En 1993 j’avais 10 ans et j’étais chez mon père lorsqu’il me ramena un tas de disquettes du travail et me dit: « C’est un nouveau truc, Doom ça s’appelle ; c’est des fous ». Pour l’époque, c’était effectivement vraiment des oufs comme on dirait aujourd’hui. Doom c’est une révolution, une institution, la nostalgie pure et étonnamment depuis quelques années, le renouveau. Après un retour fracassant avec Doom 2016, puis Doom Eternal, voici Doom goes medieval, j’ai nommé : Doom : the Dark Ages.
Pour ce test, et pour vous qui lisez cet article, j’ai d’abord fini Doom Eternal. Autant dire que j’ai été impressionné par la dose de cocaïne nécessaire pour réussir à maintenir le rythme du jeu. Et par ce nouveau concept de gameplay qui transforme littéralement Doom en succession de QTE : besoin de munition touche E, besoin de vie touche V, besoin d’armure touche F, besoin de vrai gameplay : change de jeu. Bref, j’ai détesté Doom Eternal. Et pourtant la BO à elle seule aurait dû suffire, tant ces élans de métal furieux sont absolument parfaits pour déboiter du démon. Mais non, c’était à la fois trop rapide et trop alambiqué. Pas pour moi quoi. Au point de faire le jeu en mode facile. Eh oui. On assume tellement à Semper Ludo qu’on en a fait du merchandising de génie.
Si je vous parle de Doom Eternal en préambule, c’est parce qu’il me paraît, pour une fois, important de l’utiliser comme point de comparaison pour ce nouvel opus. En effet, ce n’est pas exactement la même came et certaines personnes pourraient être déçues. Moi par contre, j’étais aux anges, enfin en enfer, mais avec le sourire. Doom : the Dark Ages n’est pas Doom Eternal, et tant mieux.
Exit le métal, bonjour le métal
Alors oui, il n’y a plus le gros métal deluxe qui coule dans vos oreilles, la musique est redevenue non pas mauvaise, mais plutôt quelconque. Je ne m’en rappelle même pas. Alors que la BO de Doom Eternal traine encore sur mes playlists Spotify. C’est dommage. Mais en échange, le Slayer revient sous la forme d’un chevalier à mi-chemin entre Guts (pour la fureur) et Leman Russ (pour la fourrure, et la fureur aussi). Le design médiéval du personnage est juste jouissif. C’est une réussite totale qui vient soutenir le fantasme de puissance absolu que l’équipe a su créer dans les derniers Doom. C’est vous le chasseur ici. Les démons, les humains, les anges, tout le monde a peur de vous. Assez kiffant, j’avoue.

C’est toujours un peu le foutoir quand on arrive trop tard à une fête et que tout le monde est déjà bourré.
Ce design se retrouve aussi dans les armes et les sons du jeu. L’une des nouvelles armes, le canon à chaîne, une sorte de propulseur magique d’une grosse boule de métal au bout d’une chaîne, fait un son ultra plaisant et provoque un feedback parfait de l’impact sur l’armure des démons. Idem pour la nouvelle arme de corps à corps, le fléau. Damn’ ce que c’est bon ! Ça part en TCHONG, BAM, TSCHAK et autres sonorités bruitées par des chevaliers se percutants de plein fouet sur leur trottinette électrique. Et je ne parle pas du fléau ! Là aussi quel bonheur d’utiliser une arme aussi brutale et sans aucune finesse dans ce monde techno-médiéval. TCHONG.

S’il ne fallait qu’un argument pour vous faire jouer à Doom : The Dark Ages : il y a un dragon à réaction. Et c’est le votre. Et il tabasse…

… Même si ce ne sont pas les phases de gameplay les plus innovantes, ou réussies. Mais c’est quand même fun juste pour le power trip, et ça repose quelques minutes.
On a aussi l’occasion de piloter un Titan pour se battre contre d’autres démons gigantesques tout en fracassant des bâtiments à chaque pas. Comme pour Panzer-Doom-Dragoon, c’est pas le meilleur gameplay du monde, mais c’est fun et ça colle super bien à la surenchère que nous propose The Dark Ages.

Pardonnez-moi, j’ai perdu mon sens de la mesure, vous l’auriez pas vu quelque part par hasard ? Non ? Tant pis, je vous colle quand même un pain pour la forme.
The rythme of the knight
Comme je le faisais remarquer en préambule, le jeu n’est pas dopé à la même came qu’Eternal. Tout est un poil plus lent, les exécutions beaucoup plus courtes et moins dégueu. Cela reste nerveux, mais on est, pour moi, dans un équilibre bien plus agréable qu’Eternal et ses paquebots de cocaïne. Le Slayer est à la fois rapide et lourd, le simple fait d’atterrir d’un saut à côté de petits ennemis les fait éclater en morceaux. Nos pas font trembler le sol, mais lorsqu’on effectue une charge au bouclier on peut foncer sur l’ennemi à la vitesse de l’éclair. Un équilibre quasiment parfait à mon goût de ce côté-là. Exit aussi les quinze hotkeys d’Eternal. Les actions sont moins nombreuses et cela fluidifie le gameplay.
Sekiro no Slayer
L’une des nouveautés de Dark Ages c’est les parades avec le bouclier. Lorsque des ennemis nous attaquent au tir ou au corps à corps auréolé de ce beau vert fluo, c’est le signe que l’on peut leur renvoyer en pleine tronche d’un simple click bien timé. Ce mix entre Sekiro et un shoot ’em up en première personne amène une dynamique que j’ai beaucoup appréciée. L’ensemble fonctionne sacrément bien et donne, encore une fois, un sentiment de puissance agréable. Bien que là, ce sentiment soit plus soutenu par un acte défensif que purement offensif. Et, au niveau sonore, la magie opère encore une fois à coup de SCHKLONG lorsque l’on renvoie les bastos dans la tronche des démons.

Tel un Federer sous hormones démoniaques, le Slayer peut maintenant renvoyer les patates à distance, et ça fonctionne à merveille.
Slayons ensemble.
Vous l’aurez compris, j’ai trouvé Doom : The Dark Ages vraiment très fun. J’ai pris beaucoup de plaisir à incarner le Slayer dans ce monde très Diablo-esque qui lui sied ma foi fort bien. Le gameplay est tripant, les graphismes sont franchement jolis et le scénar… ben c’est Doom quoi, juste un immense power trip aux amphètes. Ça me rappelle la démesure d’un Berserk ou de la série des Meta-Barons. Gros kiff. Je ne peux que recommander.
Note : 9,5 SCHKLONG cosmiques sur 10.
Testé sur PC (Steam), aussi dispo sur PS5 et Xbox Series (y compris Game Pass)