Un gueux possède notre chateau. [Going Medieval]

J’ai toujours été très méfiant envers tout ce qui sort en accès anticipé. Toujours. Et me voilà à recommander des jeux de ce type dans les podcasts (Satisfactory ou encore Workers & Ressources : Soviet Republic). Il semblait logique que je finisse alors par écrire une bafouille sur un de ces objets du démon. Voici donc Going Medieval, petit jeu serbe de son état, dispo dans nos étals, tel un grand prématuré.

Bon, avant de parler de l’intérêt qu’il s’agirait de lui porter, permettez-moi de vous présenter la bête. Personnellement, le jeu me fait énormément penser à Gnomoria. Vous ne connaissez surement pas ce titre, et je n’en suis pas surpris, et pourtant il s’agit, pour le commun des mortels d’une des premières adaptations (en 3D isométrique) réussie et jouable de Dwarf Fortress. Dwarf Fortress, c’est LE JEU VIDÉO avec un grand A (oui, si je veux). L’administration ultra poussée d’une colonie de nains, codée avec des graphismes en ASCII, le tout sur plusieurs étages. Un mélange exotique du paradis et de l’enfer pour tout amateur de jeu de gestion qui se respecte.

Dwarf Fortress, l'ancêtre mais aussi le maitre.

Dwarf Fortress, l’ancêtre, mais aussi le maitre.

Dwarf quoi?

Comment ça fonctionne? Chaque personnage (nain pour Dwarf Fortress, gnome pour Gnomoria, humain fuyant la peste pour Going Medieval) de la tribu a des besoins (nourriture, chauffage, santé, moral). Le joueur donne des ordres généraux (creuser un trou, construire un mur, labourer un champ) et ses ouailles se mettent au travail, suivant leurs compétences, une liste de priorité et leurs possibilités physiques ou mentales. (NDFounet: Le rêve de tout rédacteur en chef).

Si dans un premier temps, la survie de base de la colonie est un but simple, qui passe par une recherche basique et rapide du saint triptyque: production de nourriture / toit / lit ; l’idée principale va ensuite être de développer un vrai petit château. Et ça implique la création de chaines de production de plus en plus complexes, qui permettent alors d’attirer marchands ambulants et nouveaux habitants.

Moult détails sont à gérer comme, entre autres, le pourrissement des ressources ou la possibilité de raffiner les options de métier, voire carrément de spécialiser des personnages (forgeron, soldat, etc.).

Début de partie.

Début de partie.

Mais attention, un village prospère attise forcément la convoitise. Il est donc essentiel à relativement court terme de prévoir la construction d’armes, d’armures et de fortification. Et plus une forteresse se révèle imposante, plus les raids deviennent nombreux et violents.

Voilà, et en gros, c’est plus ou moins pareil dans les trois jeux susmentionnés.

Et alors Going Medieval?

Going Medieval est prometteur pour les amateurs du genre. Plutôt joli, quoique parfois un peu brouillon à mon goût dans son style low-poly, il se laisse agréablement arpenter. Par contre, on sent bien que c’est un jeu encore en construction. Attention hein, il est tout à fait jouable, mais on perçoit encore fortement les effluves de la peinture fraiche. D’autant que, d’après la roadmap annoncée, les développeurs de Foxy Voxel sont partis pour ajouter quelques étages à cette belle construction.

Qu’est-ce qui m’a semblé en travaux, vous dites-vous? Ben déjà, il n’y pas de tuto, mais des espèces de vidéos par très bien intégrées expliquant une partie du jeu. Un poil léger pour un habitué, une horreur pour un novice.

Tout doit être micro managé pour être efficace.

Tout doit être micro managé pour être efficace.

Ensuite, il n’est pas toujours facile de comprendre pourquoi tel personnage fait telle action. Entre les priorités des tâches, la spécialisation des métiers et l’état physique et mental, le jeu fait parfois des choix surprenants.

Il n’est donc pas forcément intuitif ni toujours facile de savoir pourquoi un mur se construit et pas un autre. Il y a presque toujours une bonne explication, mais c’est parfois très compliqué, voire impossible de trouver l’information in game.

Bref, je serais vous, je mettrais Going Medieval dans ma wishlist en le tenant à l’oeil en attendant qu’il soit mûr. Car il a du potentiel, le bougre.

Note: Attendez encore un peu / Bon jeu

Testé sur PC, disponible sur PC (tant Windows que Linux).

Note: il semble qu’une partie de l’interface (que j’ai trouvée un peu confuse) soit fortement inspirée de Rimworld (hit du genre sur lequel, je n’ai toujours pas posé mes pognes). Si vous venez de chez eux, il est fort possible qu’une partie de ma retenue vous paraisse superflue, voire déplacée. Voilà, vous êtes prévenus.

 

Author: Zyvon

Élevé à la dure par des parents aux penchants amish, hermétiques à la technologie, l’accès aux jeux vidéo n’a pas été facile pour Zyvon. C’est en utilisant l’argent de sa bar-mitzvah, reçu lors de sa première communion, qu’il s’acheta lui-même un ticket pour les mondes diaboliques de la perversion sous la forme d’une Megadrive. #TeamSonic. Malheureusement, il vécu la crucifixion du hérisson bleu comme une trahison et renonça à jamais aux consoles, pour rejoindre les rangs bénis et accueillant de la glorieuse “PC Master Race”, en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Son éducation sévère mais néanmoins rustique, lui a donné le gout des choses bien faites et faites jusqu’au bout. Zyvon est dur mais juste mais dur.

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