Quand on me parle de rogue like (ou lite), la plupart du temps ça m’évoque immédiatement une ambiance sombre. Non pas, par un manque de coloris, mais plutôt parce qu’on sait qu’on va mourir, beaucoup, et que la frustration sera régulière. C’est un peu la base du principe.
Non pas que ce soit un concept qui me déplaise, au contraire même ! J’ai bien cette alternance entre peine et délivrance. Puis soudain, surgit face au vent, Spells & Secrets de Alchemist Interactive, développeur allemand (pour la rime). Il y a toujours une petite appréhension quand les représentants d’un jeu te demande dans les suivre dans un recoin sombre de la Gamescom. Zut, pensais-je, pas sûr que mes bases en krav-maga me permettent de terrasser ces deux grands teutons musclés, à casquettes de skate visées sur la tête. Peut-être que si je vise le genou de celui de droite en premier, je pourr… Puis ils m’ont tendu un Steam Deck avec un grand sourire pour que j’essaie leur jeu, ce qui a interrompu ma réflexion et dissipé toute pensée funeste. Quelqu’un qui a un Steam Deck ne peut pas être une mauvaise personne. Une personne crédule peut-être, mais pas mauvaise.
Ceci dit, c’était plutôt un choix intelligent, puisque ça m’a permis d’essayer Spells & Secrets pendant une bonne demi-heure dans un fauteuil confortable, plutôt que sur une chaise en bois qui aurait été cruelle avec mes lombaires. Tandis que je me familiarise avec les contrôles, le gameplay et l’univers, mes sympathiques compagnons de tests m’expliquent qu’ils ont pensé leur jeu comme une expérience familiale, notamment du fait qu’on peut y jouer en coop. Ils insistent également sur le fait que les mécaniques propres au rogue lite sont bien présentes et qu’ils faudra mourir pour recommencer. Ils considèrent que le sous-titre de Spells & Secrets devrait être « My first rogue-lite ».
C’est effectivement très agréable de se plonger dans ce style de jeu, par le truchement de décors très éclairés et colorés. Si les animations sont un peu pataudes, Spells & Secrets se prend assez bien en main. A chaque fin de run, les objets et modificateurs collectés sont perdus, mais les sorts appris demeurent. L’argent récolté sert alors à en acheter de nouveau et les améliorer.
Car comme son nom l’indique (presque) il est question d’apprendre à lancer des sorts (télékinésie, transformation, boule d’énergie, etc.) et quelle meilleure endroit pour faire ça qu’une école de magie ? En l’occurrence, il s’agit du château de Greifenstein qui se retrouve envahi de créatures et il appartient aux élèves de se mobiliser pour le sauver. C’est pas chez nous que les jeunes feraient ça pour leur école, bande de feignasses ingrates, y a plus de jeunesse.
A partir d’un hub central, les étudiants téméraires explorent les zones du château, pensées comme des donjons généré procéduralement. Chaque zone demande d’être intégralement nettoyée de ses ennemis avant de pouvoir revenir dans la cours et troquer ses trouvailles contre du loot. Les créatures ont des faiblesses et il faut trouver quel est le meilleur sort pour s’en débarrasser. Par exemple, les bestioles volantes seront plus vulnérables si on parvient à les faire tomber, en les gelant. Des petites énigmes sont également dissimulées dans ces zones et il faut ouvrir l’œil pour les repérer. Je suis entré dans un salle pleine de peinture et l’une d’entre elles n’étaient pas droite. En m’en approchant, un bouton contextuel est apparu, initiant une séquence dans laquelle il fallait réaligner tous les tableaux pour ouvrir une salle secrète.
Spells & Secrets est prévu pour 2023, sur PC, Switch, Xbox One & Series X|S et Playstation 4 & 5. Et bien entendu, juste avant de partir, j’ai demandé à mes interlocuteurs à casquette, si tout leur jeu n’avait pas le moindre lien avec un certain petit sorcier avec une cicatrice sur le front. Le premier a rigolé poliment en me disant qu’il ne voyait pas du tout de quoi je parlais, tandis que le second faisait nonchalamment craquer ses phalanges. Ce qui marquait indéniablement mon top départ. Mais je ne manquerai pas de voir si Spells & Secrets peut proposer suffisamment de contenu à sa sortie et que sa condition de « jeu familial » ne l’entrave pas au final.
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