Mais qu’est-ce qui traîne dans ma poche là? Oh une 3Ds! Mais dis donc t’as bonne mine toi. Tu tombes bien, ça faisait un moment que je voulais parler de Chibi-Robo.
Ces derniers temps je me suis un peu fâché avec les récentes productions de Nintendo. Trop faciles, mal finies, manquant cruellement d’originalité et lorgnant de plus en plus sur les micro-transactions. Elle a bon dos la « marque familiale ». Donc sans grandes attentes, j’ai lancé Chibi-Robo! Zip Lash et j’ai tout de suite commencé par décider que ce nom était affreux, donc on va se contenter de Chibi-Robo.
C’est plus court et en plus c’est le nom du personnage principal. Celui-ci est un robot (surprise!) chargé de l’entretien et du nettoyage d’une base spatiale. Ce poste à hautes responsabilités, salaire correct, tickets resto et bonne couverture sociale, lui permet d’assister au débarquement d’extra-terrestres sur tous les continents de notre planète à nous. Sans hésiter, Chibi empoigne son courage, ainsi que sa rallonge électrique, à deux mains et part enrayer l’invasion. Ce n’est pas une métaphore scabreuse, le cousin de Wall-e a bien un câble qui lui sort du…dos. Il va pouvoir s’en servir pour s’accrocher à certaines plateformes, se balancer comme avec une liane, attraper des objets à distance et planer un moment après un saut en faisant l’hélicoptère, comme Zyvon à la fête du personnel après un calva de trop. Ce sera surtout l’occasion de proposer au joueur de résoudre des situations assez bien pensées, comme par exemple de trouver la bonne longueur de rallonge en collectant des petits boules bleues avant de pouvoir l’envoyer ricocher sur les murs pour pouvoir atteindre la corniche hors de portée. On passe donc d’un « simple » platformer à quelque chose de plus subtile mais aussi de plus difficile! Oui, vous avez bien lu, on PERD DES VIES DANS UN JEU NINTENDO. Enfin plutôt, on perd de l’énergie. Chibi fonctionnant à l’électricité, il lui faut conserver un minimum, sinon on recommence au dernier check-point. Le compteur sert également de minuteur et diminue en permanence. Pour recharger, des prises sont disséminées le long du chemin et sont connectées au vaisseau de Chibi qui devra être ravitaillé en brûlant les déchets ramassés durant les niveaux. On opère donc clairement dans une boucle sur le modèle de l’écologie. Cette thématique est ainsi abordée de manière efficace et facilement compréhensible par les enfants, sans être débilitante.
À la fin de chaque niveau, on passe par une roulette qui définira le prochain, un peu comme dans un Mario Party. Je trouvais ce système assez naze puisque c’est le hasard qui influence notre avancée, ce qui est assez pénible lorsque l’on souhaite repasser par un monde déjà terminé pour collecter les objets manquants. Puis j’ai découvert que les pièces de monnaie collectées permettent d’acheter des « cases » de la roulette et donc « influencer » le hasard. On est ainsi poussé à explorer les niveaux de fond en comble, y compris les espaces secrets, dissimulés de sorte à ce qu’on les découvre intuitivement. J’apprécie cette façon d’utiliser la rejouabilité en la plaçant au coeur d’un principe du jeu. On peut reprocher un level design un peu convenu, mais ce qui m’a plus dérangé est l’insertion de publicités pour de véritables bonbons (Chupa-Chups, Mentos, etc.) et c’est difficile de voir ce que ça vient faire là. Surtout vu le message écolo dont il était question ci-dessus, c’est contradictoire! Vraiment dommage.
On a donc un jeu Nintendo, accessible aux enfants, mais pas trop facile, avec une bonne jouabilité et une durée de vie correcte. Pas de micro-transactions, pas de prétentions non plus, mais doté d’un personnage attachant (qui n’est PAS issu de l’univers de Mario…), mis en scène dans un contexte et des décors soignés. Autrement dit: voilà le genre de titre qu’on aimerait voir plus souvent.
Note: 8 Captain Planet sur 10
Jeu disponible exclusivement sur Nintendo 3DS