Que se passerait-il si, un soir d’errements, vous coupiez en deux votre manette PS5 pour coller chaque côté autour de votre nouveau Galaxy S24 Ultra ? Eh bien, vous auriez un prototype de Playstation portal (en beaucoup plus cher) et une manette en moins. Car la Playstation Portal, en gros, c’est ça, un écran LCD avec des bouts de manette PS5 autour. Pourquoi jouer à des bouses de Nintendo sur Switch alors que vous pourriez streamer God of War ou Elden Ring sur votre Portal ?
Alors oui je provoque, mais l’idée est là. La Playstation Portal n’est pas une console à proprement dit, mais un dispositif de streaming spécifique à la PS5. Vous vous branchez sur un wifi, vous pressez sur le petit bouton et elle s’en va sur les ondes pour réveiller votre PS5 à la maison et lui soutirer une belle image moyennant une bonne connexion internet des deux côtés. L’essentiel est là. Le prix est d’environ 240 francs. Et tout comme les films français, ou les jeux Nintendo, on se demande qu’une seule chose : était-ce bien nécessaire ?
Diablo 4 est particulièrement sympa en mode portable. Jusqu’au moment de devoir gérer son inventaire.
Matte les jantes alu
OK cette dernière provocation était bien inutile, il doit bien y avoir au moins un film français potable, quelque part. Et sinon, ça dit quoi cette PS Portal ? Un écran touch LCD 1980×1080, très lumineux, de 20.32 cm de diagonale. Un poids d’environ 1kg. Une prise USB C pour la charge et une prise jack pour des écouteurs. Une batterie Lithium-ion qui tient bien la route avec une excellente autonomie (annoncée à 8 heures, environ à 6-7 heures en vrai, mais sans faire trop attention). Wifi 5. Et le reste c’est votre PS5 et votre connexion internet qui fournissent le charbon.
Avatar : Frontiers of Pandora est un plaisir pour les yeux, aussi sur Portal. Mais la Portal ne réussit pas le tour de force de rendre le jeu intéressant pour autant (le test arrive).
L’écran rend bien, très bien. Et tant mieux, car c’est au final l’élément le plus important de la Playstation Portal. La plupart des jeux sont superbes, notamment God of War ou Horizon Forbidden West qui sont carrément bluffants en version portable. La taille très appréciable de l’écran magnifie certains jeux très détaillés comme Horizon justement. Diablo 4 est également très sympa et se prête bien au jeu en mode portable. De manière générale, le seul défaut pour moi a été, sur certains jeux, une impression un peu délavée, comme si la luminosité passait par-dessus les contrastes du jeu. Rien d’effrayant honnêtement et le tout reste très beau.
Prendre une PS5 par la main
Bon, vous l’aurez compris, la Playstation Portal ne contient que peu de choses : un écran, une manette et une connexion internet. L’écran ayant été déjà validé, passons à la manette et à l’ergonomie en général. Pour moi, c’est une réussite à peu près totale de ce côté-là. Le poids de l’appareil et l’ergonomie des pads PS5 rendent l’ensemble extrêmement agréable à jouer. On oublie vite la présence de la console pour ne voir que ce qu’il se passe sur l’écran. Un pied total. J’ai adoré y jouer, ça tient super bien en main, c’est léger (sans être passe partout vu la taille). Ça s’allume vite et ça fonctionne, en général, sans accroc. Du moins depuis son salon.
Au niveau de l’ergonomie, il est clair que certains jeux s’y adaptent plus. Gérer son inventaire dans Diablo 4 est déjà chiant sur un grand écran, alors quand tout est écran en tout petit, boarf. Par contre le DLC de God of War : Valhalla a été un pur délice à faire sur le petit écran. Idem avec certains jeux rétro comme The Messenger ou encore un splendide Tekken 8 qui passe crème sur le petit écran. Bref, on aime.
L’expérience 10/10 de la Portal pour moi. God of War : Valhalla a été un bonheur à faire du début à la fin.
Va jouer dehors, il fait beau !
Je vous vois venir, c’est une « console » portable, alors il faut la porter ailleurs que sur son canapé. OK OK, même si mon utilisation préférée était clairement sofa-esque, je l’ai amenée à l’extérieur du château pour voir de quoi il en retournait. Et là, plusieurs salles, plusieurs ambiances. Un test réussi avec brio lors d’une néo-Lan chez Founet à l’occasion d’un enregistrement du podcast. Alors que Founet et Vertigo jouent à Diablo 4 sur la PS5 en local, je me connecte via le partage de connexion de mon natel sur ma Portal, à ma PS5 chez moi, pour jouer avec eux dans le même salon. Petite vibe nostalgique de cybercafé. Et ça marchait très bien, à deux ou trois lags près, c’était franchement agréable et sans accroc.
Se faire ratatiner en ligne sur Tekken 8 par des enfants de 12 ans qui semblent très bien connaître l’anatomie de ta mère, c’est aussi possible sur Portal.
Par contre, même test depuis sur le wifi du bureau et là la Portal refuse simplement la connexion à ma PS5 avec un code d’erreur barbare qui ne m’a pas aidé à poser un diagnostic compréhensible. C’est probable(ment?) pour une histoire d’ouverture de ports sur la connexion wifi, mais c’est rageant de n’avoir aucun moyen de gérer cela directement. Autre essai au bureau de Founet, là ça marche sans problème sur le wifi et je peux coller quelques tatanes avec Kratos en attendant que le podcast démarre. Il y a donc des soucis avec certains types de réseaux wifi, et si l’on n’a pas envie de mettre les mains dans le cambouis numérique, on l’a dans l’os. Bref, du bon et du moins bon de ce côté. [NdFounet: Ou alors c’est moi qui ai, visiblement, un effet positif sur l’appareil. Attention, Founet vendu séparément.]
Bim la claque. Horizon paraît encore plus beau sur Portal par je ne sais quelle magie.
Le Père-Noël est un livreur DPD capricieux
Car oui, Sony a eu besoin de récupérer sa Playstation Portal d’essai. Car oui également, le livreur s’est planté de date et d’adresse pour venir la reprendre. Mais oui encore, il a fini par me trouver au bon endroit, au bon moment, pour reprendre le carton (contenant la Portal, je le jure). Tout ça pour dire que je l’aurais très volontiers gardée. J’ai vraiment beaucoup aimé l’expérience de jeu que l’engin propose malgré sa qualité d’objet de luxe au carré (une console qui permet de jouer à une autre console depuis plus loin, merci la dystopie, c’est Huxley qui serait content).
Compte tenu de mon bla bla des précédents chapitres, je pense que le test de la Portal se résume en une phrase : la Portal fait très bien ce qu’elle propose de faire. Si cette proposition vous parle alors c’est 9/10. Sinon passez votre chemin.
