Hockey! Engagement! Engagement! Voiture! Engagement! Voiture! [Eastside Hockey Manager, PC]

L’été! Il fait beau et chaud. Tout le monde est à moitié à cul et c’est la période reine pour la glace! Alors forcément, on va parler de hockey.

Oui bon voilà, on est plus à ça près hein. Après avoir lu le test du dernier Football Manager par le brave San, j’ai décidé de jeter mes petites paluches sur sa version glacée et virile: Eastside Hockey Manager 2016 (EHM16 pour les intimes).

Moi-même pratiquant enjoué de la version engazonnée de la licence et grand amateur de hockey sur glace (tant qu’il est possible de rester près de la buvette), j’étais emballé à l’idée de tester cette version glissante du management de sportifs millionnaires.

Et dès le début, on n’est pas dépaysés. EHM16 dont c’est la x-ième itération (4 ou 6, suivant comment on compte), a été racheté par Sega, qui possède dans ses écuries le célèbre susnommé Football Manager. Les développeurs ont profité de réutiliser toute une partie de la base technique de son grand frère pousseur de baballe.

On retrouve donc les mêmes menus austères, sortes de feuilles Excel camouflées sous les jolies couleurs de Clubs prestigieux et de beaux graphiques de statistiques. Tout ce que j’aime. J’aurais dû faire comptable ou statisticien je crois.

C'est beau comme du Wagner!

C’est beau comme du Wagner!

La base de données semble colossale. Comme chez sa danseuse de grand frère, il est possible de « manager » des équipes improbables des basses ligues dans à peu près n’importe quel pays de hockey. Ni une ni deux, je prends les commandes du HC La Chaux-de-Fonds (le fameux HCC) en deuxième division helvétique. Objectif: gagner le titre et remettre ce club historique à sa juste place: en première division. Oui c’est bon quoi, on est dans un jeu, si même là on ne peut pas faire de rêves humides…

Et là, c’est le drame, aucun des vrais joueurs de l’équipe n’est dans l’effectif. Le fan transi que je suis est au bord de l’apoplexie. Ouf, les statistiques et l’historique des joueurs semblent tenir la route par contre… Aaaah c’est juste les noms qui manquent pour des questions de droits en fait! Ce n’est donc pas grave du tout. Par le pouvoir du PC ancestral! Connexion via Internet au site de la communauté des amateurs de EHM16 et voici qu’une pluie de patchs s’abat délicatement sur le programme, avec vrais noms, vraies photos, vrais logos et compagnie. Et suite à ce petit intermède, l’énorme base de données devient soudain extrêmement cohérente avec le monde réel.

Tiens, des images! Les fous!

Tiens, des images! Les fous!

Retour aux Mélèzes (la vétuste enceinte du HCC), et c’est parti pour les entraînements, les matchs amicaux d’avant saison, la création des lignes et les mises aux points tactiques. C’est velu, touffu et pleins de petits détails ultras fins qui déconcertent même l’amateur de hockey relativement éclairé que je suis. Il semble possible de mitonner des tactiques joueur par joueur, de s’adapter à son futur adversaire et ceci encore plus que dans un Football Manager (oui, c’est assez fou). Y a moyen, comme on dit.

La pré-saison se passe plutôt bien, je remarque néanmoins que mon contingent reste assez court et je me tourne donc vers le marché des transferts. Je tente d’engager des vieilles gloires de LNA qui me snobent et signent dans des clubs plus huppés. Ça se passe mieux en revanche avec des jeunes sortant des juniors élites. Ils semblent, d’après mes scouts, très prometteurs. Il me faut néanmoins du lourd et je tente, tel un MacSorley aux abois, de retourner la base de données à la recherche de cracks canadiens aux lointaines origines suisses, histoire de pouvoir les aligner en LNB sans limitations. Bingo, deux de ces oiseaux rares viennent gonfler les rangs de mon armada sur patins.

Un renfort?

Un renfort?

Enfin la saison commence, les matchs s’enchaînent et se ressemblent, tactiques, rapides… et pas bien sexy. Ils sont présentés vus de dessus, les joueurs étant de simples ronds qui se déplacent sur la glace. Un commentaire écrit défile en bas de l’écran décrivant l’action en court. Ça fait très Football Manager 2005.

La taqueutique c'est important!

La taqueutique c’est important!

Depuis le « banc de touche », il est possible d’intervenir et d’influer sur le court du match d’une multitude de manières: du « coupage » de banc (en ne faisant plus entrer la quatrième ligne) et du remaniement de l’alignement jusqu’au choix parfois décisif de la sortie du gardien pour un joueur de champ supplémentaire. Les choix sont vastes et devraient combler les maniaques du micro-management. Personnellement, je n’ai toujours pas compris certaines options mais c’est sans doute plutôt dû à ma méconnaissance des subtilités de ce qui se passe dans le vestiaire et à l’entraînement dans le milieu qu’à une lacune du jeu.

"La qualité graphique est une des grande force de ce genre de titre." NW, expert es Jeux Vidéo

« La qualité graphique est une des grandes forces de ce genre de titre. » – NW, expert es Jeux Vidéo

Le championnat est long, mais le club tient son rang et malgré quelques revers et autres blessures, finit à la première place de la saison régulière. Les Chaux-de-Fonniers présentent de très bonnes statistiques. Trop bonnes même… deux de nos joueurs se retrouvent convoqués en équipe Suisse. Ce qui est un total non-sens, mes joueurs n’ayant clairement pas le niveau, l’algorithme de sélection semble bien aux fraises. Peu importe, l’heure est aux choses sérieuses: les playoffs et les matchs de promotion-relégation contre les dernier de LNA. Le but de la saison.

Les séries finales sont difficiles, on sent que la période des essais est loin derrière. Les joueurs sont fatigués, les barbes poussent et les charges lourdes pleuvent drues. Néanmoins, mes hockeyeurs aux bras noueux, mes éclairs sur glace deviennent champions de Ligue Nationale B avec panache. Ils gagnent ainsi le droit d’affronter le cancre de l’étage supérieur.

Oui c'est une image différente.

Oui, c’est une image différente.

Là, prêts à livrer le plus âpre des combats, mes guerriers rentrent dans les Langnau Tigers comme dans du beurre. Ils les démembrent en cinq petits matchs sans jamais être vraiment mis en danger. « On a presque joué nos matchs les plus faciles de l’année contre eux. C’était étrange, ils étaient au fond du bac » aurait commenté Rard Meinhark, gérant d’estrade aux Mélèzes. Oui, c’est chouette on est en Ligue A « tralala pouet pouet » mais niveau réalisme, « Bonsoir Paris ».

Oh H! Oh C! Oh H!C!C!

Oh H! Oh C! Oh H!C!C!

Vous l’avez sans doute compris, j’ai passé un agréable moment à m’enthousiasmer derrière mes petits ronds de couleurs et mes feuilles de statistiques qui foutraient la gaule à un comptable sous Prozac. Il y a clairement de quoi faire. C’est détaillé et pour peu qu’on soit dans le trip, on peut vite passer un temps fou sur ce jeu.

Cependant il n’est pas exempt de défauts. Premièrement et comme relaté à deux reprises, il a parfois des comportements vraiment étranges. Ceci peut éventuellement provenir, entre autres, du fait que j’ai joué le championnat Suisse et pas la NHL (meilleure ligue du monde sise en Amérique du Nord) et que les développeurs sont Anglais et Finlandais. Mais ça fait pas propre quand même. Deuxièmement, l’interface est quand même sacrément austère. Bien que basée sur Football Manager, elle a néanmoins une demi-douzaine d’années de retard sur ce dernier. Ce qui lui laisse une belle marge de progression sur quelque chose que je qualifierais de suffisant. Conclusion? La moyenne est atteinte mais il faudra travailler pour la prochaine édition. Je vous tiens à l’œil élève EHM16.

6 dents en moins / 10

Author: Zyvon

Élevé à la dure par des parents aux penchants amish, hermétiques à la technologie, l’accès aux jeux vidéo n’a pas été facile pour Zyvon. C’est en utilisant l’argent de sa bar-mitzvah, reçu lors de sa première communion, qu’il s’acheta lui-même un ticket pour les mondes diaboliques de la perversion sous la forme d’une Megadrive. #TeamSonic. Malheureusement, il vécu la crucifixion du hérisson bleu comme une trahison et renonça à jamais aux consoles, pour rejoindre les rangs bénis et accueillant de la glorieuse “PC Master Race”, en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Son éducation sévère mais néanmoins rustique, lui a donné le gout des choses bien faites et faites jusqu’au bout. Zyvon est dur mais juste mais dur.

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