Et nos PME ? [Drug Dealer Simulator 2]

Vous le savez si vous lisez les publications des jeunes PLR sur Facebook, on n’aime pas la réussite dans ce pays. Pourtant des entrepreneurs avides de réussite c’est pas ce qui manque, et Drug Dealer Simulator 2 vous propose de réaliser vos rêves libéraux les plus fous. Bâtissez un empire de la drogue en partant de presque rien pour conquérir le monde ! Développé par Byterunners Game Studio et édité par Movie Games SA, ce jeu est sorti le 20 juin dernier. Que vous rêviez d’incarner Tony Montana ou que vous soyez plutôt team Griselda Blanco, cet opus est peut-être fait pour vous. Dans le cas contraire, il se pourrait que vous passiez à côté de l’intérêt du réalisme de cet OVNI.

 

Say my name !!

Avec un titre aussi explicite que Drug Dealer Simulator 2, je pense que vous avez compris l’idée… Rappelons juste que la drogue c’est mal, m’voyez ! Notre histoire commence en mer des caraïbes. Votre hors-bord vous mène à une petite île qui sera le point de départ de votre ascension. Après une référence gratuite à Game of Thrones, il vous sera demandé d’acheter une quantité conséquente de marijuana et des sachets mini grips à la grossiste du port, puis de rejoindre un bunker planqué dans la forêt tropicale. Là, votre mentor, bien qu’apparemment très occupé, vous donnera quelques conseils dans le but de développer votre affaire.

 

Entre commerçants il faut bien s'entraider.

Certains PNJ vous confieront des tâches annexes pour arrondir vos fins de mois.

 

Des clients vous contacteront directement sur votre téléphone portable, à vous de leur fixer une heure de rendez-vous, de préparer les quantités demandées et de procéder aux livraisons. Vous ne fixez pas les prix, donc à ce stade vous êtes plus ou moins l’équivalent d’un livreur Uber Eats…

 

L'effet est plutôt joli...

Lorsqu’un client est satisfait, il disparait dans un nuage de drogue. Est-ce une métaphore ?

 

La nuit tous les cracks sont gris

Une fois la nuit tombée, votre N+1 vous confiera des missions plus variées. Dans un premier temps, vous devrez vous rendre sur une île voisine afin d’acquérir de l’engrais. De retour au bunker, vous vous lancerez dans le jardinage pour produire vous-même votre marchandise, dans le but d’augmenter votre marge. Après une croissance fulgurante (moins de 24 heures…), vos plantes, une fois séchées, pourront être conditionnées et vendues à leur tour. Le cycle jour/nuit continue entre deal la journée et vos activités nocturnes, telles que des rencontres avec des associés potentiels, l’achat d’un nouveau moteur pour votre bateau ou la distribution d’échantillons sur le reste de l’archipel afin de créer de nouveaux marchés.

 

<Insérez des paroles de Tryo>

C’est ce qu’on appelle des belles plantes…

 

Un bien beau business plan…

De manière générale, la direction artistique de Drug Dealer Simulator 2 est impressionnante. Les graphismes sont magnifiques, que ce soit les effets de lumière, l’eau, les personnages ou les décors. Le sound design est également très correct. Donc aucun faux pas de ce côté-là, ce qui me semble cohérent avec l’ambition d’immersion et de réalisme du jeu. La musique, quant à elle, est sympathique sans être transcendante. Elle colle bien avec l’ambiance caribéenne, lorgnant parfois sur la musique de western, le reggaeton ou le hip-hop.

 

Visuellement, rien à redire.

Petit coucher de soleil sur un lagon, ça vend du rêve !

 

Ma petite entreprise…

Au niveau du gameplay, les choses se corsent. Les commandes de Drug Dealer Simulator 2 sont parfois contre-intuitives. Peut-être suis-je un incompétent notoire, mais il m’a fallu plus d’un quart d’heure pour comprendre comment sécher le cannabis que je venais de récolter. Et les conseils de votre collègue dans le bunker ne vous aideront pas beaucoup. Votre avatar dispose de deux jauges, une de vie et une d’endurance. Vos performances peuvent être modifiées avec des consommables, tels que des boissons, de la nourriture ou de la drogue. Notons que vous pouvez personnaliser l’efficacité de votre personnage dans les menus. Vous pourrez également pratiquer du parkour avec la raideur d’un vieillard atteint d’arthrite, tout un programme…

 

Spoiler, ça tourne mal...

C’est quand même très tentant de se saisir de la mallette de fric et de courir.

 

Autre point important du jeu, le craft. Au fil de votre aventure, vous débloquerez de nouvelles recettes, que ce soit pour votre commerce ou afin de produire des consommables. Amphétamines, opium, cocaïne, champignons, crystal meth, vous serez le Gordon Ramsay du crime. Vous serez également amené à rencontrer les autorités de cette dictature. Mon premier contact avec la garde s’est soldé par un tabassage en règle, malgré ma tentative de corruption et j’ai fini la nuit en cellule, tuméfié et dépouillé de ma marchandise. Le comptable de la pègre locale m’avait pourtant garanti qu’ils étaient arrangeants. On ne peut même plus se fier à la parole d’un criminel, c’est honteux !

 

C'est tout de même très sombre...

Vos papiers s’il vous plaît.

 

C’est beau mais c’est long

En conclusion, le jeu a quelques bonnes idées mais peine à les réaliser et encore plus à les rendre fun. Les dialogues sont assez sommaires, les phases d’action chaotiques et les longues minutes passées à essayer de comprendre ce que le jeu attend de moi ont souvent eu raison de ma patience. Si les phases de nuit sont plus intéressantes, les journées ressemblent selon moi à un simulateur de randonnée avec un téléphone qui sonne sans arrêt. Malgré des qualités évidentes, cet opus n’a pas réussi à m’embarquer dans son délire. Pourtant, adolescent j’aurais adoré le concept. Sans doute suis-je trop vieux pour ces conneries… À noter enfin que le jeu propose un mode coopération en ligne qui rehausse certainement l’intérêt de l’expérience, mais pour ça il faut des amis qui possèdent le jeu.

Note : 4 boulettes/10

Testé sur PC, disponible sur PC uniquement

 

Author: Plissken

Élevé dans les hautes terres du Val-de-Travers, au sein d'une secte vénérant l'absinthe, il en fut banni à la suite de ses propos, bientôt qualifiés d'hérétiques. En effet, le visionnage du film «The Big Lebowski» lui fit remettre en question son éducation obscurantiste. Honni de tous, il hante désormais les supérettes vêtu d’un peignoir, sirote des russes blancs et joue sur son PC (c’est chiant comme Drucker, le bowling). Lors de ses moments de lucidité, il se plonge dans les écrits du Necronomicon afin de maudire les développeurs de DLC abusifs et de tailler le bout de gras avec les grands anciens. Virtuellement, Plissken se complaît dans les jeux moralement ambigus, absurdes et difficilement compréhensibles par le commun des mortels. Ses tests sont-ils autant maudits que son livre préféré ? Oserez-vous les lire ?

Share This Post On

Submit a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *