Frodon passe à l’ennemi [Overlord: Fellowship Of Evil, PS4]

Overlord est un Diablo-like simplifié qui répond à la question que nous nous posons tous: est-ce que jouer l’incarnation du mal et éradiquer pleins d’ennemis trop mignons, c’est fun ? Je serais tenté de vous dire que oui, que Dungeon Keeper l’a prouvé en son temps, mais Overlord en a décidé autrement… !

Lapinscretins Overlord PS4

Vos larbins se transforment en ennemi s’ils s’approchent trop près des zones mignonnes.

Vous contrôlez un des quatre seigneurs du mal et êtes bien décidé à faire régner la terreur en lieu et place de la « mignonitude » aiguë qui empoisonne le paysage depuis plusieurs années. Vos serviteurs vous ont ramené des limbes pour remédier à cela et on s’embarque donc dans une quête d’une vingtaine de niveaux qui vous permettra de terrasser une bonne fois pour toute la licorne responsable de tout ça (je n’invente rien). Le jeu fait partie d’une franchise à succès commencée en 2007 avec Overlord et Overlord II. Rihanna Pratchett, à qui l’on doit notamment le génial reboot de Tomb Raider en 2013, signe ici l’histoire qui est ma foi assez accessoire: les cutscenes et les dialogues sont savoureux, mais tout n’est bien sûr que prétexte à hacher menu de l’humain et se faire des cloques aux doigts.

bugminions Overlord PS4

Là j’aimerais bien être soigné mais mes larbins refusent, préférant repartir en arrière.

Le gameplay est très basique et vous aurez le choix entre une attaque principale, secondaire, et spéciale (dévastatrice et qui se recharge avec le temps). On avance, on tape, on ramasse les sous, et on recommence. Votre seigneur peut invoquer quatre différents larbins (améliorables) qui vous aideront à vous battre, vous soigneront, ou vous assisteront lors des phases de puzzle grâce à votre commandement. Les casse-têtes (envoyer vos larbins activer des leviers) sont une mécanique de jeu intéressante mais largement sous-exploitée. Le jeu à voulu rendre vos serviteurs très débiles et c’est réussi : un pathfinding comme on n’en a plus vu depuis Natacha dans Goldeneye sur N64, enverra vos larbins droit dans les zones mignonnes qui les transforment en ennemis, les bloquera dans à peu près n’importe quel élément du décor ou les enverra chercher en arrière du loot qui n’est plus atteignable depuis belle lurette au lieu de, par exemple, vous soigner.

Pasbouger Overlord PS4

Ben reviens te battre Jean-Eude sois pas comme ça…!

Vous serez donc la plupart du temps seul, sauf au moment de se battre où on se met à spammer l’invocation de larbins afin de distraire l’ennemi. Les combats sont inintéressants, l’IA est aussi basique que « je vois, je vais dessus » (incapable de contourner un obstacle) et le nombre d’ennemis différents à se mettre sous la lame est risible. L’écran se transforme en caméra de surveillance d’un jour de soldes chez H&M : c’est la cohue, plus aucune stratégie n’est applicable et c’est à qui tapera le plus et le plus fort.

L’histoire est divisée en 4 chapitres comportant chacun environ 6 niveaux. De temps à autre, un boss vous donnera à peine plus de fil à retordre. Chaque niveau étant relativement long, la durée de vie du jeu est plus que correcte. Néanmoins, je n’ai pas pu tester le mode en ligne. En effet, le jeu vous propose de continuer l’histoire lorsque vous choisissez le jeu en ligne. Je suppose qu’un matchmaking doit ensuite se faire, mais j’ai personnellement fait 3 sessions de deux heures chacune sans jamais croiser personne… ! Il y a bien sûr moyen de se rabattre sur le mode local avec vos amis également sociopathes.

Challenge Overlord PS4

De temps en temps, un challenge avec un temps limite apparaît. Utilité en cas de réussite? Aucune.

Chaque personnage possède ses propres armes, qui malheureusement n’ont aucune capacité unique, les effets de magie étant disponibles pour chaque Seigneur jouable. Seul le choix des coups basiques, donc votre propension à jouer à distance ou au corps-à-corps, vous fera sélectionner un personnage plutôt qu’un autre. A vous ensuite de le faire évoluer dans le HUB central grâce au loot ramassé après chaque combat. Vous pourrez changer d’avatar au cours de votre progression dans l’histoire, mais malheureusement votre bourse est commune à tous les personnages et vous allez donc vite rester avec celui que vous avez choisi d’améliorer en première instance, les autres devenant trop faibles pour les niveaux supérieurs.

C’est plutôt joli et le character design est sympathique, mais les différentes et fréquentes inscriptions à l’écran font descendre le framerate de manière impressionnante. Le jeu se met à geler 1-2 secondes, problème en soi non-insurmontable mais franchement pénible, car très très fréquent.

Map Overlord PS4

J’ai chu.

Au niveau des bugs j’ai tout eu : tomber de la carte plusieurs fois parce que je suis un peu trop curieux et que je longe un mur en explorant, des ennemis qui ne réagissent plus et s’arrêtent de combattre, des cadavres qui restent debout, des bugs de collision (coincé par un élément du décor sans raison apparente et obligé de charger une veille sauvegarde), vos larbins qui font n’importe quoi et courent sur un objectif connu de eux seuls. Comprenez bien que tous ces problèmes mentionnés ne sont pas ponctuels et hors du commun : ils apparaissent très régulièrement et plusieurs fois par niveau.

En conclusion, une histoire rigolote et qui ne se prend pas au sérieux mais sans grande inspiration. Le tout entaché d’un gameplay incroyablement basique parsemé de bugs. Peut-être que tout le fun réside dans la co-op, mais si comme moi vous n’avez pas d’amis à qui passer une manette, l’ennui se fait vite sentir. Bon je vous laisse je vais aller rejouer à Baldur’s Gate tout seul dans mon grenier !

3 saigneurs sur 10.

Jeu également disponible sur PC.

Author: Marsouin

Un homme, une œuvre, une légende ! Ainsi se résume Marsouin, de son vrai nom Marcel Soupape. Il fit ses premiers pas vers la gloire avec la console NES, grâce à son mentor et modèle, son frère. Et tout de suite, c’est le tourbillon et l’enchaînement, notamment, de la Super NES, la N64, la Dreamcast (pas son meilleurs passage), Playstation, Xbox et enfin Xbox 360. Malgré une légère décadence dans son parcours, compensé notamment par sa liaison constante avec un PC, ce n’est rien comparé à la traversée du désert qui suivi. Ni les consoles, ni les PC ne furent d’intérêt pour lui, mais seulement les femmes, l’alcool, la drogue (Les Tuc) et le Djent. Un classique, mais l’histoire finit bien. Car soudain, c’est la rédemption! Contacté par Rael directement, il redécouvre son potentiel via un bol d’urine tous les matins et s’achète une PS4. Depuis le succès est à nouveau au rendez-vous, comme une annonce d’apocalypse.

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