En France, le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (S.E.L.L.) a lancé dernièrement une campagne d’information intitulée « Bons usages, bons souvenirs », pour sensibiliser les familles au dialogue concernant les jeux vidéo. A travers deux de nos expériences récentes, nous mettons en perspective un accompagnement parental qui ne coule pas toujours de source.
Commençons par balayer devant notre porte. L’un de nous deux s’est essayé progressivement à la pratique des jeux vidéo avec son fils de six ans. Naturellement, l’initiation voudrait que l’on commence par un bon vieux Super Mario, accessible à tous. Pour ce faire, rien de mieux que New Super Mario Bros. U Deluxe sur Switch, non seulement parce qu’il est en deux dimensions (donc pas besoin de gérer la complexité de la profondeur), mais également parce que l’on peut y jouer à deux en simultané. Pourtant, même pour nous qui avons l’habitude des jeux vidéo et des leurs codes, il est apparu que certaines choses qui paraissaient basiques pour le papa, demandaient explications et prise en main progressive par le fiston.
Ainsi, il convient de ne pas aborder le jeu uniquement au travers des yeux de l’adulte, mais également d’essayer de chausser les lunettes de l’enfant et de se rendre compte qu’une épreuve à passer dans le jeu peut sembler plus difficile qu’il n’y parait et entraîner une grosse frustration. Cette dernière n’est pas négative en soi, mais doit pouvoir se comprendre au delà de l’idée que ce n’est « que du jeu ». Les émotions sont toujours bien réelles. Accompagnement parental
Suisse, Ghana, même combat?
Il y a quelque jours, l’autre de nous, a participé à une émission de radio sur les ondes de Radio France Internationale. Il y était question de conseils à donner aux parents quant à l’utilisation des jeux vidéo. L’antenne était accessible aux questions des parents. De manière assez surprenante, un appel est arrivé du Ghana, où un père déplorait que les coupures d’électricité régulière provoquait des crises de colère du fils. Pour éviter que la console ne s’éteigne, ce père a apparemment acheté un groupe électrogène, mais cela n’empêche pas son fiston de laisser libre court à sa colère lorsque le jeu se coupe malgré tout. Cet événement cocasse laisse apercevoir que la préoccupation des parents pour les pratiques numériques de leurs bambins, quels que soient leurs âges, est quasi universelle. A l’autre bout de la planète aussi on se demande comment accompagner les enfants aux mieux.
Finalement, la meilleure stratégie reste de considérer que n’importe quel apprentissage se fait progressivement et qu’il n’est pas toujours évident pour un enfants ou un adolescent de s’auto-gérer. Le SELL a ainsi mis en place un programme « PédaGoJeux » qui doit permettre d’assurer les bases du dialogue. Bien que cette démarche soit honorable, on ne peut s’empêcher de sourire un peu en coin à l’idée que l’industrie elle-même ne fasse de la prévention. En revanche, nous continuons de conseiller l’usage des normes 3-6-9-12.