Notre premier test complet en VR! Vous avez toujours rêvé de visiter Paris sans les files de touristes, le trafic et les odeurs? Ou encore vous considérez-vous plus aigle que humain? C’est l’occasion de vivre vos fantasmes les plus fous avec Eagle Flight.
Quelques mois après la sortie du casque Playstation VR, intéressons-nous à l’un des rares jeux idoines qui propose une expérience vidéoludique allant un peu plus loin qu’une simple démo technique. Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, ce n’est pas un nouveau Guitar Hero centré sur la dernière tournée de ceux qui chantaient Hotel California. Vous incarnez un aigle (surprise!), dans un Paris futuriste. La ville et tous ses monuments emblématiques ne sont plus maintenant qu’un terrain de chasse pour la faune qui a repris ses droits. La végétation a poussé un peu partout et les rues autrefois bétonnées sont maintenant des allées de platanes (ou de peupliers, je n’en sais rien je ne suis pas arbrologue). Cependant, la ville grouille encore de vie et vous croiserez régulièrement girafes, antilopes, et autres éléphants.
Heureusement, le gameplay ne s’arrête pas à une simulation de vol de plaisance et offre moult courses, challenges et dogfights. Il ne faut pas oublier qu’on a affaire à un jeu Ubisoft, avec son gameplay « à la Ubi ». Ce qui veut dire: une histoire pas trop importante, une diversité de missions/challenges limitée, et une progression basée sur la performance, quitte à recommencer indéfiniment. Un score sur 3 étoiles vous est attribué à chaque fin de mission, à vous de réunir assez de ces étoiles pour débloquer une autre zone de Paris et la suite des défis. Contrairement à ce que ma plume pourrait laisser penser, pour une fois je ne m’en plains pas. Tout comme Steep sorti relativement récemment, le concept se prête très bien à ce gameplay arcade devenu la signature d’Ubisoft depuis la sortie du premier Assasin’s Creed. Je ne suis pas sûr que j’aurais voulu d’un jeu narratif à base d’aigles. Hatoful Boyfriend m’a déjà prouvé que c’est un peu bizarre.
Votre aire de jeu est un open-world qui vous laisse passer les missions plus ou moins dans l’ordre que vous désirez. Le level-design est surprenant de détails malgré le moteur physique limité et les courses sont tout sauf ennuyeuses, grâce aux nombreux itinéraires sinueux que votre aigle peut emprunter. Évidemment, le temps gagné est proportionnel au risque encouru.
Les courses (contre la montre seulement) sont parfois très rapides et vu que vous visez avec votre regard, il va falloir être précis et réactif. Catacombes, ponts de la Seine, bâtiments délabrés: le jeu ne se limite pas à des rues qui se croisent et de jolis monuments. Pour contrôler votre rapace, pas besoin de manettes moves™®©. Seules deux gâchettes sur la manette servent à accélérer et ralentir, et carré pour se défendre à l’aide d’un cri perçant. Pour tourner, inclinez la tête à gauche ou à droite et le virage se fera tout seul. Une fois l’envie passée de vouloir tourner en… tournant la tête plutôt qu’en la penchant, les contrôles deviennent très agréables et vous permettent de jouer assis dans le confort de votre canapé.
Côté graphismes, c’est correct mais sans plus. Le jeu possède un petit côté Dishonored avec ses modèles polygonés pour économiser sur la profondeur de champ. Par contre, le casque ne propose définitivement pas une résolution assez bonne pour pouvoir afficher de manière détaillée ce qui est éloigné. On se retrouve vite avec une bouillie de pixels pas vraiment appétissante pour l’oeil. Rappelons que la moindre saccade dans un casque de réalité virtuelle peut provoquer de bonnes grosses nausées. D’où la nécessité de faire des compromis sur les graphismes.
Si les courses et le ramassage de trucs à collectionner c’est pas votre fort, il y a toujours le multijoueur. Deux équipes de trois qui s’affrontent pour une proie à ramener au nid, façon capture du drapeau. Votre aigle lance des cris perçants afin de descendre l’ennemi. Heureusement, un cooldown est nécessaire et il est impossible de jouer la sulfateuse aérienne. Face à un ennemi humain, le vol devient nerveux et un torticolis guette en voulant à tout prix prendre les chemins les plus tortueux.
Qui dit VR, dit vertige. De nouveau, agréable surprise! Le jeu limite très bien les sensations de chute et d’étourdissement. À chaque fois que vous tournez ou que vous frôlez de trop près un plan (façade d’un bâtiment, sol, plafond), la partie concernée de votre champ de vision s’obscurcit. Ce que l’oeil ne voit pas, le cerveau ne le calcule pas. Et donc: pas de vertige. Passez dans un tunnel étroit et votre champ de vision ne devient qu’un petit cercle au milieu des écrans du casque. Certes, c’est parfois légèrement handicapant mais on s’y fait très vite. C’est toujours mieux que de rendre la tarte de tata Hugette sur le tapis du salon.
La VR peut devenir physiquement pénible au bout d’un moment. Malgré l’ergonomie du casque et son poids limité, la nuque ramasse pas mal après une heure de jeu. Sans parler des effets sur la vision et l’équilibre. C’est bien pour ces raisons qu’un jeu arcade comme Eagle Flight se prête très bien au support, les sessions étant plutôt courtes. Un jeu que je recommande chaudement. En plus d’être ludique, la sensation de vol est vraiment prenante et le retour à notre réalité de bipède bien décevant.
8 pycargues sur 10
Jeu disponible uniquement sur Playstation 4, accessoire PSVR indispensable.