La fièvre du train du samedi soir [Transport Fever, PC]

Aka Train Fever 2, le retour de la revanche. Enfin pour moi c’est clairement la sortie enfin complète de Train Fever, que j’avais testé à l’époque, auquel j’avais justement reproché d’être passablement brut de décoffrage et de manquer d’options pour se renouveler. Autant dire que cet article sera basé sur ledit test précédent.

Le personnel d’accompagnement de Semper Ludo vous souhaite la bienvenue à bord de ce train « en retard » pour le test de Transport Fever!

Rapide rappel pour les flemmards qui ne souhaitent pas relire ma bafouille susmentionnée, il s’agit de mettre en place le transport de gens et de quelques marchandises dans une carte générée procéduralement, suivant un certain nombre de variables. Et de gagner de l’argent avec ça. Dans Train Fever, nos moyens se limitaient aux trains et aux camions. Ici, on a aussi droit aux avions et aux bateaux en plus.

Voilà maintenant place à Transport Fever à proprement parlé. Alors quoi… nos copains de Schaffhouse (Urban Games) ont-ils écoutés mes demandes? Plus ou moins. Premièrement, comme dit ci-dessus, il est possible d’utiliser d’autres moyens de transport. En plus d’offrir un peu de réalisme, cette option étend d’ailleurs sympathiquement le gameplay, la gestion de ceux-ci étant un peu différente. On se retrouve avec de vrais choix stratégique à faire en fonction de l’argent que l’on souhaite investir. En effet, on ne sort pas la même somme si l’on met en place un trafic inter-villes avec des cars ou des concordes.

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Train, bateau ou bus. Et quand tout est fait en même temps.

Train panoramique

Le jeu est aussi bien plus beau (que le précédent hein, c’est pas The Witcher 3 non plus). On trouve différents environnement, des océans, des forêt et de vraies montagnes. Les villes sont plus diversifiées et évoluent encore plus avec le temps qui passe. On remarque vraiment qu’un sacré boulot à été abattu de ce côté-ci.

Gare de Semper Ludo, prochain départ voie 3, InterRegio pour le plus long paragraphe de test, en voiture s’il vous plaît.

La mécanique de développement des villes est toujours en place et me semble même avoir été améliorée. En gros, plus on offre de moyens de transport (personnes et/ou marchandises) à une agglomération, plus cette dernière va grandir. C’est bien foutu, ça offre des objectifs et surtout c’est gratifiant de voir ses efforts avoir des répercutions. A l’inverse, une diminution des services amène une ville à péricliter. Il en est de même avec des usines et autres sites de productions (mines et compagnie). Ainsi, le monde possède un petit côté dynamique, qui en plus de le rendre vivant, vous oblige à en tenir compte et à régulièrement mettre à jour vos lignes de transport. Illustration par l’exemple: vous mettez en place un système de bus dans un petit village isolé. Deux véhicules suffisent amplement pour faire voyager les quelques personnes se déplaçant autrement qu’à pied entre vos arrêts. Quelques années plus tard, vous installez une gare en périphérie et vous la reliez à votre réseau de train inter-villes. Finalement, vous ajoutez un stop pour les bus au niveau de cette gare. Conséquence, en quelques semaines vos bus vont se retrouver surchargé par les voyageurs intéressés à prendre le train. Deux choses à faire: 1) dans un premier temps, mettre d’autres véhicules sur la ligne. 2) Puis, car cela ne va que repousser le problème, le village allant croître, créer un vrai réseau de bus avec un maillage réfléchi entre les différentes zones (industrielles, commerciales et résidentielles) et les nœuds de transport principaux (gare de bus, gare de train, port, aéroport ou autre plateforme pour poids-lourd).

Remarquez que ces ajustements de l’offre et la demande ne sont pas instantanés. En conséquence, il est important de planifier correctement le moindre changement autre que le basique ajout de véhicule unique. En effet, un grand chantier coûte très cher et il ne rapporte pas immédiatement de l’argent. Il est donc essentielle d’avoir prévu ces dépenses et de pouvoir soutenir la charge financière de son exploitation avant de commencer un aménagement. Pour moi, c’est clairement un chouette côté de la simulation mais je sais que cela peux en rebuter certains (coucou les moutons 😉 ).

La ville

C’est une grande ville ça Madame!

A noter que ce gameplay que je qualifierais de punitif ne l’est surtout que quand son compte en banque crie famine. C’est à dire en début de partie. Car, comme dans la vraie vie, il est bien plus facile de mettre en branle un gros projets, qui rapportera beaucoup d’argent dans des dizaines d’année, quand son porte-monnaie souffre d’obésité morbide. Pire, à ce niveau, on peut même se permettre de mettre en place des lignes peu ou pas rentable du tout pour « faire joli ». On passe de « la passion de gagner de l’argent pour ne pas perdre  » à « ne pas gagner d’argent pour ne pas perdre la passion ». Comme dans la vraie vie je vous dis #MakeAmericaGreatAgain.

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Ce train me dit quelque chose…

Ah la campagne! Profitez pour ouvrir les fenêtres de votre wagon dans votre vieux train de région périphérique!

Bon tout ça, on le trouve dans le fameux pseudo mode bac-à-sable typique de ce genre de jeux, dans lequel on commence avec une somme d’argent et rien d’autre sur une carte où il faut aménager tous les transports comme bon nous semble. Mais, grande nouveauté, ce jeu offre deux campagnes recouvrant le développement des transports aux États-Unis d’Amérique et en Europe. Basée sur un événement réel (Conquête de l’Ouest, percement du Gottard ou du tunnel sous la manche), chaque mission est intelligemment contextualisée et possèdent de nombreux objectifs plus ou moins rigolos et réalisables. In fine, on tient avec ça un magnifique et complet tutoriel (il en existe bien un, pour les bases des bases, genre poser une voie). En effet, si les choses à faire dans les missions du début relève de simples pratiques de débutants, les dernières étapes amène le joueur à faire des actions complexes. La profondeurs des mécaniques avancées se dévoilent ainsi de manière agréable et même fun! Bref, pour moi ce mode « campagne » se révèle être une belle réussite.

En raison d’un accident de personne, l’amélioration de l’interface est annulée.

Mais tout n’est malheureusement pas aussi parfait. Comme son prédécesseur, Transport Fever souffre d’une interface simplement merdique. Imprécise, peu lisible, pas ergonomique, absconse et sacrément « généreuse » sur le nombre de clics nécessaire pour la moindre action… c’est très clairement le gros point noir du titre. Et c’est pour moi presque inacceptable vu le manque d’évolution à ce niveau depuis Train Fever. Pas de quoi rebuter les grands enfants de plus de vingt ans qui kiffent ce genre de titre, mais pour le commun des mortels c’est à mon sens un grave problème.

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Exemple d’interface… c’est pas la pire. Et on ne voit pas le clics de souris.

Gare de l’optimisation, attente d’un autre train, durée indéterminée.

Autre reproche, le titre est sortie dans un état d’optimisation déplorable. Dès que quelques trains circulaient sur la carte et qu’on laissait tourner le jeu un certain temps, tout se mettait à ramer méchamment jusqu’au blocage total du programme. Mais à force de patchs, ceci va beaucoup mieux et le derniers en date (20 décembre 2016) semble avoir suffisamment stabilisé l’ensemble pour ne presque plus ressentir ces problèmes. Comme quoi, et une fois de plus, inutile de se précipiter pour acheter un jeu, il est presque toujours bien meilleur quelque mois plus tard.

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Croisière!

Terminus, tout le monde descend

Au final, on tient là un bon jeu. On voit bien qu’Urban Games bosse. Seulement, et comme pour leur précédent titre, il y a encore du taf. A cause de cela je ne suis pas aussi enthousiaste que je le souhaiterais, à regret. Néanmoins, si vous êtes fans du genre, vous pouvez y aller sans crainte, c’est parmi ce qui se fait de mieux dans la branche.

7 tonnes de charbon / 10

 

Author: Zyvon

Élevé à la dure par des parents aux penchants amish, hermétiques à la technologie, l’accès aux jeux vidéo n’a pas été facile pour Zyvon. C’est en utilisant l’argent de sa bar-mitzvah, reçu lors de sa première communion, qu’il s’acheta lui-même un ticket pour les mondes diaboliques de la perversion sous la forme d’une Megadrive. #TeamSonic. Malheureusement, il vécu la crucifixion du hérisson bleu comme une trahison et renonça à jamais aux consoles, pour rejoindre les rangs bénis et accueillant de la glorieuse “PC Master Race”, en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Son éducation sévère mais néanmoins rustique, lui a donné le gout des choses bien faites et faites jusqu’au bout. Zyvon est dur mais juste mais dur.

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