Ah les remasterings, remettre à jour graphiquement et techniquement des vieux hits, quelle bonne idée ! Et quelle bonne vache à lait financière ! Autant, on a adoré les remastering des très vieux titres comme Resident Evil (le 4 quelle merveille !), autant on peut émettre des doutes quant au besoin d’un remastering pour les plus récents, comme l’excellent The Last of Us Part 2, tant il était déjà au sommet graphiquement à sa sortie sur PS4.
Faut-il tout remasteriser ? C’est en tout cas le credo du moment. Sony s’y attèle avec The Last of Us Part 2, un titre qui n’en a aucun besoin, tant il avait déjà atteint des sommets de réalisme. Ce sublimissime chant du cygne de la PS4 a ainsi subi une mise à jour (à 50.- la galette ou 10.- si vous avez déjà la version PS4).
En valait-il la peine ? Peut-on vraiment améliorer un jeu qui était déjà parfait à sa sortie ? (oui j’assume et défends que ce jeu fait partie des fleurons de l’histoire du jeu vidéo).
C’est donc avec une curiosité avide et réjouie que j’ai téléchargé les codes fournis par notre vénéré rédac’ chef pour découvrir cette mise à jour d’un jeu déjà sublime visuellement.
Le jeu des indifférences
Et là, surprise ! J’ai beau écarquiller mes yeux de vieux gamer, difficile de voir des différences remarquables entre la versions PS4 et PS5. Le rendu de la neige du début, parfait, mais a-t-il été amélioré ? On ne dirait pas. Les animations faciales sont presque photoréalistes sur PS5, mais quasi comme dans la version PS4 au fond. Les lumières, les reflets, les textures, tout semble parfait, donc très proche(r?) entre les deux versions. Un petit tour sur YouTube pour une comparaison côte à côte des textures, du ligthing et du rendu des visages, me confirme le peu de différence entre ce remastering et l’original. Oui, il y a des Youtubeurs qui n’ont que ça à faire et merci à eux, vu que je fais partie de ceux qui regardent ce genre de vidéo.
Les niveaux perdus… pour une bonne raison!
Ah si, une nouveauté, il y a trois niveaux jouables, appelés lost levels, qui n’avaient pas été inclus dans la version PS4. Mais si les développeurs avaient choisi de les abandonner c’est qu’il y a une raison, ils étaient forcément mauvais et ne méritaient pas de figurer dans l’œuvre finale. Ces niveaux sont assortis des commentaires des développeurs de Naughty Dog et des acteurs, ils expliquent eux-mêmes pourquoi ils les ont abandonné…
On fait donc les fonds de poubelle pour justifier la vente d’une nouvelle version… comment dire ? Foutage de gueule ? Un chouïa.
Un roguelite pour faire passer la pilule?
Bon allez, il y a encore le mode « no return » où l’on doit choisir un personnage pour faire face à des vagues d’ennemis. Cette version remastered permet d’y jouer avec de nouveaux personnages, mais étant donné que tout l’intérêt du jeu est justement son scénario, sa narration, on ne voit pas trop l’intérêt de ce mode roguelite.
Fable survivaliste
Que dire sinon sur The Last of Us Part 2 qui n’a pas déjà été dit sur le chef-d’œuvre original ? Qu’y rejouer en mode story est toujours un bonheur, certes. Mais si vous aviez déjà la version PS4 pas la peine de dégainer votre carte de crédit pour cette version PS5.
Y rejouer permet déjà de bien se spoiler la saison 2 de la série TV. On se rend compte à nouveau du génie scénaristique des auteurs, un peu à la Game of Thrones. Un conseil, ne vous attachez pas trop aux protagonistes, ils risquent de crever façon bien gore. Pour ce qui est du gameplay, en mode furtif ou un chouïa bourrin, les contrôles sont parfaits et précis.
Seule différence avec la version originale, l’usage de la manette et de ses fonctions haptic feedback. On vit plus l’action, on sent même les battements du cœur du cheval et on peut jouer de la gratte en grattant le petit pavé tactile.
L’IA des infestés est toujours bluffante, ils réagissent au moindre bruit et vous agressent avec acharnement une fois repéré. On retient souvent sa respiration dans certains passages. Visuellement, les promesses d’interagir dans un jeu aux qualités cinématographiques est enfin tenue. Bref, en version remastered ou version originale vous plonge dans ce que l’industrie a fait de mieux.
C’est du casual gaming diront les plus snobs, certes le jeu n’est pas trop dur à prendre en main, mais le voyage visuel et émotionnel en vaut la peine et plutôt deux fois qu’une en attendant les prochaines merveilles des studios californiens Naughty Dog.
Au-delà du remastering, qui, on le re-répète, n’en valait peut-être pas la peine, 4 ans après sa sortie, The Last of Us reste un sommet absolu du jeu narratif, aucun titre actuel n’arrive à sa cheville.
Disponible exclusivement sur PS5 (what else?)
10 Pedro sur 10 Pascal