Soyons clairs, dans aucun monde possible l’inquisition impériale n’approuverait ce jeu. Jamais un objet provoquant autant de plaisir et d’émotions jubilatoires ne pourrait être destiné à autre chose qu’au bûcher. Un jeu aussi bon ne peut être que l’œuvre perfide du chaos, mes frères. Et que fait-on avec le chaos ? On le purge ! Et où peut-on le faire ? Dans Space Marine 2 !
Eh oui, la vie est pleine de contradictions. « Deal with it ». Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup beaucoup aimé Space Marine 2. En tant qu’ancien addic… euh fan de Warhammer 40k, j’ai absolument adoré retrouver ce monde sans pitié aussi bien reconstitué. Le jeu complet a confirmé mes impressions lors du test de la démo à la Gamescom : c’est fantastique. Le jeu se divise en deux grandes catégories, la campagne solo et le multi. Et en multi, il y a les missions en co-op et le pvp. La qualité et le fonctionnement de ces différentes catégories de jeu varient pas mal, alors je séparerai le test « accordingly » comme on dit.
Oublier la Riviera vaudoise, la campagne parfaite c’est ici !
La campagne solo dure environ 10 à 12h. Déjà là on est heureux, on peut finir le jeu tout en continuant à travailler, à voir des vrais humains et à manger correctement. Je ne vais rien spoiler de l’histoire, sachez simplement que vous reprenez le rôle de Titus qui revient parmi les Ultramarines, sous l’œil suspicieux de l’inquisition, pour aider ses camarades space marines face à la menace Tyranide. Au-delà de cela, la seule chose à savoir est que cette campagne est absolument glorieuse!
Épique au possible, évoluant dans des décors hallucinants de détails et de milliards de tyranides qui nous attaquent de toute part. Tout m’a semblé… parfait. Les interactions avec les personnages, les petites subtilités audio ou visuelles qui renforcent l’immersion dans le monde de Warhammer 40k. On sent à chaque instant, dans chaque animation, ou dans chaque moment cinématique de la campagne, l’amour des développeurs de Saber Interactive pour Warhammer 40k. Et le jeu nous pousse à nous rouler dedans. Tant d’amour. Tant de guerre, tant de plaisir (le chaos, je vous dis).
Vas-y comme il est relou l’autre là !
Les space marines sont des gros relous. Littéralement. Selon les lumières d’Internet et du lore de Warhammer 40k un space marine entièrement équipé pèse aux environs d’une demi-tonne. Pire que le type à la sortie du Highlander (#vieuxneuchâtelois), et presque autant que Macron. Un terminator, doté d’une armure encore plus lourde, est censé peser plus d’une tonne. Là, on arrive gentiment vers le poids des chevilles de Manu.
Pourquoi c’est important ? Parce que le jeu le retranscrit terriblement bien. La manette dual shock vibre à chaque pas. Titus éclate des tyranides en leur marchant dessus comme des vulgaires pastèques pas fraiches. On sent le poids de l’Imperium à chaque pas. Et c’est bon. Et cela continue avec les armes. Là aussi il y a du lourd. Entre le marteau tonnerre (la version adulte de Mjolnir), le bolter-lourd et autre multifuseur, l’arsenal envoie du pâté. Même si ce pâté gagnerait en équilibrage, mais on leur fait confiance pour poursuivre l’effort de guerre.
Plus on est de fous, plus Slaneesh rit.
OK la campagne solo de Space Marine 2 est au top, mais quid du multi ? De ce côté aussi, le jeu est très prenant et fun, mais il y a un peu de taf à faire du côté de l’équilibrage à mon avis. Bien qu’il faudra attendre un moment pour voir ce qu’il en est vraiment, certains points manquent un peu de polish. La partie co-op, en équipe de trois, avec des bots ou des vrais humains (recommandé par les médecins), part sur une très bonne idée. En effet, elle nous permet de parcourir des missions secondaires, appelées opérations, qui viennent compléter la campagne solo. L’idée est très bonne, l’exécution aussi.
C’est la merguez, merguez-partiiiiie
Oui, j’ai osé. Mais enfin bon, quand même, se retrouver à plusieurs pour aller griller des trucs, ça ressemble non ? Alors oui, c’est pas des merguez c’est des tyranides, et c’est pas un barbecue, c’est un multifuseur. Mais l’esprit y est, la joie du rôtissage de masse, la bonne ambiance entre potes et tout et tout. Et Titus, il ne ressemble pas un peu au grand René, non ? OK j’arrête.
L’expérience en co-op change tout de même pas mal de la campagne solo. Le jeu devient bien plus dur, notamment limité par un choix de classe (six au total) et par la progression de notre personnage. On peut effectivement gagner de l’expérience et faire évoluer chacune des classes avec différentes compétences et choix d’armes qui ont également leur arbre de compétence. Les classes sont intéressantes, mais on se rend compte que l’aptitude spéciale de Titus qui permettait de se soigner dans la campagne solo changeait vraiment la donne. Sinon les classes sont bien faites et respectent le lore de 40k, même si la progression est assez lente et nécessite vite de faire les mêmes opérations en boucle à des difficultés de plus en plus élevées. Cela me parait de prime abord très « grindy », mais je réserve mon jugement en attendant d’avoir pratiqué un peu plus.
L’équilibrage des classes n’est pas si mauvais, mais clairement certaines classes sont beaucoup plus faciles à jouer. Notamment les classes de corps à corps demandent un niveau de concentration assez poussé vu le nombre d’ennemis à gérer pour les parades et les esquives (indispensables si l’on ne veut pas mourir en 2,5 secondes). De son côté, la classe Heavy, avec son artillerie lourde et sa bulle protectrice, permet un style de jeu un peu plus relax. Globalement, on aime beaucoup, c’est très sympa à jouer avec des amis en gueulant « GLOIRE À L’EMPEREUR » (ou pas c’est selon), mais je peux imaginer que cela devienne répétitif si Saber ne rajoute pas du contenu au fur et à mesure.
Ce qui sauve le jeu de sa répétitivité et de son relatif manque de contenu actuel (battle pass et DLC sont en route), c’est l’aspect absolu jouissif du gameplay. La campagne en donne un bon aperçu et après il faut vraiment se donner le temps dans les opérations pour maitriser le timing des parades, entre autres. Mais une fois le flow trouvé, c’est purement du bonheur. L’enchaînement de plusieurs parades, d’une esquive parfaite, avec un coup de fuseur, deux coups d’épée tronçonneuse, une exécution (qui s’enchaine très fluidement dans le combat) donne un sentiment de bataille épique et de puissance totalement grisante. En fait, Space Marine 2, c’est surtout, tenez-vous bien… incroyablement… fun ! Et ça fait du bien. Les développeurs l’ont d’ailleurs redit récemment sur les réseaux, leur but était de faire un jeu « à l’ancienne » qui se concentre sur le plaisir de jeu. Opération réussie.
Du sang pour le dieu du sang
Ma première réaction en testant le PvP, sans trop d’espoir d’y trouver mon compte après des années de Destiny 2, fut celle-ci : et merde, c’est vraiment sympa. Entendons-nous, cela reste assez limité pour l’instant, mais le fun y est. Le fait de pouvoir customiser son space marine et aller baffer du marine du chaos (ou l’inverse) est franchement jouissif. Quand bien même certains problèmes d’équilibrage semblent déjà pointer le bout de leur nez. Mais pour l’instant, c’est fun, nerveux et on en redemande.
La note ci-dessous est le reflet de l’impression subjective, d’enthousiasme brulant, que me laisse le jeu, et surtout sa campagne solo. En étant un poil plus réaliste, la partie multi devrait tourner autour des 7/10 pour l’instant. N’en dites rien aux inquisiteurs.
Verdict de l’inquisition
10/10
Aucune autre vérité ne sera tolérée. Gloire à l’empereur !
(Testé sur PS5, dispo sur Xbox Series et PC également)