Coucher de soleil éternel [Far Cry New Dawn, PC]

Vous aimez boire du thé chaud ? Je l’espère, parce que je vais utiliser une métaphore à base de cette plante infusée pour vous parler de Far Cry New Dawn.

Vous savez, lorsque l’on trempe le sachet dans l’eau, il transmet sa couleur et son arôme au liquide, qui peut provoquer une explosion de saveur pour les papilles. Si vous êtes étudiant, pauvre ou flemmard, vous avez peut-être déjà pratiqué la technique de la réutilisation dudit sachet. Conséquence, le thé est moins goutu et souvent plus clair. On s’en sort généralement en ajoutant plus de sucre. Mais plus on retrempe la même herbe à infuser, plus il faut de cache-misère pour oublier qu’on boit de plus en plus une soupe au sucre.

Ben Far Cry, c’est le sachet de thé. Ubisoft c’est vous. Et le sucre ? La réalisation peut-être ? Ou les graphismes ? Ou la surabondance de trucs insignifiants à faire ? Un peu des trois, je crois.

America Post Apo Fuck Yeah (kind of)!

America Post Apo Fuck Yeah (kind of)!

La définition de la folie

Bref, voilà pourquoi Far Cry New Dawn n’est à mon avis pas terrible. On y découvre une formule, qui bien que, très sympa à la base, a été petit à petit essorée par des suites qui n’ont pas voulu tabler sur le côté méta (monstrueusement génial) qu’avait initié Far Cry 3. Ce dernier était un jeu très fun, qui avait pris le pari de dissimuler en lui, pour peu qu’on réfléchisse à ce qu’il avançait avec son propos narratif sur la folie, une magnifique critique de la pratique de notre hobby favori. Il avait connu un bon succès, mais pas pour cette raison. La réalisation et l’open world étant très soignés également, c’est là-dessus qu’Ubisoft a choisi de construire ces suites, qui sont sorties à un rythme effréné. Les épisodes suivants ont donc, petit à petit, abandonné ce brillant concept pour devenir des trucs plus ou moins vidés de toute substance. Mais avec de plus en plus d’arme, de véhicule, de crafting, de gestion de base, d’événement aléatoire et d’animaux à tuer.

Craft... parait que c'est à la mode...

Craft… parait que c’est à la mode…

La série a, au fur et à mesure, gardé ce côté absurde d’un monde parc d’attractions, mais a perdu la partie critique qui lui rendait une part de cohérence. Et Far Cry New Dawn, c’est pour moi l’achèvement de cette formule. Il n’y a plus une trace de goût dans le thé. Mais qu’est-ce qu’on sent le sucre…

« Far Cry New Dawn »? Really?

On joue la suite de Far Cry 5. II y a eu des explosions nucléaires dans le Montana verdoyant des Rednecks. Qui est du coup en ruine, mais recouvert de plantes aux couleurs acidulées entre le fuchsia et l’ultra-violet. Oui, c’était le thème couleur de la fashion week du post apo 2019.

Le monde est joli même s’il s’agit d’une reskin du 5. L’histoire n’a juste aucun sens, les rencontres aléatoires d’animaux ou d’ennemis sont d’une incohérence jamais vue pour un Far Cry. Les motivations du protagoniste sont incomplètes. Il pleut des caisses de matériel de craft sans trop qu’on sache pourquoi. Ledit craft est soumis à la montée de niveau et/ou à la résolution de quêtes plus ou moins crédibles. Et les personnages sont insignifiants. De même que les alliés qu’on peut avoir avec nous. C’est vite vu, j’ai fini par ne choisir de ne prendre que le chien avec moi, c’est encore le moins désagréable.

Ouaf! Ouaf! BFF!

Ouaf! Ouaf! BFF!

Hello darkness my old friend

C’est dommage, je ne m’attendais pas à un titre fabuleux, mais généralement, je prends suffisamment de plaisir dans les jeux de cette série pour les finir. Ceci dû, entre autres, à la personnalité de quelques PNJ et surtout au fun résiduel de nettoyer une carte assez bien branlée. Et là, ben je me fais chier. Alors tout n’est pas à jeter, en effet, New Dawn possède, néanmoins, quelques moments de grâce. Que ce soit sur une rencontre un peu marrante ou une quête pas trop débile. Mais Ubisoft choisit de ne pas construire là-dessus et préfère empiler le plus de contenu disparate possible ensemble. Dommage. D’autant que certaines activités comme la chasse aux animaux légendaires, par exemple, sont plutôt sympas… la première fois. Pourquoi en avoir mis tant ? Hein ? (NdFounet: j’avais eu exactement la même impression en jouant au 5. Mon test arrive bient… Ah, non j’ai piscine, mais après on regarde, on s’appelle, on se fait une bouffe).

C'est joli... souvent... mais est-ce suffisant?

C’est joli… souvent… mais est-ce suffisant?

Bref, je ne vais pas m’étendre plus en détail sur le jeu, je voulais surtout vous faire ressentir ce que j’ai vécu en le pratiquant. Il est suffisamment plein de choses vides pour que je me garde de vous les spoiler, si tant est que vous souhaitiez vous infliger ça.

Boom boom tchack bang

Une dernière remarque cependant : si vous n’avez fait aucun Far Cry récent (à partir du 3, disons), ce jeu reste sans doute praticable et plus intéressant pour vous qu’il ne l’a été pour moi. Néanmoins, et si déjà vous voulez vous lancer dans la série, je vous recommande alors d’essayer dans l’ordre plutôt le 3, le 4. Voire carrément la version préhistorique aka Primal, qui avait profité d’un superbe lifting de gameplay lors d’une grosse mise à jour plusieurs mois après sa sortie.

This is my rifle. There are many like it but this one is mine. My rifle is my best friend. It is my life. I must master it as I must master my life. Without me, my rifle is useless. Without my rifle I am useless. I must fire my rifle true. I must shoot straighter than my enemy, who is trying to kill me. I must shoot him before he shoots me. I will. Before God I swear this creed: my rifle and myself are defenders of my country, we are the masters of my enemy, we are the saviors of my life. So be it, until there is no enemy, but peace. Amen.

This is my rifle. There are many like it but this one is mine.
My rifle is my best friend. It is my life.
I must master it as I must master my life. Without me, my rifle is useless.
Without my rifle I am useless. I must fire my rifle true.

Voilà c’est tout pour moi, à vous les studios.

Note : Far Cry 5 bis/10

Disponible sur PC, Xbox One et PS4

Author: Zyvon

Élevé à la dure par des parents aux penchants amish, hermétiques à la technologie, l’accès aux jeux vidéo n’a pas été facile pour Zyvon. C’est en utilisant l’argent de sa bar-mitzvah, reçu lors de sa première communion, qu’il s’acheta lui-même un ticket pour les mondes diaboliques de la perversion sous la forme d’une Megadrive. #TeamSonic. Malheureusement, il vécu la crucifixion du hérisson bleu comme une trahison et renonça à jamais aux consoles, pour rejoindre les rangs bénis et accueillant de la glorieuse “PC Master Race”, en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Son éducation sévère mais néanmoins rustique, lui a donné le gout des choses bien faites et faites jusqu’au bout. Zyvon est dur mais juste mais dur.

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