Divertissements à choix multiples. Bandersnatch, dernier exemple de la cohabitation jeux-séries.

La série Black Mirror explore depuis 2011 les relations entre les individus, la société et les technologies numériques. Dans le dernier épisode en date, Netflix propose aux spectateurs de choisir quelle direction doit prendre le récit. Ce n’est pourtant pas la première fois que les mondes des jeux vidéo et des séries se croisent.

Bandersnatch afficheDans Bandersnatch, un développeur tente d’adapter un « livre dont vous être le héros » en jeu vidéo. L’auteur du livre aurait sombré dans la folie et notre codeur commence, lui-aussi, à douter de son libre arbitre. Au-delà de l’expérience interactive amusante, le scénario de cet épisode est prenant, avec ses niveaux de lectures multiples. Netflix fait ainsi un pas vers le monde du jeu vidéo, mais il est intéressant de relever que ce principe de récit interactif a déjà eu droit à de nombreuses occurrence du côté des jeux. En effet, des studios comme Telltale Games (The Walking Dead, Batman: The Enemy Within, Game of Thrones), Quantic Dream (Detroit, Heavy Rain, Beyond : Two Souls), ou Supermassive Games (Hidden Agenda, Until Dawn, The Inpatient) se sont fait une spécialité du genre. Ce type de jeu est d’ailleurs souvent décrié par les joueurs, puisque le niveau d’interactivité est limité. On se « contente » de faire des choix (bien que cela soit le propre du jeu vidéo).

Walking Dead

The Walking Dead (Telltale Games, 2012)

 

Detroit

Un arbre des choix possible dans Detroit: Become Human (Quantic Dreams, 2018)

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Le lien entre acteurs en chair et en os et les jeux vidéo a également vécu ses heures de gloire dans les années 90, avec Phantasmagoria, Red Alert ou Wing Commander IV, par exemple. Dans ce dernier, les séquences filmées prennent justement la forme d’un film interactif. Cette technique, appelée Full Motion Video a cependant été abandonnée progressivement, puisque les capacités graphiques des jeux augmentaient considérablement. Dans un autre registre de tentative de rapprochement, en 2013, le jeu massivement multijoueur Defiance devait exister en parallèle à la série du même nom et les événements de l’un devaient pouvoir influencer ceux de l’autre. Cette perspective audacieuse n’a malheureusement jamais fonctionné, notamment car aucun des deux médias n’a su trouver son public. Plus récemment, Remedy Entertainement et Microsoft ont tenté l’expérience d’un jeu accompagné d’épisodes filmés, dont certains éléments du scénario changeront selon les décisions prises par le joueur dans Quantum Break.

Wing commander 4

Wing commander 4 (Origin Systems, 1995)

 

Phantasmagoria

Phantasmagoria (Sierra Entertainement, 1995)

 

Defiance

Defiance (ScyFy, 2013-2015)

 

Ces efforts ne sont pas toujours couronnés de succès et cela met en perspective que, quand il est question de deux types de médias différents, les attentes ne sont que rarement les mêmes. En revanche, ce style de jeu, ou d’épisode dans le cas de Bandersnatch, représentent une bonne manière de partager l’expérience d’interaction, avec des gens moins versés dans les codes du jeu vidéo [appel du pied aux non-joueurs…].

 

https://www.youtube.com/watch?v=XM0xWpBYlNM

Author: Founet

A ne pas confondre avec le village vaudois, est à peine plus jeune qu’une Famicom. Vouant un culte à George, il découvrit son amour du jeu vidéo et de la techno allemande pendant les grandes années de Lucas Arts. De ses nombreuses heures passées à cliquer lui vient son humour absurde et sa cleptomanie. Frappé d’une mystérieuse malédiction, les machines semblent se rebeller lorsqu’il les manipule ou fait mine de les regarder. Founet ne roule jamais en-dessous de 88 miles à l’heure et rêve de maîtriser la télékinésie grâce à la Force. En attendant de passer maître Jedi, il joue à la Wii U. Accessoirement rédacteur en chef, quand il arrive à se faire entendre des autres, qui mettent le son trop fort, les farceurs.

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