Quand la montagne du paradis n’est au final qu’une colline. [Valhalla Hills, PC]

Quand on me montre des Vikings rigolos qui évoluent dans un univers plein de belles couleurs et qu’on me parle d’un gameplay à la Settlers 2, j’ai tendance à frétiller plus que de raison. Les teutons de Daedalic Entertainment, plutôt habitués aux points & clics nous proposent ici, dans Valhalla Hills (c’est son petit nom), de gérer la destinée de valeureux, mais sympathiques, guerriers nordiques en route pour l’honneur, la gloire et le paradis des vrais bonhommes.

« Ah La Scandinavie, là où les hommes sont de vrais hommes et où les femmes sont de vrais hommes », dixit Soilwork, groupe de métal suédois de son état. Mais je m’égare, revenons à notre jeu. L’histoire de Valhalla Hills, qui n’est pas très intéressante, sert surtout de prétexte pour enchaîner les différentes cartes procédurales générées de manière plus ou moins heureuse (parfois, elles s’avèrent impossibles à terminer, youpie). Elle nous permet aussi de suivre les épopées d’une tribu viking qui cherche à rejoindre le Valhalla, en passant à travers des portails situés aux sommets de montagnes. Des embûches se retrouvent bien vite sur son chemin. Premièrement, les portails sont gardés par des monstres qu’il s’agit de combattre ou de charmer avec des offrandes. Deuxièmement, les portails ne semblent pas les amener directement au paradis des guerriers, mais sur d’autres îles de plus en plus complexes. Et finalement, il se trouve qu’un autre peuple (les nains) se dresse sur leur passage.

Ceci est une embûche. Un gardien de la porte. Zoul pour les intimes.

Ceci est une embûche. Un gardien de la porte. Zoul pour les intimes.

Dès le départ, je me retrouve dans le bain de Settlers 2. Il faut construire rapidement de quoi couper et traiter le bois, créer des outils et miner de la pierre. Tout est assez vite en place et je peux me lancer dans les constructions liées à d’autres besoins vitaux, comme la nourriture par exemple, à base de pêcheries et de cabanes de chasseur. Plus tard, les chaînes de production de pain et de bière viendront compléter le tableau en utilisant des fermes, des moulins, et respectivement des boulangeries et des brasseries. Et finalement, la recherche de métal (or et fer) et de charbon permettra d’armer et de payer une milice pour conquérir toute la map. Mouhahahaha.

Mais comment cela se fait-il en détail me dites-vous ? Comme dans son père spirituel cité plus haut, il est impossible de diriger directement son « peuple » dans Valhalla Hills. On peut par contre lui donner des ordres généraux, comme construire tel construction à tel endroit, commander la fabrication d’outils ou d’armes, créer des chemins pour accélérer les déplacements sur le territoire ou encore assigner des vikings à un bâtiment. Il faut savoir que par défaut, une construction sera forcément utilisée par une personne dès son achèvement, pour autant qu’un viking soit disponible. Oui, car notre troupe est constituée d’un nombre restreint d’individus. Néanmoins, il est possible de faire « tomber du ciel » (si si, c’est vraiment ce qui se passe) du renfort pour autant que l’on dispose d’assez de places dans nos logements. Il convient donc de tenir compte de ça lorsque l’on défini son plan cadastral.

C'est la fête au village!

C’est la fête au village!

Et je pèse bien mes mots lorsque je parle de plan cadastral. On doit vraiment mettre en œuvre une vraie politique d’aménagement du territoire. En effet, premièrement les emplacements disponibles dépendent de la pente du terrain. En conséquence, plus la dénivellation est forte, plus un bâtiment coûte cher en matière première (terrassement oblige). Pire, certaines grosses bâtisses ne peuvent tout simplement pas être construites sur un sol trop abrupt. Deuxièmement, toutes les constructions prennent une certaine place et les îles sont parfois fortes avares en terrains constructibles. Et finalement, certains ateliers ont besoin de parcelles particulières ; la ferme par exemple, demande des espaces plats et cultivables autour; une mine ne fonctionnera pas sur un terrain sans gisement (qu’il faudra préalablement découvrir) et une pêcherie a besoin d’un accès à l’eau… et cætera. Et en plus, c’est plutôt joli, les vikings ont l’air sympa et on aimerait bien passer un moment avec eux auprès du feu.

Il est mignon Monsieur Pignon!

Il est mignon Monsieur Pignon!

Ça a l’air bien dit comme ça, hein ? Ben pas tant que ça finalement. Alors oui, le jeu est plutôt mignon à défaut d’être magnifique, mais il est bourré de petites choses qui cassent le fun. A commencer par le fait que tout est incroyablement lent. C’est vite vu, je me suis très rapidement retrouvé à jouer à la vitesse maximale et dans ces conditions on perd le côté contemplatifosympathique du titre (oui, j’invente des mots si je veux). Ensuite, tous les bâtiments ont des portées limitées. En deux mots, un entrepôt, par exemple, ne peut desservir les vikings que sur une portion de la carte. Pour palier à ce « problème », il existe des coursiers commerciaux qui sont chargés de faire les liens entre différentes parties du monde. Seulement, leur fonctionnement reste encore un mystère pour moi (et croyez-moi, ce n’est pas faute d’avoir tout essayé, et entre autre, d’avoir retourné Internet à la recherche d’une solution) et leur comportement reste malheureusement erratique. Si ceci ne pose pas de problème en début de partie, sur les cartes petites et sans adversaire, c’est une autre paire de manches en progressant dans le jeu. Et pour terminer, l’intelligence artificielle des vikings est pour le moins étrange. A l’heure actuelle, je n’ai toujours pas compris ce qui va faire qu’un guerrier scandinave affamé va, une fois marcher 30 bornes pour un bout de pain, et le coup d’après se laisser crever à côté de la cuisine pleine de sandwichs.

C'est une ile perdu au milieu de l'océan, un jardin merveilleux, un spectacle permanent. Comme dans les tableau du douanier rousseau.

C’est une ile perdu au milieu de l’océan, un jardin merveilleux, un spectacle permanent. Comme dans les tableau du douanier rousseau.

Bref, si à la base, j’ai trouvé Valhalla Hills sympathique et que la fibre nostalgique m’a permis d’éviter d’être de prime abord trop sévère sur la grosse repompée de Settlers 2 avec si peu d’ajouts notables, la série de déconvenues citées ci-dessus me laisse finalement une assez mauvaise impression. En l’état Valhalla Hills ressemble plutôt à un jeu pour tablette vendu à 30 boules qui joue (assez mal) sur l’émotionnel des vieux gamers pour espérer attirer le chaland. Dommage, il me plaisait bien pourtant.

6 Ragnarök / 10

PS : On me chuchote dans l’oreillette que les développeurs continueraient de proposer du contenu et à patcher leur titre. Un bon point pour eux. Soyez attentif, ça pourrait nettement augmenter l’intérêt du titre dans le futur.

PS2: J’ai découvert après avoir écrit ce test qu’il semblerait que Funatics, les développeurs responsables entre autre de Settlers 2, aient également bossé sur ce titre, ce qui expliquerait logiquement la ressemblance frappante au niveau du gameplay.

Author: Zyvon

Élevé à la dure par des parents aux penchants amish, hermétiques à la technologie, l’accès aux jeux vidéo n’a pas été facile pour Zyvon. C’est en utilisant l’argent de sa bar-mitzvah, reçu lors de sa première communion, qu’il s’acheta lui-même un ticket pour les mondes diaboliques de la perversion sous la forme d’une Megadrive. #TeamSonic. Malheureusement, il vécu la crucifixion du hérisson bleu comme une trahison et renonça à jamais aux consoles, pour rejoindre les rangs bénis et accueillant de la glorieuse “PC Master Race”, en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Son éducation sévère mais néanmoins rustique, lui a donné le gout des choses bien faites et faites jusqu’au bout. Zyvon est dur mais juste mais dur.

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