Mentir c’est mal… ou pas (Virtue’s Last Reward, 3DS)

– Monsieur Weber,  vous êtes beaucoup trop gentil avec tout le monde.
– Vous croyez Docteur?

– Mais bien sûr. Vous jouez toujours à vos trucs, là?

– Les jeux vidéo? Oui, pourquoi?

– Ben justement, profitez du virtuel pour essayer ce que ça fait d’être un méchant pour une fois et on en rediscutera la semaine prochaine. ça fera 120 CHF.

– Ok Docteur, très bien, merci Docteur. 

Bon alors à quoi je vais m’attaquer pour ça… « Allez-vous choisir une alliance ou une trahison? Résolvez les énigmes et dévoilez les mystères tout en testant votre propre morale », dit la boîte du jeu… 

– Mouhahaha tremblez gentils, j’arrive!

virtue-s-last-reward-nintendo-3ds arbre des choix

En bas, l’arbre des différents choix que vous avez
à disposition. Ne le regardez pas en détails pour
éviter des spoils!

Le slogan se termine par « Avec 24 fins différentes » et effectivement ce jeu prend beaucoup de temps à tester ! Je ne suis arrivé à mon premier « game over » qu’après 8 heures et je n’avais découvert que des bribes de pistes de ces fameux mystères. La trame narrative est, en effet, plus ou moins évidente. Notre personnage se réveil dans un entrepôt désaffecté, enfermé avec huit autres personnes qu’il ne connaît pas. Perso, à ce moment là, dans mon esprit ça sonne « Cube », le film de 1999. La comparaison va aller plus loin puisque cette équipe devra résoudre des énigmes pour échapper à la mort. Tout le principe du jeu se situe donc dans ce double gameplay qui alterne phases de reflexion et phases de narration, dans lesquelles nous seront amenés à choisir entre faire alliance avec ses co-détenus ou les trahir pour s’en sortir plus vite.

Commençons d’abord avec les d’énigmes. Sous forme de point n’click, certaines ne vous demanderont pas vraiment d’effort, alors que d’autres vont vous mettre le cerveau à l’envers. Et j’ai adoré ça! Vraiment quel pied, aucun indice (sauf si vous jouez en mode facile), on ne sait pas trop quoi faire, on avance à taton et on se remémore les prise de tête sur Myst. Ça me fait d’ailleurs également penser à l’excellent Ouverture facile.

La diversité est au rendez-vous et la pression de l’échappatoire à trouver pèse constamment. Même si on ne meurt jamais pendant ces parties là, le sentiment d’oppression lié au scénario est efficace.

virtue's last reward Lapin

Zero, le lapin psychopathe qui vous aurait enfermé. Sa voix, non traduite, en japonais est carrément flippante!

Par contre, les phases de récit abandonne toute notion de gameplay pour verser du côté des « livres dont vous êtes le héros » et seuls quelques choix viendront briser les longues dialogues que vous allez devoir lire. Ce n’est pas négatifs en soi. Le problème vient plutôt de la façon dont ces interactions sont amenées. En premier lieu, le tout souffre d’une « japanistion » du récit: emprunt de sentimentalisme niais, tout est surjoué, expliqué quatre fois de suite, comme c’est le cas dans d’autres productions (Zelda Skyward Sword, Kingdom Hearts, etc). J’aurais préféré que ces très longs passages soient plus utilisés pour créer des liens plus forts entre les personnages. Ceux-ci sont d’ailleurs assez mal écrits, bourrés de clichés et assez peu cohérents (l’infirmière est experte en bombe anti-matière et tout le monde semble trouver ça tout à fait normal…).

virtues last reward confiance

Comment savoir à qui faire confiance?!

Raaaah, je suis totalement dans une relation d’amour-haine avec ce jeu. Je suis d’un côté déçu parce que la tension liée au fait de trahir ou de s’allier est d’abord bien amenée mais se noie ensuite dans la direction voulue par les développeurs pour le héros. Sans trop en révéler, il est plutôt difficile de jouer un vrai salaud, notre personnage est foncièrement gentil et s’excuse s’il a trahit. Le concept s’écroule. En même temps, je suis accro à ce jeu et je veux savoir comment se termine cette histoire bourrée de références en tout genre! Le principe de rejouabilité représente clairement la quintessence du titre et la durée de jeu n’est pas un subterfuge marketing pour une fois!

Trop dur de choisir…

Tiens, je vais en parler au Docteur…

 

Note: je sais paaaaas, laissez moi sortiiiiir!!!

Author: Founet

A ne pas confondre avec le village vaudois, est à peine plus jeune qu’une Famicom. Vouant un culte à George, il découvrit son amour du jeu vidéo et de la techno allemande pendant les grandes années de Lucas Arts. De ses nombreuses heures passées à cliquer lui vient son humour absurde et sa cleptomanie. Frappé d’une mystérieuse malédiction, les machines semblent se rebeller lorsqu’il les manipule ou fait mine de les regarder. Founet ne roule jamais en-dessous de 88 miles à l’heure et rêve de maîtriser la télékinésie grâce à la Force. En attendant de passer maître Jedi, il joue à la Wii U. Accessoirement rédacteur en chef, quand il arrive à se faire entendre des autres, qui mettent le son trop fort, les farceurs.

Share This Post On

Submit a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *