J’aime les vieux jeux! Sûrement parce que je me fais vieux. Mais, quand j’entends les mots « remakes », « remastered » ou « chief edition », c’est plus fort que moi, ça m’énerve! Même si c’est pour refaire les chef-d’œuvres de ma jeunesse. Ces mots me renvoient toujours à une grosse corporation qui cherche à faire un investissement sans risque avec un ROI intéressant. Que ce soit dans la musique, le cinéma ou le jeu vidéo. Mais là, c’est pas pareil … ou bien?
Le cadavre qui ressort des oubliettes c’est le dernier grand jeu d’aventure de la période bénie des point & click LucasArts, Grim Fandango. Malgré les très bonnes critiques en 1998, il ne fût pas le succès commercial escompté. Il est même considéré par certains milieux (NSA, FBI, le club de lecture de ma grand-mère) comme le jeu qui a scellé le tombeau du point & click de l’époque. Après Grim, les producteurs sont devenus frileux à investir dans un bon jeu qui ne se vend pas, décrétant ainsi la mort du genre (Full Throttle 2 si tu nous lis). Mais c’est sans compter les années passant et la nouvelle tendance des campagnes participatives!
Voilà donc un jeu refait « à neuf » pour votre plus grand plaisir. Dans Grim Fandango, vous jouez Manny, un mort coincé entre deux mondes qui s’occupe de vendre des forfaits aux âmes fraîchement arrivées. Certaines, suivant les actes commis durant leur vivant, auront droit de traverser le pays des morts en train tout confort et d’autres, moins fortunées, auront droit à une canne, mais attention, il y a une boussole inclue dans la poignée! C’est ainsi que l’aventure de Manny commence dans cet univers inspiré de la fête des morts mexicaine.
http://youtu.be/9DbH6edw_PA
Bon alors quoi de neuf? Un remake c’est bien mais ils ont payé pourquoi les fans? Tout d’abord, quelques options sympathiques comme des commentaires de développeurs. Suivant le contexte, il est possible de cliquer sur un bouton et quelques personnes ayant travaillé sur le jeu, à l’époque, nous expliquent diverses choses concernant la scène ou autre élément actuel. Pas toujours utiles, mais on apprend quelques anecdotes sympas.
Évidemment, avec les remakes, il est obligatoire de passer par la case amélioration graphique du jeu. Mais étant, comme beaucoup de point & click de l’époque, composé de décors fixes et d’éléments 3D mobiles (typiquement les personnages), seuls ces derniers ont été graphiquement revus. Un peu dommage, mais cela n’enlève en rien à la qualité des dialogues, des doublages, du scénario et à l’originalité de l’univers qui sont le cœur de jeu.
Et sinon? Et bien pas grand chose, à part avoir un très bon jeu pour 15€ sur Steam. Mais avoir joué à la première version ne justifie peut être pas un achat, aujourd’hui. Cela met en évidence le côté relativement éphémère du jeu vidéo, indéniablement lié à la longévité de la plate-forme qui l’abrite. Certes le côté mercantile du remake est, un peu, mis de côté par le biais de l’aspect participatif du financement, mais j’ai quand même envie de dire « Donc après les suites à répétition, vous allez aussi nous gonfler avec vos remakes? Merde! Il n’y a vraiment pas de nouvelles choses à faire? ».
8 os sur 10
Disponible également sur PS Vita, PS4, Mac et Linux