Lorsque j’ai eu la chance de tester Doom en 2016, j’ai tout de suite été sous le charme de sa bande-son d’une extrême violence à base de guitares qui tâchent et de batterie qui défonce. Après un come-back réussi haut la main, le pionnier du genre a bien évidemment fait des émules auprès des développeurs avides de tir à la première personne. Metal: Hellsinger, c’est un peu Doom version jeu de rythme, mais on ne va pas s’en plaindre!
My Curse
Dans Metal: Hellsinger, vous incarnez “l’inconnue” et vous avez perdu votre voix. Vous devrez traverser les enfers pour la retrouver. Un crâne qui sert de narrateur va vous aider. L’histoire tient sur un post-it, et c’est pas plus mal. Trop de bla-bla aurait ralenti le gameplay et ce n’est pas le but recherché.
La classe.
Le jeu est réparti en huit niveaux sobrement nommés enfers. Chacun de ces enfers est lié à un morceau de musique en particulier, et chaque chanson propose un invité différent au micro. Les tempos sont élevés pour vous permettre de tout défourailler de manière bien nerveuse. Car oui, le but est de tout faire en rythme, que ce soit vos déplacements ou vos tirs. Forcément, les développeurs se sont donc plutôt tournés vers le metal que la bossa-nova. Pratique en plus, les enfers et tout le tsoin-tsoin, c’est plus un truc de chevelu qui boit de la bière et se casse la nuque sur du gros son.
Il se passe définitivement quelque chose dans cette image.
Raining Blood
Au menu des outils de destruction massive, on y retrouve une épée pour le combat rapproché, ainsi qu’un crâne qui tire de petits projectiles. Ces deux armes vous accompagneront systématiquement. À vous ensuite d’en choisir deux de plus parmi les quatre à disposition: un fusil à pompe, les doubles revolvers, une arbalète avec fléchettes explosives, ou encore ce que je vais appeler “les boomerangs démoniaques”.
Les exécutions sont rapides et brutales.
L’arsenal n’est pas énorme, mais chaque arme se révèle unique en son genre grâce à son tir ultime. En effet, chaque ennemi que vous explosez, chaque rechargement que vous accomplissez en rythme font légèrement progresser une barre qui, une fois remplie, vous permet de déclencher un coup spécial dévastateur.
La barre d’ultime est remplie, par contre il doit me rester un point de vie.
Angel Of Death
Pour vous déplacer, vous pouvez utiliser un dash qui vous propulsera de quelques mètres dans la direction de votre choix. Mais il ne s’enchaîne que sur le tempo. Soyez en rythme, et vous pouvez traverser les niveaux à toute vitesse. Il y a un peu de soins disséminés dans les niveaux. Vous pourrez néanmoins vous rafistoler en exécutant vos ennemis lorsqu’ils sont sonnés. Chaque niveau renferme un boss de fin. C’est généralement la fête aux projectiles, ce qui nécessitera une bonne maitrise du dash en rythme. Malheureusement, c’est toujours le même boss avec quelques déclinaisons pour augmenter la difficulté.
Courez, pauvres fous!
Chaque partie de l’enfer que vous débloquez est accompagnée de trois challenges qui se déroulent dans une arène à part. Le but est toujours de flinguer tout ce qui bouge, mais la manière différente: soin supprimé, armes imposées, ou encore l’obligation d’exécuter les ennemis en rythme. Une fois ces défis réussis, vous recevez un talisman qui vous sera utile (voire nécessaire) dans les niveaux principaux. Ils débloquent des capacités passives comme un boost de points de vie ou des chargeurs plus grands, ce qui vous aidera à survivre plus facilement.
Le compte à rebours remonte avec chaque kill qui se plie aux règles du challenge.
Symphony Of Destruction
Le casting musical réunit des pointures du genre avec les chanteurs de System of a Down, Arch Enemy, Trivium, Lamb of God, Refused, Dark Tranquillity, Soilwork, Jinjer et Black Crown Initiate [NDZyvon: ah oui quand même!]. Pour les moins initiés, sachez juste que ce n’est pas du menu fretin. Le studio Two Feathers, qui est spécialisé dans les bandes originales pour jeu vidéo, s’est occupé d’assurer la musique. Ils ont fait un sacré boulot et les riffs sont délicieux si vous aimez quand ça défouraille. Pas trop le temps de s’attarder sur la musique alors que vous êtes en pleine action, mais ça évite de saturer trop rapidement avec les morceaux. Sur PC, le jeu est facilement modable et les gens se sont déjà amusés à faire des packs jazz, reggae, etc. pour éclater des démons dans une autre ambiance.
Voilà à quoi ressemblent tous les boss (sauf le tout dernier, plus conséquent).
Who Wants To Live Forever?
Metal: Hellsinger est malheureusement un peu court. J’ai fini le jeu et tous ses challenges en moins de 6h… Mais ce n’est pas vraiment un problème, je dirais que le jeu se termine avant de prendre le risque de vous lasser. Pour 35 CHF, c’est honnête (le jeu est aussi disponible dans le gamepass). Et si vous en voulez plus, vous pouvez toujours augmenter la difficulté. J’ai plus de griefs avec le level-design qui n’est pas fou. Arène après arène puis boss de fin, sans les fioritures autour comme dans un Doom Eternal. En toute franchise, le côté arène ouverte + IA qui te fonce dessus sans réfléchir m’a pas mal fait penser à Serious Sam. En beaucoup mieux, certes.
Le tableau des scores permet de réaliser à quel point on est mauvais.
En conclusion, les développeurs ont su déterminer avec efficacité sa cible démographique (les gens qui aiment les jeux de tir et le gros son, comme moi) et se sont décidés à créer le FPS ultime. Mais attention, Metal: Hellsinger peut néanmoins plaire à tous et une démo est disponible pour le prouver!
9 circle pits sur 10
Testé sur PC. Également disponible sur PlayStation 4 et 5, Xbox One, Xbox Series.
