Souvenirs incomplets [Remember me, PS3]

RRRRRRAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAA aaaaaaaaAAAA aaaAAAAA AAaAAAAAAAAA AAAAAAAAA aaaaAAAaaaaa aAaaaaaaaAAAAAAaaaaA AAaAaaaAAaaa AAAAAAAA AaAhhhHHHHHHH!!!!! (Ceci est un long cri de déception).

Je vais pas tourner autour du pot: il manque un chouia à Remember me pour qu’il soit LE jeu, l’élu, celui qui aurait apporté l’équilibre dans la Force mais surtout un vent de fraîcheur sur le marché du jeu qui sent gentiment le renfermé. Parce que les idées c’est pas ce qui manque dans ce premier titre des studios français DONTNOD. On sent d’ailleurs une sorte de « french touch » dans cette production. Déjà le générique de début s’inscrit dans une dynamique dont le ton a un peu été donné par UbiSoft ces dernières années.

Paris Remember Me

Aaaaah… Paris…

Nous avons donc un univers original qui nous propulse dans un Paris futuriste contrôlé par une compagnie ayant fait fortune dans le commerce des souvenirs. Et ça marche, on y croit! Les décors fabuleux donnent le change, Paris pourrait très bien ressembler à ça un jour et ce n’est pas Enki Bilal qui dira le contraire. Oui, je viens de comparer Remember me à Enki Bilal, je suis un déglinguo. Le scénario tient la route et offre une histoire de science-fiction un peu convenue mais correcte dans laquelle nous incarnons Nilin, chasseuse de souvenirs amnésique. Comme quoi il n’y a pas que les cordonniers qui sont mal chaussés. Dans ce futur, tout le monde possède une interface neuronale, ce qui permet de modifier la mémoire de chacun mais aussi d’afficher des informations sur les murs, comme le menu du jour du restaurant. C’est un détail mais l’effet est efficace et contribue à créer une atmosphère très particulière.

Nous allons donc nous balader dans les ruelles – et au-dessus des ruelles surtout – à la recherche des souvenirs de Nilin. Bien entendu les sbires de la compagnie Memorize feront tout pour nous en empêcher. C’est là que le bas blesse. Malgré une idée plutôt intéressante de paramétrage des enchaînements, les combats sont d’une mollesse et d’une répétitivité très décevante. La possibilité d’utiliser des sortes de super-pouvoirs tente de relever le tout mais sort un peu de nulle part. Les passages d’exploration ont plus du parcours fléché que du « parkour » urbain. Les plate-formes accessibles sont désignées par des symboles clignotants ce qui permet de ne pas se perdre mais casse l’immersion dans les décors superbes, mais ça je l’ai déjà dit. Du coup aucune liberté de déplacement et s’il n’est pas prévu que Nilin passe par là, son saut devient ridiculement faible.

Combo Lab remember me

Le « Combo Lab » une bonne idée sous-évaluée

Et les souvenirs alors? Justement, cette idée autour de laquelle s’articule tout le concept du jeu et qui m’avait beaucoup marqué lors de la présentation à la GamesCom 2012, n’est pas du tout assez exploitée. Nilin a la possibilité de modifier les souvenirs de ses cibles. Elle peut ainsi faire croire à un médecin qu’il a tué son patient, par exemple. Les séquences de remix mémoriel se présentent comme un enregistrement que l’on peut faire défiler, en avant et en arrière, pour y repérer les éléments modifiables. Chacun d’eux peut avoir une influence sur le dénouement de la scène. Malheureusement ces passages ne sont pas légion dans le jeu et c’est vraiment dommage. Je me pose donc la question, pourquoi avoir adjoint des combats alors que le concept de chasses aux souvenirs aurait pu être plus travaillé? Pourquoi ne pas proposer une trame dans laquelle la violence peut être évitée? Son cousin Mirror’s Edge y était parvenu avec brio.

Artwork d'ambiance remember me

C’est un artwork, mais toute l’ambiance y est!

J’ai pour habitude de ne pas encourager les suites, mais dans ce cas là je suis tenté de lancer un appel à DONTNOD. Ils nous ont pondu un bon jeu pour un PREMIER titre. Ils ont pu montrer de quoi ils sont capables, ce sont des fans de science-fiction et cela se voit jusque dans les succès à déverrouiller qui sont autant de clins d’œil aux monuments comment Blade Runner ou Matrix. Je vais donc donner une bonne note à Remember me car le voyage vaut le détour mais l’escapade était trop courte. Un échauffement avant la grande course?

Note: 7 Donépézil sur 10

Author: Founet

A ne pas confondre avec le village vaudois, est à peine plus jeune qu’une Famicom. Vouant un culte à George, il découvrit son amour du jeu vidéo et de la techno allemande pendant les grandes années de Lucas Arts. De ses nombreuses heures passées à cliquer lui vient son humour absurde et sa cleptomanie. Frappé d’une mystérieuse malédiction, les machines semblent se rebeller lorsqu’il les manipule ou fait mine de les regarder. Founet ne roule jamais en-dessous de 88 miles à l’heure et rêve de maîtriser la télékinésie grâce à la Force. En attendant de passer maître Jedi, il joue à la Wii U. Accessoirement rédacteur en chef, quand il arrive à se faire entendre des autres, qui mettent le son trop fort, les farceurs.

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