Gamescom 2017: Playstation Playlink

Plus tôt cette année, à l’E3, Sony a annoncé une nouvelle ligne de jeu dédiée à un public moins impliqué dans le jeu vidéo. Regroupés sous la marque “Playlink”, ces jeux remplacent les manettes par des smartphones. La gamme Playlink est la tentative de Sony de partager le succès des jeux Jackbox Party qui dominent cette section du marché; marché laissé décidément vide par Jackbox Games qui se refuse à traduire ses jeux de l’anglais. Sony débarque donc avec un joli budget sur un marché fructueux et libre. Ils n’ont plus qu’à faire des jeux de qualité raisonnable pour capturer un nouveau public, chose plus facilement dite que faite, on dirait.

Le premier jeu de la gamme, Qui es-tu?, est déjà sorti le mois passé et a souligné les faiblesses du système. Contrairement à Jackbox Party, les jeux Playlink nécessitent le téléchargement d’une app dédiée, autant dire que le lancement d’une partie est plus compliquée qu’on ne l’aimerait, car grand-maman ne sait pas toujours comment télécharger une app. L’application permet une interactivité supérieure à celle que permet un site web, certes, mais au final on tombe dans le risque de trop vouloir utiliser le smartphone comme une manette, ce qui va complètement à l’encontre de l’idée de ne pas en utiliser.

Nous avons pu jouer quelques minutes à trois jeux Playlink, chacun avec une idée bien distincte de ce que devrait être un jeu console joué depuis une téléphone portable.


Hidden Agenda – Le film interactif

Développé par Supermassive Games, Hidden Agenda possède la même qualité de production qu’Until Dawn (leur précédent jeu); comprenez des graphismes impressionnants et de la capture faciale presque inégalée. Apparemment, Until Dawn aurait beaucoup été joué en groupe avec tous les spectateurs proposant la manière de procéder au joueur. Hidden Agenda vise à éliminer le joueur unique pour passer à des décisions plus démocratiques. Une histoire policière se déroule à l’écran et les joueurs peuvent voter pour influencer les décisions des différents personnages pendant des pause stratégiquement placées. L’histoire n’avancera pas tant que les joueurs n’arrivent pas à un consensus, ce qui génère des discussions et de l’animation entre les specta-joueurs. La qualité finale du titre dépendra lourdement de celle de l’histoire présentée, et sur ce point là il est encore difficile de se prononcer, d’autant plus que nous avons assisté à la démo en allemand et n’avons pas tout compris.

Pour pimenter un peu l’expérience, le jeu attribue des objectifs cachés aux joueurs. Dans notre cas, un des contributeurs devait essayer de diriger l’histoire dans une direction imposée pour marquer des points. L’importance des points nous est encore peu claire, mais battre ses amis à quoi que ce soit est toujours un bon moment.

Comme pour les autres titres Playlink, Supermassive s’est un peu trop servi de l’interactivité prononcée de la plateforme. Au lieu de simplement proposer deux choix aux joueurs, le jeu requiert l’utilisation de smartphones comme des trackpads pour déplacer un curseur dans la case de son choix. Cette implémentation n’ajoute rien si ce n’est de la complexité inutile que grand-maman aura du mal à digérer.


Knowledge is Power – Question-réponse banal

Knowledge is Power, surement le type de jeu le plus attendu venant de Playlink, est un question-réponse somme toute relativement banal. Sa grande force est de proposer une présentation bien supérieure à ce que nous avions pu voir précédemment avec Buzz, You Don’t Know Jack ou Scene It. Chaque joueur choisit un personnage qui va l’accompagner tout au long de la partie et haranguer la foule de son aspect et de ses animations ridicules. Les quizzs étaient malheureusement peu originaux; de simples questions de culture générale posées avec peu d’humour.

Un jeu de question réponse, aussi banal soit-il, a toujours son intérêt, d’autant plus s’il est joué contre ses amis. Nous nous en serions contenté, mais Knowledge is Power est aussi très déséquilibré par son rythme. Entre chaque question, le jeu se permet d’ajouter des animations et un choix de thème qui ralentissent grandement l’expérience. La partie amusante d’un jeu de question-réponse est généralement celle où l’on répond aux questions, mais Knowledge is Power semble ne que vouloir poser de question toutes les 2 minutes, ce qui n’est pas satisfaisant.


Frantics – Une manette, s’il vous plait

Frantics est un recueil de mini-jeux intelligemment designés, mais ils ne semblent pas du tout correspondre à la “philosophie Playlink”; à chaque nouveau mini-jeu nous nous retrouvions à vouloir jouer à la manette. A beaucoup d’égards, Frantics rappelle des jeux tels que Mario Party ou Crash Bash, mais il se joue sur téléphone et ce n’est franchement pas la manière la plus agréable de jouer. Le produit final disposera de 15 mini-jeux et nous avons pu en tester trois; chacun est étonnamment amusant – nous nous sommes amusés – et propose tout de même une certaine profondeur mécanique, mais les contrôles ne permettent simplement pas d’en profiter. Le gyroscope des smartphones est fortement sollicité et remplace le joystick d’une dualshock; comme nous le disions, pas optimal.

Author: Meteora2060

En attendant la décision de l'autorité de la concurrence britannique au sujet du rachat de Critical Hit par Semper Ludo, Meteora nous prête sa plume.

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