Faune of the dead [Don’t Starve]

La sortie prochaine de Don’t Starve : New Home, dernière mouture du jeu sur mobile, nous a donné des envies de rétrospective. Sorti en 2013 et développé par Klei Entertainement, Don’t Starve a été étoffé par trois DLC et une version multijoueur. Enthousiasmant, extrêmement addictif et absolument implacable, ce jeu aura mis les nerfs de moult gamers à rude épreuve. Retour sur une licence qui vend du rêve (et des cauchemars) par paquets de mille.

Des recettes pompettes Don’t Starve

Le jeu commence par le réveil de votre avatar dans une nature sauvage et mystérieuse. L’antagoniste vous explique qu’il va bientôt faire nuit, vous conseille judicieusement de ne pas mourir de faim et vous abandonne à votre sort. Comme dans tout jeu de survie qui se respecte, vous devrez récolter des ressources pour vous nourrir et fabriquer des outils et du mobilier, afin d’aménager un campement. Niveau denrées alimentaires, vous aurez l’embarras du choix. Vous pourrez cueillir des fruits sauvages, cultiver des légumes, braconner des petits animaux, pêcher, pratiquer l’élevage ou chasser du gros gibier. Toutefois, variété et quantité sont deux choses bien différentes. Il vous faudra redoubler d’ingéniosité pour vous remplir la panse régulièrement. Le feu aura également une importance déterminante. Il vous permettra de vous éclairer la nuit, de vous réchauffer l’hiver et de cuire vos aliments. Sans feu, vous êtes cuit. don’t starve.

Don't Starve l'hiver, c'est d'une étrange beauté...

Le feu, c’est la vie !!

Vous devrez aussi, entre autres, construire des machines de science qui vous donneront accès à de nouvelles recettes de craft. Ainsi vous pourrez vous doter d’objets aussi clinquants qu’utiles, tels qu’un frigo pour conserver votre nourriture, une marmite pour réaliser des plats inventifs ou un paratonnerre afin d’éviter les incendies inopinés et les foudroiements tragiques. La carte du monde étant générée de manière procédurale, l’exploration de votre environnement jouera un rôle crucial. Définir un emplacement optimal pour vous installer réduira considérablement les risques d’attaques fourbes, de carences alimentaires et de pénuries de matériel. De plus, dans certaines zones reculées, vous trouverez des ressources rares et des objets uniques.

Don't Starve et la mort aussi, accessoirement...

L’obscurité c’est le chaos !!

Morse Attacks ! Don’t Starve

Comme évoqué succinctement dans notre podcast 6, la direction artistique de Don’t Starve a vraisemblablement été très inspirée par l’œuvre de Tim Burton. L’inquiétante étrangeté d’un carnaval glauque plane sur tout le jeu. L’étalonnage des couleurs, les lumières, les ombres, la musique, les spirales, tout y est gothique et barré. Les personnages en particulier semblent tout droit sortis de films comme Big Fish ou Frankenweenie. Du scientifique mal peigné à la bibliothécaire insomniaque, en passant par le mime incompétent, l’haltérophile trouillard ou le bucheron schizophrène, leurs caractéristiques et leurs designs sauront assurément attirer votre empathie.

Don't Starve elle a des faux airs de Mercredi Adams

L’auto combustion spontanée c’est relativement impressionnant.

Vos pérégrinations vous mèneront à croiser toute sorte d’animaux bigarrés. Parmi eux, les troupeaux de majestueux beefalos et les villages d’hommes-cochons peuvent faire de bons voisins. Vous pourrez cohabiter près d’eux et en tirer bénéfice, mais soyez prudents. Les beefalos sont très chatouilleux pendant la période des chaleurs et les cochons se transforment en sangliers-garous les nuits de pleines lunes… La faune des souterrains est également surprenante, notamment les homards de pierre et les lapins géants. Certaines espèces ne seront visibles que pendant une saison, comme le pingouin-bull en hiver.

Don't Starve enfin, pas trop près non plus...

Il fait bon s’installer non loin de beefalos

Concernant les monstres, il y en a pour tous les goûts. Des araignées, des grenouilles, des molosses, des créatures des marécages d’inspiration lovecraftienne, des oiseaux-cyclopes, des pièces de jeu d’échecs, un morse écossais excessivement belliqueux, rien ne vous sera épargné. Notons enfin que certains ennemis apparaissent exclusivement pour vous punir. Si vous pratiquez la déforestation à outrance, un Ent prendra vie, vous poursuivra (bon, pas très vite) et ne s’arrêtera que lorsque vous aurez replanté assez d’arbres. De même, si vous vandalisez trop la nature, un être démoniaque du nom de Krampus apparaîtra à un point aléatoire de la carte et pillera vos réserves sans relâche.

 

La mort trouve toujours un chemin… Don’t Starve

Sorti en 2014, Reign of giants est le premier DLC de Don’t Starve, et il est vraiment très bon. Loin d’être juste cosmétiques, les ajouts apportent un vrai plus aux parties, tout en restant extrêmement cohérents avec l’ambiance générale. Les fameux géants sont des monstres titanesques apparaissant chacun à une saison spécifique. Le blairours hante l’automne à la recherche de nourriture, le deerclops vous traque durant l’hiver, l’élan-oie traine la patte au printemps et le dragon-mouche crame juste tout en été. De nouveaux biomes, le désert et la forêt automnale, ont été ajoutés avec chacun leur faune et leur flore respective. Les nouveaux personnages sont Webber, une araignée humanoïde ma foi fort charismatique et Wigfrid, une solide valkyrie exclusivement carnivore. Reign of Giants introduit également de nouvelles mécaniques, avec la jauge d’humidité et les insolations.

 Don't Starve il vient de raser mon campement, salaud !!

Le deerclops dans toute sa splendeur

Rhum Express

Second DLC sorti en 2016, Shipwrecked délocalise l’aventure dans un monde tropical et insulaire. Dans les versions précédentes, l’eau était un obstacle infranchissable. Ici, vous aurez accès à des embarcations et pourrez naviguer entre les îles, les récifs de corail et des bancs de poissons. Les saisons ont été adaptées. L’année se composant alors d’une saison calme, une saison des ouragans avec rafales de vent et grêle, la mousson et son lot d’inondations et d’invasions de moustiques, et enfin la saison sèche rythmée par des éruptions volcaniques. Les biomes ont également été repensés, avec désormais des plages, des jungles, des mangroves, des prés, des marais, des volcans et différents types de mer. L’océan est couvert de vagues de taille variable et un système de marées modifiera le contour des îles en fonction des cycles lunaires.

Don't Starve Warly le naufrageur

La haute mer, lieu de tous les dangers

Shipwrecked vous permet d’incarner quatre nouveaux personnages : une surfeuse, un cuisinier, un pirate et le roi des singes, tous adaptés à leur environnement. La faune est principalement composée de poissons et d’oiseaux marins. Mais on croise aussi des crabes, des singes, des buffles, des dodos ou des dragons. La flore est également cohérente avec des palmiers, des bananiers, des algues et des plants de café, par exemple. L’ambiance, bien qu’un peu différente, reste très sympathique avec son petit côté Pirates des Caraïbes. Quel plaisir de voguer sur les flots, découvrir de nouvelles terres émergées, c’est génial !

Don't Starve que ce jour demeure en vos mémoires, comme celui où vous avez failli capturer...

Maudits pirates !!

To don’t starve or not to don’t ?

Hamlet est la troisième et dernière extension de Don’t Starve. Sortie en 2018, elle comprend trois saisons (tempérée, luxuriante et humide). Des événements météorologiques sont au programme, tels que le brouillard et l’aporkalypse (une éclipse solaire modifiant les paramètres du jeu). Vous pourrez explorer, en plus de jungles menaçantes, une agglomération porcine. Découvrez les échoppes des cochons, leurs maisons, leurs banlieues, leurs gardes suisses (oui oui, les mêmes que le pape) ou encore les ruines environnantes. Vous pourrez également vous lancer dans la rénovation d’une vieille bâtisse. Concernant les personnages, il y en a trois nouveaux : une intrépide aventurière, une plante omnivore et la princesse du royaume cochon. Un quatrième était initialement présent, mais fut retiré, les développeurs le trouvant problématique et pas très intéressant. Il s’agissait apparemment d’un explorateur britannique typique du XIXe siècle (sans doute un type adorable).

Don't Starve il vient de raser mon campement, salaud !!

Il faut savoir se tenir en ville.

Les bénéfices, ça se divise…

Don’t Starve Together est une autre version du jeu, qui intègre une fonctionnalité réclamée de longue date par les fans : le multijoueur. Disponible depuis 2016, il peut être acheté en pack avec le jeu de base ou séparément. Vous pourrez donc faire des parties jusqu’à six participants, en coopération ou en joueur contre joueur. Plusieurs modes de jeu sont disponibles et les serveurs sont entièrement paramétrables. Évidemment, PLEIN de nouveautés, que je ne listerai pas ici de manière exhaustive. Sachez seulement que les nouveaux personnages sont une ingénieure forte et indépendante, un scout débonnaire et un jeune merm (sorte de créature du lac noir) végétarien. De manière générale, je vous renvoie au wiki pour les détails. Celui en anglais est plus régulièrement actualisé.

Don't Starve jusqu'ici, tout va bien...

En ballade avec le camarade Dinomik.

Beaucoup d’éléments ont dû être rééquilibrés. La plupart des monstres ont gagné des points de vie alors que certains personnages ont perdu des capacités. Certaines mécaniques ont été modifiées, voire remplacées. Les fermes sont un bon exemple. Avant, elles coutaient des ressources et ne faisaient pousser qu’un végétal à la fois. Dans Together, il vous suffira de fabriquer un outil de jardin qui servira à retourner la terre. Vous pourrez alors aménager quatre fermes, et sur chacune pousseront jusqu’à neuf végétaux en même temps. Les développeurs ont su faire les changements qui s’imposaient pour que le jeu reste aussi jouable et divertissant en multi (voire même plus).

don't starve ça finit toujours comme ça...

Une querelle de voisinage avec des pingouins qui a mal tourné…

La faim justifie les moyens

Une autre source d’inspiration me semble être Lewis Caroll. Lorsqu’on démarre une partie, on a vraiment l’impression d’avoir suivi le lapin blanc un peu trop loin. Don’t Starve est un jeu dense dont on n’a jamais fait le tour complet et les DLC apportent une grande rejouabilité. Selon moi, Reign of giants a complètement remplacé le mode de jeu initial, Shipwrecked est de très loin l’extension la plus fun et Hamlet est largement un cran au-dessus des autres versions en termes de difficulté. Concernant Together, je manque sans doute d’objectivité, mais je le trouve parfait.

Don't Starve amour du détail

Wagstaff est myope, sans ses lunettes le jeu est flou…

Je n’aime pas les jeux mobiles (comme ça c’est dit). Je n’ai même jamais testé Don’t Starve Pocket Edition, un portage du jeu de base disponible sur Google play et l’App store. Malgré les bons retours et son faible coût, je n’ai pas trouvé la motivation de l’essayer. Cependant, les trailers de New Home me rendent curieux, voire impatient. Vous en entendrez possiblement parler sur Semper Ludo un jour ou l’autre. Pour terminer je vous donne trois conseils : jouez à Don’t Starve, ayez toujours de quoi faire un feu sur vous et si vous entendez des pas qui font trembler le sol, fuyez, pauvres fous.

Testé sur PC

Disponible sur Mac, Linux, Xbox One, Xbox Series X|S, PS4, PS5, Switch, Wii U, Android, iOS

 

http://https://www.youtube.com/watch?v=bVbyn7c1X6E

Author: Plissken

Élevé dans les hautes terres du Val-de-Travers, au sein d'une secte vénérant l'absinthe, il en fut banni à la suite de ses propos, bientôt qualifiés d'hérétiques. En effet, le visionnage du film «The Big Lebowski» lui fit remettre en question son éducation obscurantiste. Honni de tous, il hante désormais les supérettes vêtu d’un peignoir, sirote des russes blancs et joue sur son PC (c’est chiant comme Drucker, le bowling). Lors de ses moments de lucidité, il se plonge dans les écrits du Necronomicon afin de maudire les développeurs de DLC abusifs et de tailler le bout de gras avec les grands anciens. Virtuellement, Plissken se complaît dans les jeux moralement ambigus, absurdes et difficilement compréhensibles par le commun des mortels. Ses tests sont-ils autant maudits que son livre préféré ? Oserez-vous les lire ?

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