Je suis souvent grognon, voire peu tendre avec les jeux Nintendo ces derniers temps. Et parfois, c’est un grand OUI, comme dans LOUIgi’s Mansion 3.
Quand on regarde la liste des productions du studio derrière Luigi’s Mansion 3, Next Level Games, il n’y a pas vraiment de quoi frimer. Heureusement, on y trouve une pépite : la deuxième aventure du frère de Mario en chasseur de fantômes. Chose assez incroyable, ils ont réussi à faire un troisième épisode encore meilleur.
Who you gonna call, again?
Pour son arrivée sur Switch, Luigi voit les choses en grand. Après avoir répondu à une invitation surprise pour un séjour dans un majestueux hôtel, les frères Mario, Peach et une poêlée de Toads se rendent rapidement compte que quelque chose cloche. En effet, si les autres finissent en un tournemain enfermés dans des tableaux par des êtres ectoplasmiques, Luigi ne tarde pas à remettre la main sur son fameux aspirateur à fantômes. Pour sauver ses amis, il se met alors en quête de ces tableaux à travers les 15 étages de l’hôtel. Qui a dit Shining? Chaque étage est aménagé selon un modèle distinct, ou plutôt une thématique. Comme dans un parc d’attractions, on passe de la région de la musique, à celle des chevaliers ou de la cuisine, etc. Les décors sont superbes et le bâtiment lui-même semble être doué de personnalités; multiples, mais particulièrement attachantes. L’aspirateur sert alors à la fois à se défendre contre les fantômes en les capturant, mais aussi à résoudre les énigmes qui se dressent devant notre plombier moustachu homme de ménage. L’appareil se dote, entre autres, d’un nouveau lance ventouses. Celles-ci se collent un peu partout et le chemin se dégage lorsqu’on les aspire en retour.
Resident Exil
On est donc bien loin du royaume Champignon. Ce qui veut dire qu’on est aussi hors des codes de l’univers habituel. Ici, tout tourne autour de la peur. Bien entendu, le jeu s’adresse à un public plutôt jeune, alors rien de bien méchant. En revanche, comme dans les précédents épisodes, le jeu se construit comme une sorte d’hommage à Resident Evil, pour les marmots. Il va falloir donc faire fonctionner ses méninges. Enfants et adultes y trouveront leur compte, tant les énigmes de progression, ou les points faibles des boss, sont divers et variés. Un mode coopératif permet d’unir ses forces avec une version en gelée de Luigi: Gluigi. C’est d’ailleurs avec ce mode que le jeu prend toute saveur. Particulièrement bien pensée, cette modalité offre la possibilité à un joueur moins expérimenté de participer, tout en étant lui-même très actif. Comprenez qu’on est là très loin d’une simple assistance, comme on pouvait en trouver dans Mario Odyssey, par exemple. Ici, les deux joueurs ont une manière asymétrique, mais complémentaire de jouer, même si le second joueur ne peut pas mourir définitivement. Voilà de quoi valoriser tout le monde correctement!
Electroluxe
La récompense, parlons-en. Alors que les dernières productions Nintendo avaient très fortement pris l’habitude de ne surtout pas frustrer les jeunes joueurs, en les gratifiant trop souvent et pour pas grand-chose, ici ce principe est savamment dosé. D’ailleurs, si Luigi’s Mansion 3 ne manque pas d’humour (les situations sont plus cocasses les unes que les autres), il ne se prend pas non plus au sérieux, en parodiant ouvertement les travers de la maison mère. Si l’ordinateur portable de Luigi prenait la forme d’une console DS dans le deuxième épisode, il adopte ici celui du fameux Virtual Boy. Ce premier casque de réalité virtuelle, commercialisé par Nintendo dans les années 90, avait été un flop retentissant. Le professeur K. Tastroff, son inventeur dans le jeu, ne manque donc pas de remarquer qu’il est certain d’en vendre des tonnes lorsqu’il le lancera sur le marché.
En suivant ce même exemple, on est amené assez vite à collecter de l’argent en quantité gargantuesque. Et lorsque l’on ouvre le menu FAQ, l’entrée correspondant au pognon indique simplement d’arrêter de se poser la question et d’en amasser le plus possible. En effet, par la suite, celui-ci servira à acheter d’éventuels items d’aide, mais rien d’obligatoire. Là où Mario Odyssey surrécompensait de manière outrancière avec des lunes tout le temps, Luigi’s Mansion 3 fait la proposition inverse avec une omniprésence de monnaie quasi sans valeur. Ce n’est pas l’objet principal de la quête et le joueur est libre de ramasser le magot ou non.
Scooby Gang
En plus de la campagne solo, on trouve plusieurs modes compétitifs. Le premier propose trois mini-jeux vraiment très marrants. Jusqu’à 8 joueurs s’affrontent pour capturer le plus de fantômes dans un cimetière, armer des canons pour tirer dans des cibles ou récolter le plus de pièces dans une piscine envahie de mines. Je vous la fais courte, mais le tout est très bien pensé et original. Le deuxième, mode est une course à la montre pour retrouver un maximum de fantômes cachés dans l’hôtel. Toutes ces expériences sont disponibles en local ou en ligne. Un petit plus grandement appréciable qui ne s’apparente pas à un simple ajout bâclé.
Play boys & girls mansion Luigi’s mansion 3
OK, j’admets volontiers que la maniabilité laisse parfois un peu à désirer quand on utilise l’aspirateur. Et on se retrouve de temps en temps à tenir sa manette avec les deux mains du côté droit lors de l’usage de certains gadgets. Mais ça reste anecdotique. Je ne trouve rien d’autre à lui redire. Luigi’s Mansion 3 est une mine de trouvailles, d’ingéniosité, de défis et d’humour. Il est accessible à tous et permet des échanges dynamiques et amusants (appel du pied aux parents…). Ni trop facile ni prise de tête. Le tout servi par des décors, une ambiance et des effets de lumière sublimes. C’est tout ce que j’attends d’un jeu vidéo.
Note : 10 Dyson sur 10
Disponible exclusivement sur Nintendo Switch.