Casse-tête qui noie [ The Sojourn, PC ]

Merci, Mickey Mystère, de mon enfance, grâce à vous, je ne lâche pas un rébus. Je retourne les énigmes, j’essore les escape room, je refuse les soluces des point and click, j’ai fini The Witness et j’ai pris mon pied sur The Sojourn.

Ma rencontre avec ce jeu avait été particulièrement représentative de la Gamescom (2018). Un contact franc avec une partie de l’équipe de développement, une tentative désespérée de rester concentré sur ce qu’ils me disaient à neuf heures du matin, tout en essayant de résoudre le casse-tête qui se présentait sur l’écran devant moi. Je me souviens être sorti frustré de ne pas avoir trouvé la dernière réponse de la démo, par manque de temps.

Minus & Vortex

Maintenant du temps j’en ai tout plein. Enfin, façon de parler. Durant cette période assez chargée niveau boulot, je peine à dégager du temps pour rejoindre mes camarades qui titillent du terroriste dans Ghost Recon : Breakpoints. Tant pis, en rentrant le soir, lorsque toutes les lumières sont déjà éteintes, je mets encore un peu mes neurones à contribution en tentant de résoudre un tableau de Sojourn. Les Anglais du studio Tilted Shift aiment vous retourner le cerveau, pour le déguster avec des fèves et un délicieux chianti, à n’en point douter. Leur puzzle-game à la première personne propose une aventure introspective, questionnant la place de l’Homme, entre lumière et ténèbres. La métaphysique, c’est bien; les mécaniques de jeu, c’est mieux. Il faut donc passer à travers des portails qui servent à alterner un monde et l’autre pour que le décor change, nous permettant alors d’avancer.

The Sojourn PC lumière

Chaque niveau commence dans la lumière…

Le monde des ténèbres permet d’activer des objets (statues, harpes, etc.) et de faire apparaître des ponts. Mais l’obscurité fait également pousser des ronces qui bloquent certains chemins. Il s’agit donc de réfléchir pour modifier adéquatement son environnement afin de résoudre les énigmes. Chaque niveau demande de rejoindre un portail de sortie, on le voit, encore faut-il savoir comment l’atteindre. Si bon nombre de ces tableaux font appel au principe du loup-mouton-chou, de nouvelles mécaniques viennent régulièrement étoffer le panel de possibilités d’énigmes.

The Sojourn PC ténèbres

… puis en passant un portail, on arrive dans les ténèbres. Est-ce que le fait qu’il y ait plus d’actions possibles dans ce monde-ci que dans la lumière est une métaphore?

Tâches méningères

Pas besoin d’en écrire des caisses, j’ai adoré The Sojourn. Son ambiance est un peu moins intrigante que celle de The Witness (et la difficulté moins retorse, également), mais on est clairement dans le même registre. J’en place une pour la musique, à fois cryptique et terriblement relaxante. Elle se marie à merveille avec l’environnement et aux efforts cérébraux. Au moment d’écrire ces lignes, je n’ai pas encore atteint la fin du jeu, après une dizaine d’heures (notamment parce que je tiens à résoudre toutes les énigmes secondaires, souvent plus complexes). Mais le scénario n’étant pas nécessairement la pièce maîtresse, je peux vous recommander le jeu sans problème. En plus Breakpoint, lui n’est pas terrible.

The Sojourn PC parchemin

Les objectifs secondaires se clôturent par une réflexion philosophique plus ou moins inspirée.

Note : 9 Eureka sur 10

Disponible sur Steam, Epic Store, Xbox One et PS4.

Author: Founet

A ne pas confondre avec le village vaudois, est à peine plus jeune qu’une Famicom. Vouant un culte à George, il découvrit son amour du jeu vidéo et de la techno allemande pendant les grandes années de Lucas Arts. De ses nombreuses heures passées à cliquer lui vient son humour absurde et sa cleptomanie. Frappé d’une mystérieuse malédiction, les machines semblent se rebeller lorsqu’il les manipule ou fait mine de les regarder. Founet ne roule jamais en-dessous de 88 miles à l’heure et rêve de maîtriser la télékinésie grâce à la Force. En attendant de passer maître Jedi, il joue à la Wii U. Accessoirement rédacteur en chef, quand il arrive à se faire entendre des autres, qui mettent le son trop fort, les farceurs.

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