Le Père Noël est venu à dos de cheval cette année ? Et il portait un stetson en place du bonnet rouge ? Il y a de grandes chances que Red Dead Redemption 2 se soit retrouvé sur les listes expédiées à Santa Claus, le vrai. Décryptage.
Précisons pour commencer que ce jeu s’adresse à un public adulte et mature (NDZyvon: Zut, je vais pas pouvoir y jouer alors). Mais comme nous le savons bien, ce n’est pas toujours un filet suffisant pour empêcher ce genre de poisson de se faufiler entre ses mailles. Alors si vous avez décidé de passer le cap, ou si vos rejetons ont su se débrouiller pour le faire entrer à la maison, autant prendre le temps de le décortiquer.
Le train de la hype sifflera trois fois
La nouvelle aventure du studio Rockstar, également à l’origine de la série GTA, prend place dans l’univers du western, assez peu représenté dans les jeux vidéo. Red Dead Redemption 2 a notamment fait parler de lui pour ses caractéristiques très proches du cinéma. La mise en scène rappelle sans peine de grands films du genre, comme Le Bon, la brute et le truand, ou Il était une fois dans l’Ouest. On y trouve de vastes étendues vertes, des paysages champêtres et sauvages. Tout cela dans un monde ouvert gigantesque (et c’est peu dire), dans lequel le joueur peut choisir les chemins de son existence de hors-la-loi, pendant de très (très) longues heures.
J’ai un serpent dans ma botte.
Qui dit desperado, dit nécessairement autorités à braver ! En cherchant à améliorer les conditions de vie de sa petite troupe, notre cow-boy aura le choix entre de nombreuses missions. Celles-ci vont de la chasse (aux lapins ou à aux primes), à l’attaque de train et de banques, en passant par des affrontements avec des bandes rivales ou les forces de l’ordre. Comme déjà écrit, le jeu est donc estampillé PEGI 18, car le contexte et certaines scènes ne sont pas à mettre entre toutes les mains. S’il convient de ne pas crier au coyote trop vite, rappelons tout de même qu’il est recommandé de veiller à ce que les veaux ne soient pas lâchés seuls dans la prairie trop tôt.
Même en plaçant des barrières, nos petits Sioux trouveront toujours un moyen d’accéder à l’objet de leur convoitise (un copain, un adulte de la famille, etc.). Les parents ont donc tout intérêt à connaître la teneur de ce jeu pour pouvoir aider tout jeune qui se verrait perturbé par certains contenus. Si la violence est contextualisée au sein du jeu et sert un propos de mise en scène, les plus jeunes n’ont pas forcément le recul, ou l’expertise, nécessaires pour décrypter ce qu’ils y voient. Une explication et/ou un accompagnement parental sers donc toujours bienvenu.
Pour que vous soyez le mieux outillé possible pour en parler en famille, n’hésitez pas à jeter un œil aux scènes du jeu présentées sur Twitch ou Youtube.
Voici également quelques suggestions :
- Avant d’acheter le jeu : proposez à vos ados qu’ils vous expliquent pourquoi ils souhaitent le jeu. Phénomène de mode à l’école ou une véritable envie personnelle ?
- Commencez par demander ce qu’ils aimeraient y faire. Les possibilités étant si vastes qu’en donnant la parole à vos ados, vous vous ferez aussi une idée plus précise sur ce qui pourrait, éventuellement, causer soucis.
- Ou abordez les sujets suivants:
- Quelle différence fait-on avec cette vision fantasmée du Far West et le contexte plus historique ?
- Pourquoi est-ce que le personnage mythique du hors-la-loi fait « rêver » ? Pourquoi cette façon de vivre poserait-elle problème au quotidien ?
- À quel moment décider d’interrompre une partie dans un monde où il se trouve toujours quelque chose à faire ?
Disponible également sur PS4.
Et l’avis du joueur?
Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui aiment Red Dead Redemption 2 et ceux qui creusent. Moi, je creuse (cf. mon avis sur la RTS ci-dessous, attention c’est fugace). En effet, je n’ai pas accroché aux promesses de Rockstar. Le rythme trop lent et pataud m’a refroidi et cela même après la première zone d’introduction dans la neige. Quel que soit le type de jeu, le critère que j’attends au minimum c’est de ne pas m’ennuyer. Je pense donc que c’est l’une des premières fois qu’un jeu m’assomme et me lasse. Je lui reconnais très volontiers un immense travail de création dans le monde ouvert, dans l’écriture de ses personnages et dans l’installation de son scénario. Mais il se créé un décalage constant entre l’idée proposée et le gameplay.
Je regrette notamment la formule inhérente à la communication ultra-verrouillée de Rockstar. Le studio s’est ainsi spécialisé dans la transmission minimaliste d’information. Cette distribution au compte-goutte alimente l’impatience des joueurs qui imaginent et comblent les trous. Forcément, le résultat diffère. Un peu comme l’enfant imaginé avant la naissance ne peut pas être celui qui se retrouve effectivement dans les bras de ses parents.
Je suppose qu’il y aura un « avant » et un « après » Red Dead Redemption 2 dans la manière d’envisager un monde ouvert. Reste à espérer que les candidats suivants sauront aussi en tirer les leçons.