Est-ce votre ultime bafouille mon cher Hideo ?

Au final, je pense que l’intérêt de ce Director’s Cut va beaucoup varier d’une personne à l’autre. Le contenu additionnel est anecdotique et ne justifie pas l’achat. Par contre, si comme moi vous sur-kiffez les paysages islandais post-apo en 4K, et que vous avez assez aimé le jeu d’origine pour y refaire un tour, alors l’upgrade en vaudra largement la peine. Et de manière générale si vous n’y avez pas du tout encore joué, cette version est la meilleure disponible à ce jour et sera une expérience phénoménale.

En gros, en tant que jeu entier, ce Death Stranding Director’s Cut est toujours autant un chef d’oeuvre à mes yeux et je le crierai à qui veut l’entendre jusqu’à l’épuisement de mes cordes vocales (et de mon clavier). Par contre, en tant qu’add-on, ça ne casse pas trois pattes à un Kojima.

 

Note si vous avez déjà le jeu : 6 Hideo sur 10. 

Note en tant que jeu complet : 10 Kojima sur 10 .

Testé sur PS5, disponible également sur PC. 

 

Author: Teiki

Recrue la plus prolifique du mercato du marché suisse romand du jeu de mots à 5 syllabes, Teiki (El Matador pour les intimes) est LE nouveau ancien rédacteur de Semper Ludo. Il gravit vite les échelons et grâce à quelques coups de langue bien placé, le voilà déjà en train de remplacer Founet à l’animation de Podcast. Son talent de marchandage s’est créé tôt dans sa jeunesse où il devint un pilier de l’échange d’objet inutile dans Everquest. C’est certainement cet événement qui l’oblige inlassablement à jouer à des jeux avec du loot vert, bleu, violet et orange. Ancien champion de pétanque sans cochonnet, lors d’un accident de roulade, il dû se reconvertir à la randonnée avec les pieds. Son corps est un temple où seules les personnes qui ont enlevé leurs chaussures peuvent entrer.

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