Assassin’s Creed et les 40 voleurs [Assassin’s Creed Mirage]

Un des plus gros blockbuster d’Ubisoft revient avec pour terrain de jeu le Bagdad du 9e siècle: Assassin’s Creed Mirage. Un énième opus de cette saga historique direction Moyen-Orient, et on est moyen content…

15 ans ! 15 ans que ça dure ! Avant Mirage, cette longévité a rimé souvent avec qualité pour cette licence phare du jeu historique. Avec plus d’une dizaine d’épisodes (sans compter les DLC), Assassin’s Creed et son exploration du passé, nous a fait visiter la Chine, l’Inde, la Russie, l’époque des Pharaons ou des Vikings avec plus ou moins de réussite, mais surtout une constante dans la haute qualité graphique, un gameplay fluide, un propos souvent intelligent, une narration accrocheuse et la marque de fabrique de ce titre, qui fait sa renommée au-delà du milieu du gaming, un perfectionnisme visuel dans la reconstitution historique.

 

Assassin's cred Mirage PS5 furtif

Toujours préférer le mode furtif.*

En terrain connu

Alors ce Mirage, et son exploration du Moyen-Orient au 9e siècle qu’est-ce qu’il raconte ? Eh bien, pas grand-chose. Les dialogues et le jeu d’acteur (testé avec des voix en V.F.) sont aussi plats qu’un désert sans dune, les enjeux et les surprises quasi inexistantes, en gros les enquêtes, sous forme d’une arborescence de points sur un menu, deviennent des points sur une carte. Archiconnu et déjà vu. Une mission finie en déclenchera une autre, bis repetita. Le jeune studio bordelais s’est borné sans audace à répéter le gameplay perfectionné par l’excellent studio Ubisoft Montreal. Celui derrière les meilleurs épisodes d’Assassin’s Creed.

À force de copier-coller l’essence des réussites des épisodes précédents, de manière trop studieuse, ça lasse. On s’amuse peu dans cette énième déclinaison du blockbuster historique. Je n’ai pas été transporté bouche bée comme dans certains passages de Valhalla, l’épisode précédent.

 

Assassin's cred Mirage PS5 Prince of persia

Comme un air de Prince of Persia.

Visuellement éblouissant

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, il faut tout de même saluer la haute qualité du rendu graphique. Les dédales des ruelles de ce Bagdad du 9e siècle possèdent de belles textures. Ça grouille de monde, des marchands, des ânes (toujours au mauvais endroit dans les poursuites), des gardes (spoiler : ils ne sont pas là pour vous faire des bisous). C’est encore plus impressionnant à vue d’Aigle, un fidèle compagnon à plume qui va planer en altitude pour mieux repérer les points de mission…. Oui, c’est aussi du copier-coller de Valhalla, mais ces passages en vue d’aigle restent toujours aussi beaux, presque époustouflants selon l’angle et la luminosité.

 

Assassin's cred Mirage PS5 secte

Droit sortis d’Eyes Wide Shut, ils ne rigolent pas.

Des combats qui lassent

Voilà pour ce qui fait plaisir aux mirettes, pour le reste, c’est un peu bof, bof. Les combats se résument à : gâchette droite pour attaquer et gauche pour parer. C’est simpliste à souhait et surtout laborieux puisque le ressenti manque de précision.

Certes, une arborescence de compétences permet d’améliorer ses capacités de combat ou de furtivité. On peut ralentir le temps avec la dague du temps ou des fioles, gros clin d’œil à Prince of Persia, une autre licence majeure d’Ubisoft. On peut aussi passer voir le forgeron pour améliorer ses armes en passant voir le forgeron ou le tailleur pour sa tenue, même si on peut aussi se balader à torse-poil.

 

Assassin's cred Mirage PS5 aigle

Les AC vus du haut, c’est toujours aussi beau.

Furtif un jour, furtif toujours

Contrairement à Valhalla, ce Mirage ne pardonne pas le mode bourrin. On oublie les grosses batailles mêlées (et le souffle épique aussi au passage), il vaut mieux préférer le mode furtif : grimper aux bâtiments, sauter de poutre en poutre (toujours Prince of Persia) et se glisser furtivement sur des cordes.

Et si on est repéré, il suffit parfois de se poser sur un banc pour laisser passer le temps, ou se cacher derrière des tentures pour que les gardes à quelques centimètres se demandent où nous avons bien pu passer.

Si on s’entête à jouer bourrin, des affiches de recherche apparaissent sur les murs et même les passants vont finir par alerter les gardes, donc on reste furtif !

Les déplacements des gardes, dotés d’une IA à la ramasse, sont totalement prévisibles. D’où lassitude encore… Toutes les actions des ennemis sont prévisibles, robotiques et frontales, et c’est dommage, puisque l’essentiel du jeu consiste à tromper les ennemis, entre deux séquences de dialogues un peu mièvres (les riches sont des vilains qui volent aux pauvres) : « Ce sont des hommes malfaisants, je dois traquer les oppresseurs de Bagdad » nous apprend le héros entre quelques cinématiques parfois presque photoréalistes.

 

Assassin's cred Mirage PS5 dialogues

Ça papote et on s’en fout un peu.

Où sont les épices ?

C’est un comble de faire un épisode sans épice dans un décor du Moyen-Orient ! Mirage n’est pas un mauvais jeu, loin de là, mais de l’intrigue aux dialogues en passant par l’histoire, tout manque un peu de saveur.

Ce Assassin’s Creed est aussi très court et vite avalé. La longueur d’un titre ne devrait pourtant pas être un critère, il y a des jeux très courts qui sont des chefs d’œuvre. Mais dans un monde ouvert, on s’attend souvent à un contenu gargantuesque. Mais Ubisoft ne se moque pas des joueurs puisque Mirage est vendu à un prix plancher, vu la courte durée (50 CHF). Il faut saluer l’honnêteté de l’éditeur, surtout en cette période d’inflation.

Un jeu au final souvent très beau, mais qui pêche par la faiblesse de son gameplay trop répétitif, laborieux et imprécis.

Note : 7 Ali Baba/10

Testé sur PS5, également disponible sur PS4, PC, XBox One et Xbox Series X|S

*NdR: On pardonnera au chroniqueur pour ce premier article l’oubli des captures d’écran. Ce texte est donc illustré avec des artworks, au demeurant fort jolis.

 

Author: Professeur Zorglub

Share This Post On

Submit a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *