Connaissez-vous ma passion pour la Grande-Bretagne ? Ses traditions, ses paysages, sa culture, sa conduite à gauche ? Un de ces éléments est justement capital dans Forza Horizon 4.
Bien entendu, il ne s’agit pas du sens de la circulation, puisque dans tous les jeux Forza Horizon, on fait fi de toutes réglementations (excepté peut-être un peu celles des forces de gravité et centripète). Le seul sens que l’on suit est celui de ses envies. Un jeu de voiture qui prend ses distances avec la simulation pour s’orienter vers le spectaculaire, en rencontrant le principe de monde ouvert à explorer.
Avec un nuage de Lexus
Tous les deux ans, Microsoft produit un épisode Horizon qui se cale entre deux Forza Motorsport, la caution sérieuse de la licence. Après les plages étincelantes du sud de la France dans Forza Horizon 2, puis l’Australie sauvage d’Horizon 3, nous voici alors débarqués en Écosse. On est dans la consommation locale, mon bon M’sieur, puisque le studio Playground Games est basé au Royaume-Uni. Ce n’est donc pas avec un verre de whisky à la main, car l’alcool au volant c’est mal, mais avec une tasse de thé que j’ai foncé à toutes berzingues dans les highlands. Ce qui n’est pas facile sans en renverser partout.
Au Service Secret de sa Mise à jour
Histoire de jouer la carte british à fond, quoi de plus logique, dans un jeu de voiture, que d’y ajouter une touche de James Bond ? À l’annonce de ce pack spécial, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire. Le fan boy en moi se fera-t-il rouler? (haha…). Tant pis, me suis-je dit, pour cette fois je sors la carte de crédit et j’investis dans ce DLC (inclus de base dans la version Ultime) qui me donnera une bonne accroche pour mon article. C’est professionnel, alors je n’ai pas mauvaise conscience.
Même si je m’y attendais clairement, j’ai été un tout petit peu déçu que les voitures n’aient absolument rien de plus que les carrosseries estampillées « officielles ». Je sais, je sais, mais il restait un faible 1 % d’espoir dans ma petite tête, que la Lotus Esprit S1 de 1977 (Rien que pour vos yeux) puisse naviguer sous l’eau. Ou que l’Aston Martin V8 de 1986 (Tuer n’est pas jouer) permette de glisser sur la neige, grâce à ses skis. Pas quelque chose qui offrirait un avantage au joueur dans le gameplay, mais des petits détails qui auraient ajouté du fun, comme le laissait éventuellement présupposer la bande-annonce.
https://www.youtube.com/watch?v=hHJHG9YwzN8
En plus de ces deux modèles, on se contentera donc d’avoir accès à l’Aston Martin DB5 de 1964 (Goldfinger, ma préférée <3), l’Aston Martin DBS de 1969 (Au Service Secret de sa Majesté), l’AMC Hornet X Hatchback de 1974 (L’homme au pistolet d’or et son fameux tonneau aérien), la BMW Z8 de 1999 (Le Monde ne suffit pas), l’Aston Martin DBS de 2008 (Quantum of Solace), la Jaguar C-X75 de 2010 (Spectre), l’Aston Martin DB10 de 2015 (Spectre également), mais aussi la Citroën 2CV6 de 1981 (Rien que pour vos yeux). C’est d’ailleurs en voyant cette dernière que je me suis dit qu’on ne pouvait être que dans le clin d’œil et l’humour, ce qui colle bien à la franchise Horizon ! Mais ce qui n’a fait que renforcer mon espérance infondée.
Passé ce cap de la déception, j’ai quand même décidé que j’allais parcourir le jeu uniquement avec les voitures Bond. Journalisme total, na. Le niveau de difficulté des compétitions s’adapte d’ailleurs automatiquement à la puissance du bolide que vous conduisez à ce moment. Et à l’instant où je me disais qu’à part un nouveau cycle des saisons, le reste n’était en réalité qu’une répétition forcée du concept Horizon, l’hiver a laissé place à l’été et je n’ai plus lâché la manette.

La progression se fait via cet espèce d’arbre de compétences, dont les casses se remplissent indépendamment les unes des autres, en fonction de nos actions.
Hiver et laisser mourir

J’aime pas la neige dans les jeux vidéo. Dans aucun jeu. Les niveaux d’hiver me rappelle trop mon quotidien. C’est pas à ça que servent les jeux vidéo. Je veux la plage et le soleil. (NDZyvon: mouais, Loz c’est plus Ouchy que Montana hein)
Si les changements de saisons représentent le cœur de la campagne marketing, le fun m’est parvenu par tout ce que Playground Games a su développer de créativité à ajouter à une recette déjà efficace. En effet, à part changer drastiquement les paysages (et l’adhérence des voitures au terrain), la météo ne m’est apparue que comme un artifice sans grand intérêt fondamental. En revanche, je me suis éclaté en parcourant les brefs scénarios demandant de jouer les cascadeurs pour le tournage d’un film, les « panneaux danger » proposant de sauts vertigineux, la possibilité, limitée dans le temps, de participer à des épreuves collectives en ligne (les « Forzazthon »), ou encore les traditionnelles courses improbables contre des véhicules saugrenus (comme un hovercraft).

La première course « Rassemblement », contre un hovercraft. Les suivantes sont encore plus délirantes.
Les jeux de caisses ne me branchent pas plus que ça. Je me suis d’ailleurs rendu compte que j’aime Forza Horizon 4 pour tout ce qu’il contient qui ne fait pas de lui un jeu de courses. On frise toujours plus l’absurde, même s’il est possible de chercher un côté simulation avec les réglages des voitures. Je ne me suis jamais soucié de ces aspects-là et le fait que le jeu nous récompense tout le temps (probablement même un peu trop), que l’on conduise bien ou mal, participe grandement à ce sentiment de liberté.

On peut toujours mettre la Cucaracha!! Mais on repère aussi des incursions d’autres jeux Microsoft. Préparez-vous d’ailleurs à d’autres surprises du genre…
Écosse qu’on a bien rigolé !
Le terrain de jeu est plus réduit que dans l’épisode précédent, forcément l’Écosse c’est un peu moins grand que l’Australie. Mais la carte fourmille littéralement d’activités en tout genre et si je me suis détourné des courses dites « classiques » (route, tout-terrain, drift, chronomètre, etc.), nul doute que chaque type de pilote y trouvera son compte. J’ai vraiment apprécié cette manière très libre de pouvoir aborder le jeu. Pour y être allé moi-même, les décors sont parfaitement reconnaissables, notamment certains poins névralgiques d’Édimbourg.
Au registre du foutraque, je regrette quand même que le multijoueur ait perdu de sa fluidité. Nos quelques sessions ont eu de la peine à se mettre en place, faute de pouvoir se retrouver facilement. Mais la palme de la crampe de cerveau revient à la navigation dans les menus. À force de vouloir y ajouter toujours plus d’options, on s’y égare et changer de voiture devient une mission en soi ! (Galère absolue pour trouver comment récupérer mes voitures Bond après avoir acheté le DLC). Un peu comme une Golf GTI à laquelle on colle trop d’ailerons : ça perd de son utilité et ça devient moche. Heureusement, la conduite sauvage contrebalance et donne le ton.
Renouvellement du permis

Chaque saison propose ses propres épreuves. S’y ajoute des défis ponctuels. Le GPS a également été amélioré pour vous proposer une activité à proximité en fonction de ce que vous recherchez (argent, réputation, etc.).
À raison d’un Forza Horizon tous les deux ans, on est dans un rythme qui tend dangereusement vers l’essoufflement, mais pour le moment, Playground Games parvient à proposer juste ce qu’il faut de renouveau pour qu’on ne se lasse pas. La dernière mise à jour du jeu ajoute une campagne « histoire des voitures anglaises », disponible dès le niveau cinquante atteint, ainsi qu’un éditeur d’épreuve. Ce quatrième opus est une réussite et le rachat du studio par Microsoft cet été laisse présager de nombreux contenus additionnels à venir. En espérant donc que ceux-ci offrent plus de perspectives que cette incursion dans le monde de l’espionnage britannique, mais surtout que la bonhomie de cette équipe pourra se retrouver dans d’autres types de productions à l’avenir.
Note : Octopussy sur 10
Disponible également sur PC.
Conduite inclusive: je ne prends pas trop de risques en annonçant que les jeux de voitures restent un domaine très masculin. Les grosses cylindrées rutilantes et rugissantes, ça reste un peu un truc de testostérone. Rien de bien reluisant là-dedans. Et pourtant! Lors de la création du personnage, les avatars féminins sont présents en haut de la liste, mélangés avec les icônes masculines. De plus, les deux premiers personnages que l’on croise au début du jeu sont des femmes. Loin du cliché attendu des bimbos tenant un drapeau de départ, l’une est l’organisatrice en chef du festival (rien que ça) et la seconde, la responsable des courses tout-terrain. Cette diversité s’intègre à merveille dans le ton décontracté et fourmillant du jeu. Une perspective réjouissante.
