Ton développeur, c’est un voleur, il a pris toutes les idées des autres et les a mis dans ton jeu, mais en moins bien.
Garrett est de retour dans ce 4e épisode, développé par Eidos Montréal et édité par Square Enix. La série des Thief a pour vocation l’infiltration, avec gestion des lumières et du bruit. Ce qui est tout à fait logique vu le métier de Garrett… Qui a dit boulanger ? Pour voler tout ce qui traîne, un arsenal, telles que des flèches d’eau pour éteindre les torches et diverses compétences de chapardeur sont acquis au fur et à mesure de la progression.
Celles-ci se débloquent donc à la fin de chaque chapitre, après analyse de notre style de jeu, plutôt discret ou agressif. C’est une bonne idée qui est malheureusement sous-exploitée et bizarrement mise en pratique. Nous avons ainsi eu la surprise de nous voir qualifier de « prédateurs » alors que nous n’avions éliminé qu’un ou deux gardes. Nous avions pourtant plutôt tenté une approche furtive, profitant de l’ombre pour nous faire de nouveaux amis clinquants et trébuchants.
Voilà le quotidien de Garrett, se balader à travers une carte et ramasser tout ce qui traîne. Le principe d’infiltration est donc omniprésent et c’est une bonne chose ! Ce qui est étonnant avec ce jeu, c’est que ses glorieux prédécesseurs ont fait office de référence en matière de mécanismes de jeu et d’univers de larcins furtifs. Pas étonnant donc que nombreux soient ceux à s’en être inspirés Assassin’s Creed et Dishonored, pour n’en citer que deux. Mais voilà que Thief copie à son tour les copieurs, de manière nettement moins heureuse. Le résultat montre un manque de finition flagrant. A commencer par les graphismes qui oscillent entre de très beaux passages et d’autres simplement affreux (particulièrement les ombres, ce qui est un comble). Le son est variable, Garrett s’amuse soudain à parler à voix basse sans raison et le scénario a pour unique mérite d’exister afin d’enchaîner les cambriolages, mais on est loin d’un Ocean’s Eleven.
Le jeu est également très dirigiste, pas d’univers aussi ouvert qu’un Assassin’s Creed et pas de variation du style de jeu comme dans un Dishonored. Dommage, Thief donne l’impression de saborder lui-même la branche sur laquelle il trônait pourtant fièrement. Allé, avant la condamnation, une dernière scie, Garett ?
Note: 4 placards sur 10