« La peste, elle est vite répandue! » [A Plague Tale : Innocence, PC]

Une claque. Je me suis pris une claque. Il y a quelque temps, j’ai lu l’interview d’un type qui n’avait plus le temps de jouer aux jeux vidéo, entre autres parce qu’il avait des gamins (t’ieu le nul). Mais, il se prenait chaque année quelques jours de vacances pour « se faire » un jeu. Il se devait donc de bien sélectionner le titre qu’il souhaitait pratiquer. Et pour 2019, il avait choisi A Plague Tale : Innocence et le recommandait chaudement d’ailleurs.

Mine de rien, je me suis en partie reconnu à travers la description de ce gars (pour d’autres raisons que les jeux vidéo, qui ne vous intéressent sûrement pas). Et je me suis dit que ça serait intéressant de tenter à mon tour de voir si ce jeu pouvait me convaincre. A Plague Tale.

Je ne regrette rien.

Dans A Plague Tale, on incarne Amicia, une adolescente de France au Moyen Âge, pendant une guerre contre l’Angleterre, prise en tenaille entre une sorte d’épidémie de « peste » et l’inquisition. Rien que ça. Après avoir vu ses parents se faire gaillardement ouvrir par les fameux joyeux drilles de l’institution ecclésiastique précédemment nommée, on se retrouve à devoir s’occuper de son (trop) petit frère, lui-même atteint d’un mal étrange. (Oui, on tient ici le troisième tome de mon fameux triptyque: Confinement mon amour. Vous trouverez les premiers ici et ).

"Despite all my rage I am still just a rat in a cage."

« Despite all my rage I am still just a rat in a cage. »

Cette situation compliquée va nous promener dans une fresque historique dure, mais attachante. Où une grosse louche de fantastique va pimenter le jeu sans pour autant faire perdre la crédibilité de l’univers dans lequel on évolue. On a vraiment l’impression que toute cette histoire a vraiment existé. Je me suis d’ailleurs senti obligé de faire quelques recherches après avoir fini le jeu, persuadé qu’une bonne partie de ce que je venais de vivre était basée sur la réalité historique (spoiler : non).

Et ça continue encore et encore.

Mais ce qui m’a scotché, m’a retourné et finalement fait que moi aussi je vais vous recommander ce jeu, c’est la mise en scène de cette jeune fille, trop faible pour une tâche qu’elle n’a pas choisie. Sachant qu’en plus on lui met un boulet entre les pattes en la personne de son petit frère, souvent attachant, mais parfois ingérable et horripilant. Je me suis sacrément attaché à ce bout de famille dans la tourmente et ils m’ont fait voyager très loin de mon bureau. Émotionnellement, A Plague Tale est sans doute ma plus grosse claque vidéoludique.

Quand je vous dis que c'est un boulet parfois ce gosse.

Quand je vous dis que c’est un boulet parfois ce gosse.

Certes, le gameplay est parfois répétitif (j’en parle dans un encart en fin d’article) et de temps en temps, on a l’impression de ne pas pouvoir vraiment influer sur ce qui nous arrive. Mais le choix de nous faire jouer quelqu’un en fuite, avec des handicaps et sans grandes possibilités d’actions offensives, m’a offert une immersion incroyable. Cette madame tout-le-monde nous met régulièrement dans des situations frustrantes (fuir, se cacher, détourner l’attention et se recacher), mais en même temps, ça participe à rendre tout crédible, humain.

Love me do.

Ce que j’essaye maladroitement de vous dire, c’est que ce bon jeu vidéo (de manière terre à terre : gameplay, technique, etc.) est, pour ma personne, un chef-d’œuvre. Tout court. Tout média confondu. Pour les émotions qu’il m’a procurées, pour le dépaysement et la réflexion qu’il a distillée en moi, je ne peux que m’incliner.

Coup de cœur /10

Aussi sur Xbox One et PS4.

 

Tout ne peut que bien se passer.

Tout ne peut que bien se passer.

Le gameplay

On passe une grande partie du jeu à se « débarrasser » des ennemis en lançant des cailloux, en brisant des lanternes ou en jouant avec la lumière. Plus le jeu avance, plus une sorte de « craft » alchimique se développe et offre un certain nombre d’alternatives pour se sortir de chaque situation. S’il arrive qu’on doive éliminer physiquement un adversaire, c’est rarement de manière directe. Et ce n’est pas souvent une fin en soi (sauf pour quelques boss).

Le jeu et son ambiance nous poussent toujours à aller vers l’avant. D’ailleurs, bien qu’il y ait un certain nombre de trucs assez intéressant historiquement à collectionner, je n’ai pu me résoudre à prendre le temps de les chercher. Le sentiment d’urgence de l’histoire m’a poussé à le faire dans un deuxième run seulement. Ce dernier, je l’ai plutôt vécu comme lorsque je mate les bonus DVD d’un film qui m’a fortement marqué. Et ça ne m’arrive pas très souvent. Un chef-d’œuvre pour moi, je vous dis. Ah et ça prend une douzaine d’heure à se terminer.

 

Author: Zyvon

Élevé à la dure par des parents aux penchants amish, hermétiques à la technologie, l’accès aux jeux vidéo n’a pas été facile pour Zyvon. C’est en utilisant l’argent de sa bar-mitzvah, reçu lors de sa première communion, qu’il s’acheta lui-même un ticket pour les mondes diaboliques de la perversion sous la forme d’une Megadrive. #TeamSonic. Malheureusement, il vécu la crucifixion du hérisson bleu comme une trahison et renonça à jamais aux consoles, pour rejoindre les rangs bénis et accueillant de la glorieuse “PC Master Race”, en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Son éducation sévère mais néanmoins rustique, lui a donné le gout des choses bien faites et faites jusqu’au bout. Zyvon est dur mais juste mais dur.

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