Faut pas que je me loupe [Deathloop]

Bienvenue dans “la boucle de la mort”. Arkane Studios, les développeurs derrière la série des Dishonored, nous livrent un jeu plutôt original qui questionne ce qu’il se passerait si l’on mélangeait Roguelike, FPS et jeu d’enquête.

Colt 47

Deathloop ne perd pas de temps et vous lance directement dans l’action. Vous incarnez Colt, qui se réveille sur une plage, complètement amnésique. Ainsi, une nouvelle boucle temporelle commence, réussirez-vous à en réchapper?

Qu’est-ce qu’une boucle dans Deathloop? C’est une journée complète, qui recommence à l’infini. Chaque fois que vous mourrez dans le feu de l’action ou que vous arrivez à la fin de la journée, celle-ci recommence. C’est Un jour sans fin, avec moins de marmottes et plus d’assassinats.

Level Deathloop PC

Les niveaux sont grands et les possibilités multiples.

La journée est divisée en quatre périodes: matin, midi, après-midi, et soir. Vous n’avez à disposition “que” quatre lieux différents à visiter, mais à quatre moments distincts de la journée. Il y a donc seize niveaux à découvrir, étant donné que les endroits changent du tout au tout selon l’heure de la journée. Une idée qu’Arkane Studios avait déjà explorée dans les Dishonored (que, oui, je vais beaucoup référencer dans ce test) et, paraît-il, un DLC de Prey. C’est un peu comme IO Interactive avec les Hitman: quand on excelle dans le level design et qu’on fait d’immenses cartes remplies de coins à explorer et de voies d’accès, ce serait dommage que les joueurs ne passent qu’une seule fois par là.

Votre mission est de réussir à assassiner huit cibles, le tout en une seule journée. Vous devrez donc en tuer deux à chaque niveau. Simple de prime abord, mais la tâche s’avérera ardue.

Deathloop PC

Les cinématiques ont un style d’animation façon 70’s.

Au peigne fin À la loupe

D’abord, il faudra localiser vos proies. Je vous rappelle que Colt commence en étant amnésique, même s’il peut emmagasiner de nouveaux souvenirs qu’il gardera entre chaque boucle. Que ce soit des codes pour ouvrir des portes ou une information qui fera bouger une cible, les découvertes importantes ne disparaissent pas entre chaque boucle.

La première des journées sert d’initiation, et vous impose l’ordre dans lequel visiter les lieux. Ensuite, c’est à vous de décider comment organiser le peu de temps que vous avez à disposition avant que la boucle ne recommence et que vous perdiez une partie de vos armes et breloques (les atouts pour votre personnage et vos armes). Il y a un système de sauvegarde d’équipement en récoltant du résiduum, la ressource du jeu. Néanmoins, si vous n’avez pas eu le temps de récolter les montants nécessaires, quand vous recommencerez une boucle dites au revoir à votre pouvoir de téléportation super cool.

Deathloop PC

Chaque code CODE DE QUOI ?est unique pour chaque playthrough, donc voilà le mien!

En gros, chaque cible propose une “enquête” qui vous amènera dans différents niveaux à toute heure de la journée. À vous de combiner vos objectifs pour maximiser l’efficacité de vos expéditions et, finalement, pouvoir éliminer deux cibles par tranche journalière.

Chacun sa route, chacun son chemin

Concrètement, Deathloop est autant un jeu de tir à la première personne bien bourrin qu’un jeu d’infiltration. Plusieurs chemins sont disponibles, et vous pouvez être discret ou non. L’affrontement direct est rarement la meilleure solution, et vous pouvez généralement éviter toute confrontation en vous faufilant à l’abri des regards.

Deathloop PC

Vous pouvez marquer les ennemis, très pratique!

Cependant, le tir est agréable, les armes ont un bon feeling et les impacts sont satisfaisants. Il n’y a pas de sauvegarde à l’intérieur d’un niveau. Donc si vous vous faites repérer, il faudra commencer à arroser de plomb tout ce qui bouge. Ça force à essayer toutes les facettes du gameplay de Deathloop, même les plus létales. Vous n’êtes pas vraiment pénalisés si vous choisissez l’option violente, et ça, c’est plutôt cool. D’autant plus que vous avez droit à deux morts à l’intérieur d’un même niveau. Toutefois, si vous ne récupérez pas le résiduum sur votre cadavre, ce sera perdu.

Deathloop PC

Le loot est classé par rareté, j’en connais qui vont être contents! [NDTeiki: on m’appelle?]

Une vie de pirate

L’arsenal est bien fourni, et les pouvoirs variés. Le nombre d’options à votre disposition pour résoudre chaque niveau est donc plutôt conséquent. Vous recevez de facto des grenades transformables en mines de proximité ou en mine laser. Le hackamajig, quant à lui, sert à brouiller les alarmes et pirater les tourelles à distance, qui deviendront vos alliées.

Vos actions influencent parfois la disposition d’un autre niveau plus tard dans la journée, cependant la difficulté n’augmente que lorsque vous assassinez des cibles, pas des éternalistes (les ennemis basiques qui parcourent les niveaux). Plus vous êtes efficace dans vos assassinats, plus il y aura d’éternalistes et plus le combat sera difficile.

Deathloop PC

« Hack coucou » – Johnny Hallyday, 1991.

Esprit sombre banni

Julianna, un des personnages du jeu, est là pour vous mettre des bâtons dans les roues et vous traquer pendant vos expéditions. Ce n’est pas systématique, mais ça arrive. Le mode multijoueur consiste à laisser des joueurs prendre la place de l’IA qui contrôle Julianna. Contrepartie: si vous tuez l’envahisseur, c’est la fête du loot! Cependant, si ce n’est pas votre truc et vous préférez échafauder vos plans tranquillement, cette option est désactivable.

Vous pouvez aussi incarner Julianna et envahir les parties d’autres joueurs, si ennuyer les gens est plus votre tasse de thé. Elle possède son propre équipement à faire évoluer au fur et à mesure de vos victoires.

L’idée est intéressante, mais j’ai vite trouvé que le jeu du chat et de la souris représentait beaucoup moins d’intérêt que la campagne solo. Peut-être y aura-t-il d’autres modes de jeu dans un avenir proche. Pour l’instant, Deathloop se savoure plutôt en solitaire.

Deathloop PC

Toutes mes excuses à « Yahtzee » que j’ai lâchement abattu dans le dos et qui a raté sa boucle tout près de la fin.

Hé ben, il t’a pas loupé

Le jeu est assez beau. Les intérieurs sont fournis, les extérieurs chatoyants, et le tout a été concocté avec un moteur de jeu fait maison: le VOID Engine, qui fut déjà utilisé sur Dishonored 2 et Dishonored: la Mort de l’Outsider. Néanmoins, je ne suis pas convaincu par la direction artistique en ce qui concerne les éternalistes. Certes, ils sont bien visibles et c’est pratique, mais ils ont l’air de sortir de Far Cry 5.2 avec leurs couleurs néon qui détonnent par rapport au reste de l’environnement. Sinon, le reste de l’univers steampunk de Deathloop est agréable, mais je ne suis pas enjoué par ces clowns (c’est un détail, mais il faut creuser pour trouver des défauts!)

Go Go Power Rangers!

Le gros point fort, sans surprise, c’est le level design. Le jeu ne fonctionnerait pas sans des niveaux immenses et bien construits, remplis de voies d’accès et de verticalité. Il y a toujours plusieurs façons de contourner des ennemis ou de s’introduire dans les endroits restreints d’accès. Néanmoins, il faudra parfois revenir à un autre moment de la journée. Les environnements changent tellement que l’on n’a pas l’impression de refaire tout le temps la même chose. C’est fort, très fort.

Noice Level Deathloop PC

L’eau est votre ennemi. C’est la mort assurée.

Je ne pensais pas me plaindre de ça un jour, mais le jeu est un peu trop vulgaire. Non pas que cela me dérange en soi, mais ça semble un peu forcé, comme pour vouloir paraître plus cool et tendance avec les kidz. Vous lirez beaucoup d’insultes… régulièrement créatives, parfois très drôles, mais souvent superflues! Peut-être que je deviens trop vieux pour les jeux vidéo? Non, ce sont les jeunes qui se trompent.

Mention spéciale pour la musique, plutôt discrète, mais qui se transforme en jazz endiablé lorsque vous êtes poursuivis, et rend les courses-poursuites tellement plus savoureuses (et me donne envie de regarder à nouveau l’intégrale de Cow-boy Bebop).

Deathloop PC

C’est joli, c’est quoi?

Apprécie et boucle-la!

Personnellement, ce mélange entre mes genres préférés (jeu de tir, roguelike et jeu d’enquête) est parfait. Il ne manquerait plus qu’un deck de cartes pour que ce soit le jeu de la décennie à mes yeux!

J’ai trouvé le gameplay extrêmement addictif, à vouloir toujours améliorer l’équipement de Colt et découvrir de nouvelles façons de tuer vos cibles rapidement et efficacement. L’histoire, l’univers steampunk et le lore sont suffisamment intéressants pour vous pousser à vouloir avancer et comprendre ce qu’il se passe dans cette boucle infinie. Avec son concept assez unique (bonjour à vous Returnal et Twelve Minutes), Deathloop va définitivement ravir un large panel de joueurs.

Note: 9 déshonneurs sur 10.

Testé sur PC. Également disponible sur PS5.

 

Author: Marsouin

Un homme, une œuvre, une légende ! Ainsi se résume Marsouin, de son vrai nom Marcel Soupape. Il fit ses premiers pas vers la gloire avec la console NES, grâce à son mentor et modèle, son frère. Et tout de suite, c’est le tourbillon et l’enchaînement, notamment, de la Super NES, la N64, la Dreamcast (pas son meilleurs passage), Playstation, Xbox et enfin Xbox 360. Malgré une légère décadence dans son parcours, compensé notamment par sa liaison constante avec un PC, ce n’est rien comparé à la traversée du désert qui suivi. Ni les consoles, ni les PC ne furent d’intérêt pour lui, mais seulement les femmes, l’alcool, la drogue (Les Tuc) et le Djent. Un classique, mais l’histoire finit bien. Car soudain, c’est la rédemption! Contacté par Rael directement, il redécouvre son potentiel via un bol d’urine tous les matins et s’achète une PS4. Depuis le succès est à nouveau au rendez-vous, comme une annonce d’apocalypse.

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