Comment décrire un jeu dans lequel on joue un chat qui doit explorer un monde post-cyberpunk et découvrir son histoire ? Ah ben, c’est fait. Stray est un jeu simple, qui ne promet rien d’autre que ce qu’il fait : jouer un chat dans un monde post-cyberpunk. Pas un chat magique, pas un chat avec des lance-missiles, pas un humain sous la forme d’un chat, pas un alien poilu – ni un alien poilu qui mange des chats -, mais juste un chat sous forme de chat qui fait des trucs de chats. Miaou.
Stray culmine donc, au moment de l’écriture de ce texte, au sommet des notes d’utilisateurs de Steam. Le meilleur jeu du moment, semblerait-il. Mais pourquoi donc ? Qu’a-t-il de si spécial ce brave chat ? D’ailleurs pour plus de commodité nous l’appellerons « Copain » durant ce test. Parce que copain comme.. Enfin bon.
Chat-pitre 1
Alors que fait-il donc ce valeureux Copain qui plaise tant aux gens ? Eh bien il se balade ; seul être organique dans un monde de robots. Il rencontre des robots, puis engage la conversation avec eux par le biais de son seul compagnon : petit drone habité par la conscience d’un robot. OK, Copain a quand même un ou deux gadgets durant l’aventure. Ce qu’il fait aussi, c’est des trucs de chats que vous avez toujours rêvé de faire : faire ses griffes sur un canapé, gratter un tapis, faire tomber un pot de peinture de l’étagère avec de petits coups de patte calculés, se rouler en boule pour faire une sieste en ronronnant et même se frotter contre les jambes d’un robot, toujours en ronronnant.
Je crois d’ailleurs que Stray propose l’activité la plus relaxante de l’histoire du jeu vidéo : se lover en boule dans un coin super cosy à côté d’un robot en train de jouer de la guitare, sous une enseigne au néon qui se reflète sur le sol de la rue mouillée par la pluie ; le tout porté par le rythme des ronronnements qui sortent directement de la manette. Manette qui vibre aussi au rythme des ronrons. Un truc à laisser tourner le jeu juste pour l’ambiance ça.
Alignement des Chat-kras
Bon, je résume. Stray est donc un petit jeu (4-5 heures) d’exploration dont la narration est d’ailleurs portée par la découverte du monde et les différentes rencontres au cours de l’histoire. Mais ce qui marche, ce qui fait le jeu, ce qui le rend vraiment spécial, c’est son ambiance. Que ce soit graphique ou sonore, l’atmosphère mi-post-apo, mi-cyberpunk (en gros, un monde cyberpunk qui s’est effondré) est une vraie réussite. L’agencement des scènes, des appartements, des ruelles, des néons, des robots, des lumières… Le tout parvient à transmettre une ambiance enivrante, même si quelque peu déprimante. Et la musique ! De quoi ronronner de bonheur ! Même si, avouons-le, j’ai beaucoup moins accroché à la facette un peu plus dark du jeu qui n’amène pas grand-chose. Pas sûr que la touche de Resident Evil ait été nécessaire pour moi.
Tu joues à chat-perd-ché ?
Alors oui, le jeu n’est pas parfait. Il ne brille pas par son gameplay. Voyez plutôt le jeu comme une excuse pour vous faire vivre une expérience : OK, soyons honnête, il n’y a pas réellement de gameplay. C’est finalement un long couloir, avec quelques embranchements, de très beaux décors et un environnemental storytelling très appréciable. Tout ça dans cette fameuse ambiance chillwave-lo-fi. À voir si cela vous parle. Personnellement, l’absence de gameplay – à part les quelques phases d’actions (je ne vous spoilerai pas) – ne m’a absolument pas dérangé : c’est un jeu contemplatif. Dans notre époque de performances et de surenchère d’action exubérante à en faire pâlir Michael Bay, cette simulation de chat lo-fi cyberpunk m’a été vraiment très agréable.
Mon coeur bat la chat-made
Je ne vais pas trop m’étendre, le jeu étant court je l’ai déjà dit, pas la peine de vous faire perdre plus de temps. D’autant que la note que je donnerai est quelque peu superflue et vous sera moins utile que la séquence logique suivante : if(loveofcats>0; buystray;else dontbuystray). Une expérience vidéoludique simple, ronronnante et touchante, mais peut-être pas pour tout le monde.
Note : 8 croquettes aux ramens sur 10.
Testé sur PS5, également dispo sur PS4 et Steam.