J’ai un souvenir particulièrement marquant de l’inauguration de Eurodisney à Paris. Mon moi enfant avait les yeux rivés sur la télévision pour voir Jean-Pierre Foucault présenter les différents quartiers du parc et s’entretenir avec des Tic & Tac géants qui faisaient coucou de la main. Après, j’ai grandi, je suis allé à Eurodisney qui était devenu Disneyland Paris. J’ai vu les prix et je me suis dit que gestionnaire de parc ça devait être un beau métier.
Vous trouverez des documentaires qui dévoilent les coulisses financières d’un parc d’attraction et qui montrent comment oulala c’est pas si facile vous savez. Mais le moi enfant refuse d’appliquer les lunettes de la rentabilité sur ce domaine du rêve. C’est exactement pour ça que j’ai décidé de lancer Park Beyond avec la candeur qui me permettrait d’offrir l’accès à l’enchantement sans devoir hypothéquer son chalet à Gstaadt. Je serai un Walt Disney plus sympa que Walt Disney.
On pose ce qu’on veut, où on veut.
Gestion pour un champion
Vous ne vous souvenez pas de cette soirée d’inauguration ? Mais si, y avait David Hallyday et Angela Lansbury avait chanté La Belle et la Bête en live ! Non, toujours pas ? Je dois encore avoir la VHS quelque part, si vous voulez ! Pendant que je la cherche, je vais vous raconter un peu Park Beyond. C’est donc un jeu de gestion de parc d’attraction, développé par Limbic Entertainment, surtout connu pour leur travail sur la série des Might & Magic entre 2011 et 2015 et pour Tropico 6. Leur communication au travers de bandes annonces colorées, resplendissant la bonne humeur, l’exultation et le ton singulièrement déluré avait ainsi chatouillé ma curiosité depuis un moment.
Les étapes de la campagne créent le défi par le scénario.
Normalement, je laisse la gestion à des gens comme Zyvon, mais quelque chose me disait que je pourrais y trouver mon compte, avec un jeu probablement peu exigeant. Et je ne me trompais pas. Park Beyond est un concentré de liesse, de sucre et de l’inverse de la Ritaline. Tout y est super génial, pour reprendre les propos d’un poète moderne. Oubliez la morosité de l’hiver, les couleurs vous bruleront la rétine et vous en redemanderez. Et pas de risque de heurter votre frustration, sauf si vous cherchez du challenge.
On peut aller jusqu’à changer la couleur des chemins, la forme des barrière, la place des poubelles, etc.
Lunatique Park
Comme bon nombre de ses pairs, Park Beyond peut se jouer en suivant une campagne ou en mode « bac à sable ». Si le premier sert surtout de tutoriel ultra complet au second, c’est bien ce dernier qui remplira plus longuement vos soirées. En effet, la campagne est assez courte, mais elle permet de se faire la main sur les outils de création et les contraintes scénaristiques représentent des occasions de se plonger petit à petit dans les statistiques de gestion.
Maintenir un parc à flot, n’est pas trop compliqué. Il suffit de garder un oeil sur les indicateurs de satisfactions.
Rien de trop indigeste. On peut tout à fait se contenter de suivre les instructions de nos « chefs d’équipe », qui nous encouragent respectivement à faire des économies, viser la sécurité, ou encore à faire exploser sa créativité, pour terminer les six chapitres aisément. Je n’ai pour ainsi dire jamais été en difficulté financière. Et ce même avec un prix d’entrée bas et la gratuité des attractions. Prends ça, Walt.
Le jeune se déplace toujours pas troupeau de 4, l’air content et le pas décidé.
Les lois de l’attraction
Il y a une bonhomie qui règne dans Park Beyond et tout peut être construit selon nos envies. L’objectif principal étant d’atteindre le stade « d’impossification » des attractions, des lieux ou du personnel. Il s’agit du moment où on ne se contente plus de montagne russes, mais qu’on y ajoute un canon qui va projeter les wagons au dessus du vide. Ou qu’on attribue aux équipes de nettoyage des jet-packs aspirateurs. ça devient n’importe quoi et c’est très fun ! Découvrir les prochaines inventions farfelues est un plaisir en soi, qui risque peut-être de s’estomper un peu lorsque vous aurez tout découvert.
Prendre de la hauteur permet de jongler entre différents filtres (satisfaction, propreté, sensations fortes, rentabilité des attractions,. etc,). En plus c’est très satisfaisant de voir sa création tourner en plein écran.
C’est du grand n’importe quoi jouissif, certes, mais le revers de la médaille réside alors dans son imprécisions. S’il est particulièrement amusant de pouvoir tracer soi-même parcours de son grand huit (avec choix du type de wagon, calcul des angles d’accélération, loopings, vrilles, dans des hauteurs vertigineuses), quand je m’y suis aventuré c’est là que mon rythme de jeu s’est ralenti. J’avais du mal à aligner les éléments comme je le souhaitais et je ne comprenais parfois pas pourquoi le jeu me refusait un emplacement de construction. Quand ce n’était pas tout bonnement ma souris qui partait totalement aux fraises. Il faut jouer avec les axes et la molette tout en gardant le clic gauche enfoncé, et tout d’un coup mes rails se retrouvaient soixante mètres sous terre. On peut d’ailleurs construire des sous-terrains, c’est bien vu, mais un peu moins quand c’est involontaire.
Si si, t’inquiète Roger, ça passe, on est large. Faut juste pas sortir les bras du wagon. Ou la tête.
Manège en chantier
J’ai bien aimé Park Beyond. J’y ai joué particulièrement au début du mois de décembre et son ambiance contrastait de manière très agréable avec la nuit qui tombait tôt. Je pense que c’est un jeu qui se jouerait très bien « en famille », comprenez un parent qui garde un œil sur la gestion et un enfant qui s’exprime à travers la créativité sans limite en dessinant jusqu’au type de revêtement pour les files d’attente des attractions. Si vous arrivez en manque d’inspiration, les quelques DLC proposés (dont le dernier est une collab’ avec le nouveau film Chicken Run de Netflix) vous permettront probablement un peu de renouveau. Mais personnellement je trouve leur utilité négligeable. Le dernier patch (15 décembre 2023) semble d’ailleurs corriger de nombreux aspects.
DES FEUX D’ARTIFICE QUAND TU PASSES L’ASPI, ROGER! TU TE RENDS COMPTE !!
Si vous êtes une personne expérimentée en jeu de gestion, je suppute fortement que vous n’y trouviez pas votre compte et que sa simplicité vous ennuie. En revanche, si comme moi vous voulez contenter votre vous-même enfant en réorganisant l’emplacement de Discoveryland à côté de Frontierland, Park Beyond devrait vous fournir tous les outils donc vous avez besoin.
Note: 7 Space Mountain sur 10
Testé sur PC. Également disponible sur PS5 et Xbox SerieX|S
