Boules habiles [Invisiballs, Switch]

On a enfin élucidé le mystère entourant la période à laquelle se passe Le Petit Prince. Saint-Exupéry voyageait en fait dans le temps et son histoire prend place en 2018. Son interlocuteur princier fait donc comme tous les autres ados, il a une Switch et il tente d’expliquer le principe d’Invisiballs : l’important est invisible pour les yeux.

Certains débattent sur ce qui définit vraiment un jeu vidéo. Est-ce que c’est l’écran ? Est-ce que c’est la manette ? Est-ce que c’est le type de mouvement produit et leurs séquences ? Pour le moment, on va s’en tenir aux bases et admettre que c’est un peu la combinaison de tout ça (on ne va pas se fouler, non plus hein). Mais alors qu’est-ce qui se passe quand l’un des piliers de cette approche disparaît ? Littéralement, ce qu’on va manipuler à l’écran échappe à notre perception. C’est l’idée assez saugrenue qu’on eu les développeurs de Digital Kingdom en proposant cette exclusivité Switch ! (Je rappelle à nos lecteurs qu’il est de bon aloi d’imiter le cri de la marmotte, en signe de fierté, à l’instar du coq français, lorsque l’on aborde un jeu suisse). Pour faire connaissance avec c’t’équipe et leur dernière production, je vous renvoie vers notre article concernant Yamgun (et les origines de la marmotte).

On me voit, on me voit plus. On me voit un petit peu, on me voit plus.

Invisiballs Switch maps

9 cartes à choix.

Invisiballs est un « couch game », ce genre de jeu qu’on appelle « canapé » car il propose aux joueurs (de deux à quatre) de s’affronter sur le même écran, depuis le même meuble de salon accueillants leurs séants. Des labyrinthes fluo et une musique electro pleine de synthés vont servir de contexte à un mélange entre courses-poursuites et attaques. Chaque joueur dirige une boule (« -balls ») qui disparaît quelques secondes après son apparition (« Invisi- »). On ne peut donc plus compter sur ses yeux et c’est la fonction vibrante des joy-con qui prend le relai. La boule ne peut se déplacer qu’en ligne droite et une fois une direction indiquée, seul un mur peut l’arrêter. Un bref tressaillement se fait sentir à ce moment-là, ou lorsque l’on croise un adversaire. Et c’est diablement efficace ! On saisit très vite le coup et on enchaine alors les déplacements, en tentant de deviner où se trouvent les trois autres concurrents.

Comme une boule de flipper, qui roule.

Invisiballs gemme switch

À gauche: le cristal a récupérer. À droite le joueur orange arrive en bout de course, le jaune vient de lancer son attaque et le bleu est en phase de réapparition.

Pour le moment, deux modes de jeu sont disponibles. Le premier propose un simple affrontement. Une pression maintenue sur un bouton permet d’actionner une attaque, qui détruit la boule du malheureux qui croise votre route, mais dont la puissance décline progressivement. Impossible de garder l’attaque active, petits malins, elle doit être réenclenchée ponctuellement. Mais surtout, on devient visible uniquement à ce moment-là. Il faut donc calculer le risque à prendre entre inscrire un point et se dévoiler. Le deuxième mode est une sorte de capture du drapeau. Une gemme apparaît régulièrement dans le labyrinthe. En l’attaquant, on en prend possession. Si personne ne nous intercepte avant la fin du temps de réapparition, on marque un point. Petit détail bien pensé, le porteur du diamant clignote faiblement, permettant aux autres de lui donner la chasse.

Get some balls

Invisiballs switch mode de jeu

Pour le moment, deux modes de jeux à choix, mais un mystérieux troisième est déjà annoncé.

La Switch se profile de plus en plus comme un support consacré aux jeux indépendants. Les kits de développement sont donc plus faciles à obtenir que pour les précédentes consoles. Ils sont par contre pris d’assaut, Nintendo ayant tout intérêt à ce que le catalogue de jeux s’étoffe au maximum. On peut espérer que d’autres projets du genre d’Invisiballs voient le jour. On tient là un jeu innovant, facile à prendre en main et très drôle (parce que frustrant aussi), tous les critères d’un bon jeu de canapé ! En revanche, n’envisagez pas de tenir toute une soirée avec ce seul jeu. Il est en effet un peu répétitif et il s’avérera nécessaire de prévoir d’autres activités pour maintenir l’ambiance. Ce type de jeux s’articule aussi autour du principe de parties courtes et la possibilité pour chacun de ponctuer « Ouais, ouais, t’as eu du bol. Vas-y, tu feras moins le malin sur Towerfall, cloporte ». Invisiballs est donc aux jeux de canapé, ce que sont les Knacki Balls à un repas entre potes : une excellente mise en bouche.

Note : 9 Pacman sur 10

Disponible exclusivement sur Switch et uniquement via le Nintendo eShop.

 

Author: Founet

A ne pas confondre avec le village vaudois, est à peine plus jeune qu’une Famicom. Vouant un culte à George, il découvrit son amour du jeu vidéo et de la techno allemande pendant les grandes années de Lucas Arts. De ses nombreuses heures passées à cliquer lui vient son humour absurde et sa cleptomanie. Frappé d’une mystérieuse malédiction, les machines semblent se rebeller lorsqu’il les manipule ou fait mine de les regarder. Founet ne roule jamais en-dessous de 88 miles à l’heure et rêve de maîtriser la télékinésie grâce à la Force. En attendant de passer maître Jedi, il joue à la Wii U. Accessoirement rédacteur en chef, quand il arrive à se faire entendre des autres, qui mettent le son trop fort, les farceurs.

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