La qualité d’un jeu est-elle inversement proportionnelle au budget investi dans son marketing? C’est la question qui m’a traversé l’esprit après ma découverte d’Ori and the blind forest, tant il s’était montré discret jusqu’à maintenant et que je me suis pourtant pris une grande claque dans les mirettes.
L’écran titre de cette première production des indépendants de Moon Studio, affiche un arbre gigantesque qui me rappelle celui du début de Secret of Mana. On y retrouve cette même impression de grandeur et de sérénité. Puis on découvre Ori, petite créature à l’aspect animal, fluette, presque chétive. L’histoire commence lorsqu’il (elle?) est emporté par le vent, loin de l’arbre géant qui semble également jouer un rôle de père. Ori est recueilli par un être dodu avec qui il profitera des joies de la vie en forêt. Malheureusement une malédiction, incarnée par une chouette géante, s’abat sur ce beau petit monde et c’est toute la nature qui se met à dépérir. Ori doit alors se mettre en quête des arbres contenant la lumière sacrée et la libérer à nouveau sur la vallée. Le cadre de conte de fée est posé.

Un comportement très animal dans la façon d’affronter les ennemis. On attaque, on recul, on attaque à nouveau.
Vous allez maintenant diriger Ori à travers de somptueux décors, bénéficiant d’un superbe jeu de lumière, que les meilleurs films d’animation pourraient facilement jalouser. Sauter de plateforme en plateforme est un exercice éculé dans le monde du jeu vidéo, pourtant nous n’avons que très rarement eu l’impression d’être en terrain archi-connu. L’architecture des niveaux ou les différentes capacités, qui se débloquent via un arbre de progression, permettent sans cesse un renouvellement des plus agréables!
Attention toutefois, ne vous imaginez pas partir en tranquille balade bucolique, Ori and the blind forest est un jeu exigeant et on y meurt souvent, très souvent. Ici pas de plume magique qui vous rend invincible après votre troisième essai. On recommence encore et encore le même passage, jusqu’à exalter le moment où vos sauts parfaitement maîtrisés vous auront conduit en lieu sûr. Un système original permet de sauver où l’on veut, pour autant que l’on ait amassé suffisamment d’énergie. Pensez-y souvent, il est si vite arrivé de devoir reprendre dix minutes en arrière parce que l’on s’est montré trop confiant. Dans tous les cas on ne peut s’en prendre qu’à soi-même.
Si des noms comme Journey, Rayman Legendss ou Trine 2 vous viennent à l’esprit, c’est d’abord que vous avez bon goût en matière de jeux vidéo, mais aussi qu’Ori saura vous accrocher. J’ai beau chercher, je ne lui trouve pas de défaut. A part, peut être, une légère imprécision dans certains saut, car c’est l’unique raison que je peux voir pour mes très nombreuses morts. Non, il n’y en a pas d’autre.
10 lucioles sur 10
Également disponible sur PC et une version Xbox 360 est annoncée pour le courant de l’année.