C’est peut-être grâce à ce titre intriguant et un peu putassier que je vous ai fait cliquer sur cet article. De nos jours, il faut savoir capter l’attention avec un enrobage agréable pour pouvoir parler de choses moins superficielles. C’est exactement ce que fait The Shattering en parlant de santé mentale à travers un joli jeu vidéal qui flatte le cristallin.
The Shattering commence et vous fixez un pendule qui vous hypnotise lentement. Vous vous réveillez dans une pièce et une voix vous parle. Vous êtes John. John a l’air d’un chic type de prime abord. Mais malheureusement, il semblerait que John ait eu un accident. Donc c’est à vous de l’aider à se remémorer ce qui lui est arrivé. Pour ce faire, il faudra explorer ses souvenirs, assisté d’un docteur afin de comprendre ce qu’il s’est passé.
The Shattering appartient à la catégorie des « simulateurs de marche » où l’histoire est plus importante que la boucle de gameplay. Du coup, on se balade, on observe, sans être complètement inactifs non plus (mais pas loin). La direction artistique a fait le choix du noir et blanc, ce qui, en plus d’être très joli, projette une atmosphère bien différente d’un jeu haut en couleur.
Néanmoins, le jeu est plus blanc que noir. Rien à voir avec du racisme, la palette graphique est très lumineuse et on est loin d’une ambiance film d’horreur, même si le jeu lance parfois le doute sur ses intentions. Il y a quelques touches de couleurs ça et là qui accentuent certains éléments du décor et c’est bien utilisé. En résumé, cette direction artistique est excellente.
The Shattering réussit très très bien ses transitions! Vous vous arrêtez pour regarder un objet et la pièce se métamorphose derrière vous. D’autres fois, les murs bougent, les meubles se réarrangent, bref la progression se fait sans temps morts, si ce n’est les chargements entre les chapitres. On ne s’ennuie pas et le level design est excellent, bourré de bonnes idées.
Parfois, vous devrez résoudre un puzzle en interagissant avec des éléments du décor, mais le gameplay se résume majoritairement à de l’observation.
Malheureusement, des chapitres il n’y en a pas beaucoup. Le jeu est en effet très très court (comptez 2 à 3 heures en prenant votre temps), vous serez prévenu. Arrivé à la conclusion, on reste quand même un peu sur sa faim. C’est que John devient attachant et on aimerait en savoir plus.
Néanmoins, il est important de placer The Shattering dans son contexte : le jeu a été développé par une petite équipe de cinq personnes réparties à travers l’Europe (dont la Suisse, youhou!). Donc forcément, c’est pas les mêmes ressources qu’un jeu EA.
Les développeurs voulaient avant tout créer des sentiments chez le joueur. Ça, je l’ai appris en me renseignant sur le jeu après l’avoir fini. Pari réussi, je dirais. J’ai été pas mal confus à plusieurs moments où le jeu vous pose une question sans aucun contexte ni aucune idée des conséquences. On s’identifie bien à un patient qui fouille sa mémoire fractionnée, on se sent perdu. L’histoire est intrigante et fait assurément réfléchir.
The Shattering est intéressant, mais bien trop court. L’histoire mériterait vraiment d’être étendue. L’idée de base n’est pas mauvaise, mais un peu sous-développée et elle aurait pu profiter de quelques heures de jeu en plus. L’immersion est géniale, mais la conclusion semble un peu brutale.
Cependant, la progression, la narration, mais surtout la réalisation sont excellentes et présagent (on l’espère) quelque chose de bien plus ambitieux pour la prochaine création de Super Sexy Software. The Shattering serait parfait en VR s’ils manquent d’idées.
8 thérapies sur 10.
Disponible uniquement sur PC.