Gamescom 2023: S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chornobyl

Stalker, un jeu dans lequel contourner les événements est régulièrement une bonne stratégie. Mais cette fois, allons droit au but: tel un mutant qui aurait passé trop de temps dans la zone radioactive, STALKER 2 était tout pété.

Attention, mon propos ne remet pas en question la potentialité d’un jeu aux mécaniques et au scénario efficaces au final. Mais simplement que la démo d’une demi-heure environ à laquelle nous avions l’occasion de jouer était truffée de bugs. Pour vous donner un peu de contexte, je suis parti dans l’idée que dans Stalker 2, on commence « à poil », on compte ses munitions et on évite les esclandres si ce n’est pas nécessaire. J’ai donc démarré ma partie en récupérant le fameux boulon qui permet de traverser les anomalies sans risque. J’ai parlé avec un PNJ qui m’a indiqué un abri à rejoindre et je me suis mis en route. N’ayant pas d’arme, j’ai soigneusement évité les ennemis. Et lorsque je suis tombé sur une maisonnette attaquée par des chiens mutants, j’en ai fait le tour pour les prendre à rebours au couteau. Une fois les clébards occis, les habitants sauvés me communiquent l’emplacement d’une récompense. Sur le chemin, je parle à quelques autres personnes, je prends le temps d’observer la nature, les arbres, l’environnement. Puis finalement, alors que j’approche de ce qui semble être un village, une alarme retentit. Le ciel devient rouge, des éclairs frappent le sol près de moi. J’identifie la porte de l’abri, je frappe, je suffoque, je tombe et au moment où je vais perdre connaissance, je vois la porte s’ouvrir depuis le sol. Une personne avec un masque à gaz sort, m’attrape les jambes et me tire à l’intérieur. Fin de la démo.

 

Stalker 2 forêt

 

Une des personnes nous accompagnant dans la salle, je n’ai pas eu le temps de voir s’il s’agissait de quelqu’un du studio GSC Game World ou de Xbox, s’est approchée et m’a dit « Wow, tu as déjà fini la démo. Alors je te la relance et tu pourras continuer d’explorer un peu ». OK soit, je recommence et j’entreprends de fureter un peu partout. Là je découvre PAR HASARD que cette démo nous fournit en réalité toutes les armes du jeu et avec le plein de munition. Alors je visite et j’entends un cri dans une ruine. Je m’en approche et un type me dit que je vais attirer le mutant à l’intérieur. J’entends des grognements de bêtes (assez flippant, je dois dire), je ressors et me fait attaquer sauvagement pas une créature invisible que j’aperçois juste au dernier moment avant de mourir. Fin de la session de jeu.

 

Stalker 2 boulon

 

Je remballe mes affaires gentiment , une autre personne de l’accueil s’approche de moi et me félicite parce qu’il m’a regardé jouer et que je suis, d’après lui, l’un des seuls à avoir pu comprendre ce qui arrive au Stalker (personne principale) et ce qu’il doit faire. Mon ego ronronne, je remercie mon interlocuteur pour son retour et je lui demande quand doit sortir le jeu. Il sourit gêné et ironise en s’exclamant « Oh, où sont les types du marketing, haha…. ». J’ai beau être flatté, tout ça commence à ne pas sentir très bon (et rien à voir avec le fait qu’on était une douzaine dans un espace réduit).

 

 

Parce que ce que je ne vous ai pas encore dit c’est que, même si j’ai pu saisir l’intérêt du jeu (ou du moins, en avoir une perspective), toute mon expérience a été jalonnée d’élément « pas fini ». Certes, avant de commencer, on nous a informé que la molette de la souris n’était pas reconnue par le démo et que les développeurs bossent dessus, OK ça peut arriver, pas de problème. Mais ensuite, un PNJ qui marche sur place et passe à travers le sol, la moitié des touches du clavier qui ne sont pas reconnues, impossible d’ouvrir la carte, des points de quêtes qui disparaissent de la boussole si j’ouvre un menu, des phrases de PNJ qui sont dites dans le désordre ou qui ne semblent avoir aucun lien avec ce que je suis en train de faire, un mutant qui meurt d’un coup de feu puis le second qui ne bronche pas après tout un chargeur vidé, des soldats qui tirent sur des ennemis inexistants. Et pour terminer, une précision sur ma première partie, lorsque j’ai été trainé à l’intérieur, je me suis soudainement retrouvé à nouveau dehors et je suis mort dans la tempête (alors que l’objectif de s’abriter avait bien été validé). La liste est longue et j’ai vraiment eu l’impression de jour à une version alpha.

 

Stalker 2 grande roue

 

J’ai joué à STALKER 2 mercredi 23 et le lendemain l’annonce de son report fusait sur Internet. D’abord prévu pour cette année encore, il est maintenant estimé au premier trimestre 2024, sans date précise. Sur le moment, je n’ai pas tilté que le jeu est développé en Ukraine et que l’actualité n’aide certainement pas à projeter le projet dans un calendrier stable. Dans ce cas, je ne sais si quelqu’un est à blâmer, mais cette situation m’a laissé l’impression qu’il y avait une pression quelque part, pour montrer que le jeu existe. Je doute que cela soit vraiment nécessaire. Prenez votre temps les gars, il sera toujours bien assez tôt pour qu’on joue à votre jeu qui, encore une fois, n’est clairement pas dénué d’intérêt dans son projet. Mais pour le moment, impossible de dire que STALKER 2 répond aux attentes. La démo que nous avons testée ne reflète certainement en aucun cas le produit final. Et pour une fois, ce n’est certainement pas dû à une mauvaise gestion industrielle.

Sortie prévue sur Xbox Series X|S et PC, au premier trimestre 2024.

Retrouvez tous nos articles concernant l’édition 2023 de la Gamescom dans notre sommaire!

 

Author: Founet

A ne pas confondre avec le village vaudois, est à peine plus jeune qu’une Famicom. Vouant un culte à George, il découvrit son amour du jeu vidéo et de la techno allemande pendant les grandes années de Lucas Arts. De ses nombreuses heures passées à cliquer lui vient son humour absurde et sa cleptomanie. Frappé d’une mystérieuse malédiction, les machines semblent se rebeller lorsqu’il les manipule ou fait mine de les regarder. Founet ne roule jamais en-dessous de 88 miles à l’heure et rêve de maîtriser la télékinésie grâce à la Force. En attendant de passer maître Jedi, il joue à la Wii U. Accessoirement rédacteur en chef, quand il arrive à se faire entendre des autres, qui mettent le son trop fort, les farceurs.

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