E3 2018: La parade Ubisoft

La performance d’Ubisoft avait quelque chose de convivial. Les jeux présentés étaient suffisamment hétéroclites pour toucher des publics très variés. Un ton résolument optimiste flottait dans cette salle de congrès. Un peu comme si une ombre menaçante s’était subitement retirée. Étrange non?

J’ai utilisé le terme « performance » car c’est probablement ce qui définissait le mieux ce qui s’est passé sur scène. Les moments gênants habituels étaient bien là, mais avait quelque chose de plus cocasse que d’habitude. Et définitivement, ne pas avoir, une présentatrice qui répète sans arrêt qu’elle est une « gamer-si-si-puisque-je-vous-le-dit », renforce le sentiment d’appartenance familiale, qu’ils cherchaient pourtant déjà à atteindre auparavant. Si l’envie vous prend de revoir cette conférence en entier et profiter de sa bonhommie, cliquez ici (à regarder quand il pleut dehors en mangeant un muffin arc-en-ciel). Les vidéos correspondantes aux jeux dévoilés se trouvent en fin d’article.

L’un des instants dont on aimerait qu’ils se terminent rapidement était probablement la danse trop longue du panda et de ses acolytes pour dévoiler Just Dance 2019. Mais ne même temps, cette séquence m’a fait tellement penser aux ados qui se trémoussent en convention (et donc le public cible du jeu), que j’ai fini par le voir comme une mise en ambiance pour la suite. Le nouveau jeu de shakage de booty sera disponible en octobre et s’inspire d’un modèle à la Spotify, pour proposer des playlists selon les goûts des joueurs, plutôt bien vu. Allez les jeunes, on twerk!

Beyond good and evil 2 fleurait la bonne ambiance aussi. Je me suis rendu compte que je luttais pour ne pas céder à la hype. Oui, j’ai beaucoup aimé le premier en 2003, mais mon esprit cartésien et rigoureux ne pouvait pas accepter une suite, voyons. Et en fait, j’aime l’idée qu’il en fasse un nouveau jeu! Aïe. Que cet univers se développe, mais qu’il soit surtout servi par un gameplay original. Pas encore sûr que ce soit le cas, vu le peu qui a été montré. C’est donc décidé, je place mes billes d’espoirs sur BGE2 (aussi parce qu’on pourra y jouer en co-op!). Toujours aucune date de sortie, par contre.

Ah, voilà l’instant gênant numéro 2, avec un monsieur nordique qui se vautre volontairement dans un pupitre pour annoncer que Trials Rising est un jeu à propos du fait de s’étaler avec classe et se relever. Si ça c’est pas méta! Pas grand chose à dire de plus, si ce n’est que ce nouvel épisode du jeu de moto loufoque sortira en février 2019, partout, même sur Switch. Ubisoft semble donc rempiler son histoire d’amour avec Nintendo, comme c’était le cas avec la WiiU. Oui, souvenez-vous, quand tous les animaux avait quitté le navire mais qu’Ubi y croyait encore et proposait des jeux. Cette fois-ci, l’avenir paraît plus radieux et on y reviendra plus loin. Trials Rising proposera tout de même un nouveau mode de jeu deux joueurs sur une seule moto. A cause que parsseque. Inscriptions à la beta fermée ici.

The division 2, qui se passera à Washington, poursuit sur la lancée de la coopération, en doublant le nombre de partenaires. C’est désormais à huit que l’on pourra initier des raids, dans une Washington ravagée par les conséquences du virus mortel. Bon là, on est moins dans la bonne humeur, c’est vrai. Son directeur créatif, Julian Gerighty, se prend d’ailleurs un peu trop au sérieux. Mais il a la décence d’annoncer que le contenu supplémentaire du jeu se présentera sous forme de trois DLC épisodiques, distribués avec le jeu (enfin!). Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas du « Pass Premium », qui donne accès à du contenu exclusif. Bizarrement, ça ils l’ont pas dit de but en blanc, il a fallu fouiller un peu le communiqué de presse pour le trouver. On apprenait aussi que l’évolution des personnages se fera selon des arbres de compétences distincts, ce qui a plutôt tendance à me rassurer, compte tenu de la polyvalence un peu barbante de tous nos avatars dans le premier. Inscriptions à la Beta ici, sortie prévue le 15 mars 2019.

On revient vers la lumière et la bonne humeur avec des précisions sur Mario + Lapins Crétins Kingdom Battle Donkey Kong Adventure, le DLC au nom le plus long du monde. Il avait déjà été annoncé, mais sa date de sortie est confirmée au 6 juin. Donkey Kong en nouveau personnage jouable, des ennemis, armes et terrains inédits. Plutôt de bonnes nouvelles, mais rien sur lequel s’attarder plus que ça.

Je suis sûr qu’à un moment ou à un autre, vous avez du tomber sur un article évoquant ma relation d’amour-haine vouée à Sea of Thieves. Skull & Bones pourrait être ce que ce dernier n’a pas su être, pour le moment. Ou une partie, du moins. Mais j’ai peur qu’il ne se prenne trop au sérieux. Un peu trop bordélique le jeu de pirates? Chacun y dirige un bateau (en incarnant son capitaine) et doit utiliser les techniques de navigation pour aborder des navires marchands (par exemple), avant de livrer bataille avec d’autres joueurs. On le sait qu’une partie ne ressemblera jamais à cette mise en scène-là  (cf. vidéo) et que tout le monde fera feu de tout bois en pagayant en rond. Inscriptions à la Beta ici. Sortie prévue pour 2019, sans plus de précisions.

Je passe vite sur le très énigmatique Transference (jeu VR prévu pour cet été), puisqu’on ne sait toujours rien de son gameplay. A part qu’il faudra faire des aller et retour entre la réalité et un monde créé d’après les informations issues des esprits d’un scientifique un peu timbré, sa femme et leur fils. En passant de l’un à l’autre on devra pouvoir démêler les ficelles, mais comment? Sachant que le but de la boîte SpectreVision derrière le projet est de trouver sa place entre jeu vidéo et cinéma, on risque bien de se retrouver avec une Quantic Dream-ite aiguë. Ou peut-être pas du tout. A voir de plus près donc.

Starlink avait de quoi m’emballer par son monde nouveau et ses chasses de vaisseaux intergalactiques, puisque j’avais oublié l’aspect jouet en plastique. On construit des vaisseaux connectés à la manette et selon les pièces choisies, on obtient différentes compétences. Principe qui collera, bien évidemment, au concept « attrapez les tous ». Ça sort le 16 octobre sur toutes les consoles. La version Switch accueillera d’ailleurs un invité de marque en la personne de Fox (saga StarFox). On en revient à cette histoire d’amour Ubisoft-Nintendo, puisque c’est Yves Guillemot en personne qui a voulu illustrer ce partenariat en invitant Shigeru Miyamoto à monter sur scène, juste pour jouer son rôle de faire-valoir. Un concept de jeu assez rédhibitoire, puisque les premier packs (le jeu, un vaisseau, un pilote, une sélection d’armes, le support de manette sur lequel fixer le vaisseau ainsi qu’un poster) sont annoncé à 80 CHF environ. Auxquels il faudra ajouter entre 8 et 30 CHF environ pour les petits morceaux de plastiques supplémentaires. C’est les lutins du Père Noël qui seront ravis. Sortie prévue le 16 octobre.

For Honor est gratuit sur PC jusqu’au 18 juin (et ensuite vous le gardez)

Voilà, ça s’est dit. Et ça vous permettra ensuite d’acheter l’extension MARCHING FIRE, de profiter de ses quatre héros inspirés par les arts martiaux chinois et du nouveaux mode de jeu « brèche ». Il y sera question d’attaquer/défendre des châteaux forts, dès le 16 octobre.

The Crew 2, sera en Beta ouverte dès les 21 juin, « Tout comme le jeu complet, qui sera disponible le 29 juin prochain, le contenu inclus dans l’open-bêta sera jouable en solo ou en coop à quatre joueurs », disait le communiqué de presse. Et rien de transcendent en ce qui me concerne.

Et en guise de désert, le fameux Assassin’s creed Odyssey, qui avait fuité il y a quelques jours. L’action se déroulera donc en Grèce (ça c’est cool, époque et locations qui me bottent vraiment). On y incarne au choix Alexios ou Kassandra. La place des héroïnes grandit, c’est cool! Mais ce qui me surprend le plus c’est de voir à quel point la saga poursuit le virage amorcée avec Origins. Le site web du jeu le présente d’ailleurs carrément comme un RPG. Il n’est plus question de jeu d’aventure. Alors que l’épisode précédent en Égypte souffrait d’une linéarité narrative assez lourdingue, ici les choix devraient vraiment avoir des conséquences, notamment en optant pour telle ou telle réponse dans les interactions avec les PNJ. Ce qui semble bizarrement être en totale opposition avec les déclarations récentes d’Ubisoft souhaitant couper les aspects narratif de ses jeux. On y a aussi vu des batailles rangées sur la plage et un gros type se faire émasculer à coup de massue. C’est vraiment une grosse évolution de la saga, avec un côté de plus en plus mystique. Disponible dès le 5 octobre et je dois dire que c’est plaisant d’y voir de l’innovation.

Clap de fin, grand final, avec tout le monde qui remonte sur scène. On s’attendrait presque à les voir chanter tous en coeur, dans un final digne de Disney, où le méchant qui voulait détruire l’orphelinat a été défait et les gentils habitants peuvent maintenant vivre leur vie, en fêtant et dansant… avec un panda géant.

(Toute ressemblance avec une situation réelle impliquant un magnat de la finance n’ayant pas réussi à racheter Ubisoft serait parfaitement fortuite).

Certaines de ces vidéos ont été publiées après la conférence et montre plus de gameplay:

Author: Founet

A ne pas confondre avec le village vaudois, est à peine plus jeune qu’une Famicom. Vouant un culte à George, il découvrit son amour du jeu vidéo et de la techno allemande pendant les grandes années de Lucas Arts. De ses nombreuses heures passées à cliquer lui vient son humour absurde et sa cleptomanie. Frappé d’une mystérieuse malédiction, les machines semblent se rebeller lorsqu’il les manipule ou fait mine de les regarder. Founet ne roule jamais en-dessous de 88 miles à l’heure et rêve de maîtriser la télékinésie grâce à la Force. En attendant de passer maître Jedi, il joue à la Wii U. Accessoirement rédacteur en chef, quand il arrive à se faire entendre des autres, qui mettent le son trop fort, les farceurs.

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