Y a le bon et le mauvais chasseur, c’est pas pareil [Monster Hunter 4 Ultimate, 3DS]

Monster Hunter 4 3DS Tetsucabra

El grande Tetsucabra…

Tapis dans l’ombre, sous un buisson de fougère, j’aiguise ma lame, mon bouclier posé à côté de moi. Nos deux feylines semblent nerveux mais restent silencieux, dans l’attente de nos ordres. Cela fait maintenant 3 jours que nous pistons le Tetsucabra. Après avoir perdu pratiquement tous leurs troupeaux, les villageois sont venus solliciter nos talents de chasseurs pour libérer leur région du joug de la créature. Elle commençait en effet à devenir menaçante pour la population et plus personne n’osait s’aventurer hors du village. Nous nous sommes donc mis en route vers le dernier endroit où le « démon grenouille » avait été aperçu. Mais le bougre ne se laisse pas si facilement pister. À partir de vagues indications d’un vieux sénile, nous sommes tombés sur des traces encore fraîches qui nous ont conduit dans cette forêt. Nos feylines, partis en éclaireurs, ont pu sentir son odeur et identifier des troncs marqués par le passage de la bête. Maintenant j’attends patiemment. Un mouvement sur la droite attire mon attention, les feylines ont les oreilles qui frémissent et se redressent. Le grand traqueur Herbert von Ploufman émerge de derrière les arbres.

– « C’est bon, 2 kilomètres à l’ouest, au pied d’une structure rocheuse, on l’aura facilement ».

Nous nous mettons en route, gravissons la paroi et avançons furtivement vers le rebord. En contre bas, le gigantesque animal est acculé dans une sorte de renfoncement, gratte le sol avec ses défenses colossales et semble nerveux. D’un accord du regard, nous nous replions. Je redescends au niveau du sol avec mon feyline et nous contournons le renfoncement en prenant bien soin de ne pas se placer sous le sens du vent. Nous approchons à pas feutrés et au signal nous bondissons. Je hurle en tapant mon épée contre mon bouclier. Le Tetsucabra devient enragé, pousse un cri puissant et me charge. Le poids bien équilibré sur mes jambes fléchies, j’attends le bon moment pour effectuer une roulade et esquiver l’attaque. Je profite d’être passé sous les défenses pour asséner un coup puissant à l’une des pattes. La bête hurle et se remet en position d’attaque. Mon feyline m’indique de me rapprocher du mur. Le Tetsucabra s’empare d’un rocher et le lance dans notre direction et nous manque de peu. C’est à ce moment que Ploufman bondit depuis le surplomb et s’abat puissamment sur le dos du monstre. Celui-ci se débat mais Herbert s’agrippe et lui assène de violents coups. J’en profite pour viser les défenses pendant que les feylines neutralisent les piques situées sur la queue. Le combat est épique et dure des heures. Nous nous couvrons mutuellement pour pouvoir penser nos blessures et parfois ré-aiguiser nos armes. Au petit matin le Tetsucabra trépasse et s’écroule dans un dernier râle rauque. Il ne nous reste plus qu’à le dépecer, récupérer les précieux matériaux de sa carapace et rentrer glorieux au village, vanter notre exploit à la taverne et prendre un repos bien mérité, avant la prochaine traque.

Monster Hunter 4 3DS dragon

Une prise en main peu intuitive. J’ai régulièrement bu une potion de soin au lieu de sortir mon épée.

Voilà c’est à ça que ressemblait la partie multijoueurs de Monster Hunter 4 Ultimate, de Mr. Plouf, moi-même et nos feylines, créatures mi-humaines, mi-chat, baptisées respectivement « Salematou »© et « Chabeat »©. Oui, c’était comme ça…dans ma tête. Parce qu’en vrai, nous avons mis des plombes à comprendre comment récupérer une quête dans la grande salle avant de trouver simplement l’animal en errant aléatoirement dans les différentes zones de jeu. On l’a maravé sévère en spammant le bouton de coups, quelques esquives par-ci par-là, plusieurs morts (pour moi), les feylines mongolisaient en faisant n’importe quoi et tapant tous les ennemis aléatoirement en MIAAAAUUUULANT SANS ARRÊT comme des chattes en chaleurs et, finalement, le monstre a succombé alors qu’on parlait plutôt de la pluie, du beau-temps et du prix scandaleux des personnages DLC pour Super Smash Bros. que de stratégies à adopter. Donc forcément je suis déçu. Je m’attendais à devoir traquer l’animal en relevant des traces, à devoir réfléchir à une approche furtives ou encore à devoir se partager les tâches lors de l’affrontement.

Monster Hunter 4 3DS ouverture épique

Une scène d’ouverture épique à souhait!

Le côté épique plein de promesses annoncé par la vidéo d’introduction (ainsi que la jaquette en fait), se fait quand même plus sentir dans le mode solo. Vous allez effectivement affronter des monstres faisant bien 15 fois votre taille et repérer leurs points faibles pourra vous êtres utile, surtout pour remplir les objectifs secondaires, comme récupérer telle ou telle partie de l’animal. Le problème c’est que c’est leeeeent à démarrer, Dieu que c’est lent. Pour moi, il y a un (trop) grand décalage entre la première séquence de jeu, plutôt cool, où vous défendez votre navire contre une baleine des sables géantes et la suite directe. Vous commencez par accomplir un acte héroïque qui envoie du steak, vous arrivez au port, un type vous accoste pour vous dire à quel point il est impressionné par votre performance et qu’il vous aimerait bien dans sa caravane d’aventuriers, mais pour ça il faut que vous remplissiez quelques quêtes. Soit! Mais voilà t’y pas que les premières missions me demandent… d’aller cueillir des champignons. Vraiment, Monsieur le caravanier?

Monster Hunter 4 3DS t rex

« J’ai dépensé sans compter. »

OK, je caricature un peu, mais l’idée est là. Monster Hunter 4 Ultimate fait parti de ces jeux très exigeants qui bénéficient d’une profondeur assez complexe (gérer son matériel, répertorier différents types d’animaux, etc.), mais le tout se noie dans une multitude de fonctionnalités assez indigeste. Si vous avez trouvé que mon intro narrative était trop longue et que vous demandiez « Quand diable va-t’il à se mettre à parler du jeu?! », vous êtes proche de ce que j’ai vécu avec le début de l’aventure et c’est ce que j’appellerais: l’effet Comté du Seigneur des Anneaux. Seuls ceux qui ont réussi à dépasser les 200 premières pages, peu dynamiques et présentant la Comté et ses habitants sous toutes les coutures de La Communauté de l’Anneau, pourront accrocher jusqu’au bout et goûter à la saveur réelle de l’œuvre. Les autres se décourageront avant.

Monster Hunter 4 3DS environnementsMonster Hunter 4 3DS environnements

A chaque type d’environnement ses bestioles.

J’aurais pu m’arrêter là mais ce ne serait pas rendre honneur à l’univers du jeu que j’ai trouvé plutôt cool, notamment le design des monstres. Je n’ai jamais été très friand des RPG japonais, mais sur ce coup-ci ça ne m’a pas trop rebuté, je dois dire. Les personnages sont très « typés » mais plutôt amusants. Mise à part les textures des décors qui sont d’une grande pauvritude (arrête de me souligner « pauvritude » Correcteur Automatique, je te dis que ce mot existe), on se balade avec plaisir à travers les environnements variés, chacun accueillant son bestiaire propre (forêt, neige, prairie, etc.). Une dernière remarque: Monster Hunter 4 Ultimate fait parti des jeux de « lancement » de la New 3DS, c’est pourquoi l’utilisation du 2e stick est fortement recommandée, permettant d’orienter la caméra et ainsi de réduire, un peu, les coups portés dans le vide, même si j’ai du le remettre en position « active » dans le menu à chaque nouvelle partie.

Monster Hunter 4 3DS design

Aucun lien avec cette image, mais depuis quelques jours, Capcom propose un DLC gratuit (!) téléchargeable sur le Nintendo e-shop. Nouvelles missions, créatures, armures, etc.

Vous l’aurez compris, ce 4e Monster Hunter ne m’a pas vraiment convaincu. Je ne doute pas de son potentiel chronophage, qui répondra sûrement aux attentes des acharnés de la licence, une fois le démarrage engourdi dépassé. Ce que je lui reproche c’est une maniabilité arthritique, mais surtout de ne pas assumer pleinement sa carte de jeu intransigeant, puisqu’en faisant un peu n’importe quoi on devient, sans trop de problème, le roi du safari. Et bon, sinon, le bon chasseur, ben lui, il voit l’animal, il matraque le bouton X, mais… c’est pas pareil.

 

Note: 5 chevrotines sur 10

Pour voir en vidéo l’excellent récit de notre chasse par Mr. Plouf dans ses chroniques, c’est par ici que ça se passe!

Author: Founet

A ne pas confondre avec le village vaudois, est à peine plus jeune qu’une Famicom. Vouant un culte à George, il découvrit son amour du jeu vidéo et de la techno allemande pendant les grandes années de Lucas Arts. De ses nombreuses heures passées à cliquer lui vient son humour absurde et sa cleptomanie. Frappé d’une mystérieuse malédiction, les machines semblent se rebeller lorsqu’il les manipule ou fait mine de les regarder. Founet ne roule jamais en-dessous de 88 miles à l’heure et rêve de maîtriser la télékinésie grâce à la Force. En attendant de passer maître Jedi, il joue à la Wii U. Accessoirement rédacteur en chef, quand il arrive à se faire entendre des autres, qui mettent le son trop fort, les farceurs.

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