Le jeu qui savate des poneys [Le donjon de Naheulbeuk : l’Amulette du désordre]

Dix-neuf ans après leurs péripéties audio, la joyeuse troupe créée par John Lang nous divertit à nouveau, avec un retour dans notre donjon préféré, en 3D. La bande d’aventuriers, tous plus empotés les uns que les autres nous accompagnera tout au long de l’exploration, avec un large panel de gag foireux, d’humour louche et de vannes grotesques.

C’est l’histoire d’un ranger, d’une elfe et d’un nain qui entrent dans un donjon

Le donjon de Naheulbeuk : l’Amulette du désordre, une histoire riche et remplie de rebondissements dignes du Seigneur des Anneaux ? Non. Mais une multitude de quêtes avec des références à divers univers, y compris la saga originale.

La phrase «ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage » s’illustre parfaitement dans ce tactical RPG. En effet, dans l’Amulette du désordre, ce n’est pas la recherche de l’happy ending ou d’un revirement de situation finale incroyable comme dans un film de Night Shyamalan qui motive le joueur, mais une succession de quêtes fantasques. Celles-ci déclencheront soit l’hilarité, soit le « face palm » (c’est selon l’humour du joueur).

L’histoire ne reste cependant pas dénuée d’intérêt, mais je ne veux pas entrer dans la zone spoiler. Je laisserais donc la joie de la découverte de la quête principale et ses dix-huit missions secondaires à nos sympathiques lecteurs.

Cet enchaînement de situations rocambolesque nous rappelle tout simplement les aventures originales que l’on écoutait dans les années 2000. Naheulbeuk

Donjon de Naheulbeuk PC équipe

La troupe au complet, prête à partir pour des mésaventures

Zog zog coupains

La grande force de ce Naheulbeuk, ce sont bien évidemment les personnages. À la base des archétypes vus et revus, mais dont la composition est plus fine qu’il n’y paraît. Au fil de l’aventure, on se prend d’affection pour tous ces bougres (même le nain). Là est toute la qualité de l’écriture, transformer une bande de loosers attardés en compagnons que l’on apprécie et que l’on souhaite guider à travers les différents étages.

Le doublage, est également de qualité et représente des easter eggs à lui seul. Entendre Frank Pitiot (Perceval dans Kaamelott) faire une référence à Skyrim n’a pas de prix. (Oui, encore une histoire de flèche dans le genou.) À noter la présence donc de Perceval et de Merlin de la saga Kaamelott, de Bob Lennon et de Benzaie du YouTube game, une partie de l’équipe de la web-série Noob et bien d’autres.

Cette joyeuse bande nous fera donc rencontrer une pléthore de personnages burlesques tout au long de l’aventure.

Jolie prouesse que de rendre ces antihéros attachants malgré leur manque total de skills (Mention pour l’elfe qui peut tirer sur ses équipiers).

Après un certain temps, le jeu nous demandera de choisir un compagnon inédit ou de continuer l’aventure avec la troupe originale. Cela nous permet de faire la connaissance d’un nouveau personnage, mais ce choix est définitif. Il aurait été plaisant de pouvoir changer ce personnage bonus tout au long de l’aventure. Si l’on veut en tester un autre, il nous faudra recommencer une partie.

Donjon de Naheulbeuk PC taverne

L’un des nombreux arrêts à la taverne du donjon (comme dans la vraie vie).

Le monde du gameplay se divise en deux catégories. Celle où tu explores et celle où tu combats. Toi tu feras les deux.

L’exploration de l’univers de Naheulbeuk est agréable et l’on peut choisir lequel de nos joyeux compagnons sera le leader. Le ranger et sa drôle de démarche, le voleur qui peut détecter les pièges ou l’ogre qui n’a aucun leadership.

On pourra récolter des livres et de les ranger dans la bonne bibliothèque pour gagner quelques augmentations de stats. Résoudre des énigmes pour déverrouiller des coffres, dépenser des points de compétences pour que l’ogre puisse nous donner accès à une salle de trésor, etc.

La recette reste simple, mais efficace. La diversité des environnements (même si on demeure dans le même donjon) est très bien gérée entre les cavernes remplies d’araignées (quelle originalité), la taverne, la forge ou encore la grande bibliothèque. On prend plaisir à parcourir les étages et découvrir de nouveaux personnages et effectuer les quêtes.

La difficulté des affrontements est bien dosée. Ayant joué au jeu en mode normal (2/4) les combats demandent une certaine implication. Rien d’insurmontable, mais certaines erreurs peuvent vous coûter cher en potion. Jamais je n’en aurais utilisé autant que dans ce jeu. Cependant, lorsque le combat est manifestement gagné, mais qu’il faut encore en finir avec les derniers sacs à PV, une certaine lassitude peut se faire ressentir.

Lors des premiers combats, on a vraiment l’impression de contrôler des personnages totalement nuls car un tiers des attaques ne touchera pas sa cible, voire même atteindra l’un de nos compagnons.

Dans la pure tradition Naheulbeuk, il y a également les altérations de terrain qui pourront faire trébucher nos « héros ». Voir son personnage glisser sur de la bière donne définitivement une image de piètre combattant (leur charisme en prend un coup).

Du coup, lorsque nos personnages gagneront des niveaux, il ne s’agira pas de les rendre hyper puissants, mais juste moins mauvais. Les arbres de compétences et l’augmentation des stats raviront les joueurs qui aiment l’optimisation. Les différents choix de capacités permettent une personnalisation plutôt sympathique. On pourra notamment s’initier au lancer de nain ou de tête de gobelin. 

Donjon de Naheulbeuk PC combats

Des combats épiques ou juste une vaine tentative de survie

L’avis de Crôm

L’impression générale après une quarantaine d’heures passées sur le jeu est plutôt positive. Il peut satisfaire le casual gamer avec ces nombreux dialogues et l’exploration du donjon ainsi que les joueurs vétérans, avec des combats longs et stratégiques pour les modes de difficultés plus élevés.

Le fan inconditionnel devra lancer au moins quatre parties afin d’obtenir tous les succès, en raison du choix de personnage cité plus haut.

L’amulette du désordre est un bon divertissement. Un tactical RPG avec des airs de X-com ou de Pathway, qui saura ravir les fans du genre et de Naheulbeuk.

Après une journée de travail, qu’il est agréable de se balader dans ce donjon et de taper sur des orcs et des gobelins. Il mélange humour et stratégie de manière élégante (sic) et mon seul regret est de ne pas avoir compris toutes les références disséminées tout le long du jeu (Il y en a beaucoup).

Note : 7 ours à la bière sur 10

Disponible exclusivement sur PC.

Author: Dinomik

Dinomik vient d’un lointain futur afin de prévenir l’humanité d’un grand danger. Il a finalement décidé de rester afin de profiter des nombreux univers graphiques de cette magnifique époque. Il ne rentrera que lorsqu’il aura lu le dernier chapitre de One Piece. À force, il en a d’ailleurs oublié sa mission, car trop de distractions s'offrent à lui. Car en plus des jeux vidéo, il s’est ouvert au monde du hip-hop, de la bande dessinée et du cinéma scellant ainsi son destin. Et celui du monde qu’il devait sauver… Bon en vrai, Founet notre chef, avait besoin d’un autre bougre avec des ascendances du côté obscur de la barrière de rösti. On l’a ramassé dans la rue et on fait semblant de croire à son histoire parce qu’il bosse bien.

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