One Prout Man, One Punch Merde, One Punch Man : un jeu dont personne ne se souviendra… Je vous épargnerai l’entièreté de la liste de titres qui me sont venus à l’esprit en jouant à ce jeu. Me sacrifiant pour le bien commun, j’ai donc fini le jeu à votre place pour vous éviter toute souffrance inutile.
One Punch Man (le manga), c’est l’histoire de Saitama, le chauve à la cape, antihéros surpuissant et parodique à l’extrême de nos amis Goku, Naruto et autre Luffy. Après s’être entrainé à faire 100 pompes, 100 abdos et 10 km de course par jour, il tue tout le monde en un coup de poing, sans trop savoir pourquoi. Le manga est hilarant et remarquablement bien dessiné, je recommande vivement.
Le personnage de Saitama est plutôt intelligemment intégré dans le jeu. Il se pointe, par exemple, dans un combat après qu’on ait tenu tête à un ennemi très puissant un certain temps. Ou gravitant simplement aux abords de l’histoire et laissant la place aux autres protagonistes, pour n’intervenir uniquement pour finir le combat ou dire une connerie. L’idée était franchement sympa, c’est donc d’autant plus dommage que le jeu ne soit pas à la hauteur.
Un jeu de combat ? Quel jeu de combat ?
Si le manga et l’animé excellent dans la parodie des Shonen, le jeu lui, donne dans la parodie de jeu de combat. Une très mauvaise parodie. N’y allons pas par quatre chemins, c’est un très très très… [inspiration]… très très très mauvais jeu de combat. Rien ne va dans l’ajustement des coups, la précision, les mécaniques de jeu en général, l’équilibrage des personnages et des attaques spéciales, les différences entre les personnages du roster…
Il n’y a quasiment rien à rattraper si ce n’est l’effet comique. On a simplement l’impression d’être en face d’un projet étudiant de quelqu’un qui aimait bien le manga. C’est affligeant.
One Positive Thing ?
Bien qu’objectivement One Punch Man : a hero nobody knows soit très mauvais, j’y ai quand même trouvé un certain égaiement. S’il y a une chose que le jeu fait bien c’est le respect de l’univers du manga. Ayant adoré ledit manga, j’ai pris du plaisir à parler aux différents personnages, à revoir certaines scènes cultes, etc. D’autant plus que le jeu extrapole l’univers loufoque du manga à travers toute une série de quêtes d’une absurdité délectable.
Ainsi vous vous battrez avec un type à tête de cheval, en caleçon et avec un réacteur dans le dos qui a bloqué les chiottes publiques. Ou encore avec un lapin anthropomorphe bodybuildé qui en avait tellement marre de sortir du chapeau de son magicien de maître, qu’il s’est transformé en monstre et veut péter la gueule à tout le monde. La liste est longue et franchement plusieurs d’entre elles m’ont bien fait marrer.
D’autant plus que l’idée générale du jeu est excellente et aurait dû permettre de produire un jeu One Punch Man très attrayant. En effet, créer son propre héros, lui donner un look débile, pouvoir changer de style de combat (il y en a une petite dizaine différents), se balader dans la ville pour faire des quêtes et gagner de l’expérience pour monter en niveau, rencontrer et se battre avec tous les personnages connus du manga, voire même décorer son appartement (très important); tout cela aurait pu être génial pour un fan de l’univers de One Punch Man. Si cela n’avait pas été réalisé avec une truelle rouillée et sans manche, et sans truelle. Juste la rouille.
Ten Thousands Pop-Ups Game
L’ergonomie du jeu est presque pire que le gameplay. Eh oui, contre toutes attentes, c’est possible. Je suis persuadé qu’un électro-encéphalogramme montrerait une activation cérébrale du joueur au pattern similaire à celui d’une personne se faisant arracher les ongles avec une pince chauffée à blanc. Entre les temps de chargements, les cinématiques qui interrompent les combats dans une médiocre tentative de scénarisation (au niveau de la forme surtout, le contenu étant plutôt fun), les pop-ups d’emails et de SMS, les alertes et autres boîtes de dialogues disgracieuses… On se croirait sur un site porno, sans les boobs.
Paies ton mode Versus
Pour tester la première fois le jeu, j’ai invité un pote chez moi (eh oui, c’était le bon vieux temps de pré-covid) pour faire du versus. Mais en fait non. En lançant le jeu, tu as trois personnages tout moisis et tu dois te taper le mode histoire super lent avec ses trente millions de pop-ups pour débloquer ne serait-ce qu’un début de roster. Si je suis à 200 % pour le fait de débloquer une partie du roster d’un jeu de combat par le mode histoire plutôt que des DLCs, il ne faut pas non plus abuser. Encore une fois, le jeu semble ne pas du tout avoir compris ce qu’un jeu de combat devrait pouvoir offrir aux joueurs.
One Punch Man : A Game Nobody Should Buy
One Punch Man : A Hero Nobody Knows ne devrait pas être considéré comme un jeu de combat, mais plutôt comme une sorte de gimmick d’action-RPG fan service dont les combats seraient juste une excuse pour mettre en scène les personnages. Même si certains aspects peuvent être amusants, cela ne vaut pas du tout le prix plein demandé. Pour le même prix achetez vous plutôt le coffret DVD de l’animé et des ramens à l’emporter.
3 Serious Punch sur 10
Disponible également sur PC et Xbox One (et probablement chez votre revendeur de jeu d’occaz le plus proche).