Tchou-Tchouuuu! [Train Fever – PC]

J’ai longtemps hésité entre faire un test et une preview. Pourquoi? Parce que Train Fever est un bon jeu certes, mais un jeu pas vraiment fini! Je vais donc faire un peu des deux, un truc assez court et décousu, un peu comme le jeu actuel (j’espère juste que ce dernier aura plus d’avenir que mon article).

Alors oui, il est totalement jouable et les mécanismes implémentés tournent comme une horloge (oui, comme c’est fait par des suisses, je suis obligé de produire des clichés bien pourris et je vais pas m’en priver).

"Le Zapin defant la tunnel z'est la zumbol de la futur!"

Et c’est parti: « Le Zapin defant la tunnel z’est la zumbol de la futur! »

Les paysages ondulent et verdoient, tel des collines appenzelloises (cliché 2). Le rendu est agréable, le moteur graphique plutôt bon, pour ce genre de jeu, et les accros du modélisme risquent de devoir changer de pantalon chaque fois qu’ils zoomeront sur un chouette train à vapeur, traversant le pays en déversant son noir charbon dans ces paysages de cartes postales (si en plus on met ça comme fond sonore!).

Rhodes-Extérieures l'Appenzell hein, parce qu'il n'y a pas d'aussi grande ville dans l'autre.

Rhodes-Extérieures l’Appenzell hein, parce qu’il n’y a pas d’aussi grandes villes dans l’autre.

Un système ingénieux de gestion de l’économie permet de transformer un petit village en grande ville (à la taille suisse hein, quelques dizaines de milliers d’habitants maximum) en pourvoyant ce dernier de transports publics. Il est d’ailleurs possible de favoriser différents secteurs de la ville en jouant finement, plutôt le tourisme que l’industrie, par exemple.

La prise en main n’est pas aisée mais ne devrait pas rebuter un aficionado de ce genre de jeu. Certes les tutoriaux sont indignes de la complexité du programme, mais grâce à Dieu, Youtube sera un manuel tout à fait adéquat. Mais attention, comme d’habitude dans ce type de simulation, il y a de la profondeur dans les mécanismes, et il ne faut pas avoir peur de potasser pour que la belle se laisse tripoter sans donner l’impression de s’effaroucher.

Jusqu’ici, ça semble pas mal non? Alors pourquoi cette introduction tiède? Le problème, c’est que le jeu ressemble encore un peu trop à de l’emmental (cliché 3). En effet, s’il est possible d’utiliser trains et camions pour transporter quelques ressources et bien sûr des passagers, on remarque qu’on a vite fait le tour et qu’il reste plein de place pour faire d’autres choses. Des avions? Des chaines de productions un peu plus complexes que pétrole -> caisse -> magasin? Des feux de signalisation avancés pour construire des réseaux de chemin de fer à faire pâlir de jalousie Hans-Ueli des SBB? Les cartes, générées de manière procédurale, manquent de variété (c’est bien beau la campagne autour d’Herisau, mais j’aurais pas craché sur les montagnes du Valais, les palmiers du Tessin ou, soyons fous,les côtes du grand lac de Neuchâtel).

Des gens attendent le train en gare de Sion.

Des gens attendent le train en gare de Sion de nos jours.

Et le tout est terriblement austère, comme si, du jour au lendemain, ils avaient décidé de sortir le jeu parce qu’il le fallait,tels des suisses-allemands obtus (cliché 4). Bon on rigole, mais je suis sûr qu’il y a une histoire de délais là-dessous quand même. Pour sûr, il a manqué le temps de lui mettre un coup de polish (« PD du romand, ça sert à rien le pouliche, c’est pour le fille, un cheu de train za doit juste être funktionnel punkt schluss, verstand? » – non ce n’est pas un cliché ce coup-ci).

Bon, il y a aussi des trams, pas que des camions et des trains...

Bon, il y a aussi des trams, pas que des camions et des trains…

Donc? Ben ce jeu est extrêmement prometteur. Il y a moyen d’un faire la référence attendue depuis Transport Tycoon. Les bases sont excellentes mais il faut absolument qu’ils étendent encore les possibilités de gameplay, sinon ça restera un bon petit jeu qu’on oubliera malheureusement trop vite. Dans l’intervalle, je ne peux que vous conseiller de garder vos sous et de jouer à Simutrans, un jeu opensource (je crois) et gratuit, d’une profondeur et complexité abyssales, qui devrait vous permettre de tenir le temps qu’Urban Games nous fassent la simulation ultime.

7 (ça pourrait monter à 9, restez attentif aux annonces de changement de trains) minutes de retard/10

Un TGV!

Un TGV!

Une loco!

Une loco! (je voulais mettre la photo d’un train à bestiaux roulant direction la Pologne mais Founet avait peur que ça fasse un four).

Author: Zyvon

Élevé à la dure par des parents aux penchants amish, hermétiques à la technologie, l’accès aux jeux vidéo n’a pas été facile pour Zyvon. C’est en utilisant l’argent de sa bar-mitzvah, reçu lors de sa première communion, qu’il s’acheta lui-même un ticket pour les mondes diaboliques de la perversion sous la forme d’une Megadrive. #TeamSonic. Malheureusement, il vécu la crucifixion du hérisson bleu comme une trahison et renonça à jamais aux consoles, pour rejoindre les rangs bénis et accueillant de la glorieuse “PC Master Race”, en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Son éducation sévère mais néanmoins rustique, lui a donné le gout des choses bien faites et faites jusqu’au bout. Zyvon est dur mais juste mais dur.

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