23 ans après sa sortie initiale sur nos bécanes de ouf guedin (processeur à 50mhz, 1mo de RAM, tout ça tout ça), le Jour Du Tentacule (pour les moins anglophones d’entre nous) revient dans une version remasterisée. Et je vous vois venir bande de pervers, non ce n’est pas un jeu japonais à base de poulpes et de jeunes filles délurées.
En effet, Day Of The Tentacle (DOTT pour faire plus simple) est la suite de Maniac Mansion et le premier bébé de Tim Schafer, à qui l’on doit entre autres les géniaux Full Throttle, Grim Fandango, ou encore plus récemment Broken Age. Sa participation la plus célèbre restera néanmoins son implication dans les deux premiers Monkey Island. Bon, j’arrête là avec les références, mais si vous ne l’aviez pas encore compris je suis plutôt fan du bonhomme.
Oui oui, ce sont bien des toilettes qui vous feront voyager dans le temps.
DOTT est un point-and-click (ou plutôt point-and-appuie sur les boutons de ta manette vu que je suis sur PS4), genre très populaire dans les années 90 où vous dirigiez votre personnage à la souris dans différents tableaux et résolviez des énigmes (parfois absurdes) grâce aux objets de votre inventaire, ou grâce à une liste de verbes correspondants aux diverses actions disponibles (pousser, parler, utiliser, ouvrir, etc.). Après avoir sauvé une première fois la Terre d’une destruction certaine dans Maniac Mansion, Bernard le geek est de retour pour faire le ménage, accompagné de ses amis Laverne la psychopathe et Hoagie le roadie métalleux. Le docteur Fred, savant fou de son état, a créé des tentacules conscients et dotés de parole. Après un malheureux incident impliquant des produits chimiques, le tentacule violet développe des bras et décide de conquérir le monde (normal). Afin d’empêcher cela, nos 3 amis sont renvoyés 24h dans le passé. Mais rien ne se passe comme prévu et alors que Bernard revient à son point de départ, Hoagie et Laverne sont respectivement envoyés 200 ans dans le passé et 200 ans dans le futur.
Une des énigmes bien tordues: comment faire bouger ce chat?
C’est là que le fun et la torture commencent. Pourquoi torture ? Autant vous dire tout de suite que certaines énigmes sont bien mesquines et j’étais heureux de pouvoir faire appel à mes souvenirs pour la plupart des moments difficiles. Contrairement à pas mal d’autres jeux du style, DOTT se passe plus ou moins en huis-clos. Ici, pas de chapitre qui vous fait changer de ville ou d’événement spécial qui vide votre inventaire. Non, vous accumulerez les objets et repasserez pleins de fois aux mêmes endroits (passé, présent, et futur). Malgré cette difficulté supplémentaire (mais bord** je dois faire quoi maintenant?), vous pouvez faire le jeu dans l’ordre qui vous plaît, et ça c’est vraiment cool! C’est aussi un bon moyen de ne pas céder à la tentation d’aller se débloquer sur le ‘ternet, au risque de se faire spoiler une bonne partie du jeu en cherchant l’énigme où vous bloquez. Le fun quant à lui (principale qualité d’un jeu d’après notre guide spirituel Zyvon [NDZyvon: Tu as vu la lumière, tu es sage, jeune Padawan. Tiens, prends une ration de croquette), se retrouve principalement dans les dialogues qui sont bourrés de références, de sarcasme et de débilité. Si vous vous décidez à ne pas trop perdre votre temps avec des conversations, vous risquez de passer à côté de l’un des principaux attraits du soft. L’aventure peut donc être rapidement terminée, mais si c’est votre première fois, comptez plutôt entre 10 et 15 heures pour arriver au bout.
Pour jouer au premier opus, utilisez l’ordinateur.
Le jeu dispose maintenant d’une liste de trophées à débloquer qu’on aimerait voir plus souvent. Certains sont particulièrement drôles et récompenseront votre manque de moralité (mais pourquoi est-ce que vous vous obstinez à vouloir mettre le hamster dans le micro-ondes?). Prouesse de l’époque, vous pouvez toujours faire du « jeu-ception » en lançant le premier Maniac Mansion via l’ordinateur présent dans une des chambres. Aucune amélioration pour celui-ci, mais vous tenez là le seul émulateur NES pour PS4.
Là c’est tout lisse…
Qu’est-ce qui change concrètement dans cette mouture 2016? Pas grand-chose pour être honnête. Les graphismes ont été entièrement refaits et flattent le cristallin. Le système d’interaction avec l’environnement a aussi été revu : on vire les fameux verbes, et on introduit la roulette, bien familière des portages PC, qui vous permet de choisir les différentes actions possibles. Voilà c’est tout, au revoir et merci! L’audio est moins compressé qu’à l’époque, mais on regrettera tout de même que les voix ne soient toujours pas synchronisées lorsque les personnages parlent. Tant qu’à tout redessiner, un petit effort du côté de l’animation aurait également été apprécié. Vous pouvez cependant à tout moment afficher le jeu comme à l’époque en pressant simplement un bouton. Sympa pour les nostalgiques, mais gare à la bouillie de pixels. Notons également la présence du commentaire audio des développeurs. Intéressant pour les fans, mais vite pénible si vous désirez profiter pleinement de l’expérience.
…et là déjà beaucoup moins!
J’ai beau arrivé gentiment à saturation avec les remakes, je dois avouer que de pouvoir à nouveau refaire cette aventure épique fut vraiment appréciable. Sa note finale n’est pas entièrement due à sa qualité intrinsèque, mais aussi à l’effort fourni. Comme je le disais plus haut, en gros seuls les graphismes et une partie du gameplay ont été améliorés, ce qui est plutôt pauvre. Néanmoins, une histoire à (re)découvrir avec plaisir à petit prix ! J’attends maintenant le remake de Full Throttle [NDFounet: Ce thème musical, mais ce thème!] avec impatience…
7.5 hentai sur 10.
Jeu également disponible sur PC.
