Don ton Kash [ Taiko no Tatsujin: Rhythm Festival ]

Dans la famille nombreuse des jeux de rythmes, il y en a pour tous les goûts. Votre truc c’est le rogue-like indépendant ? Bonjour Crypt of the NecroDancer. Vous êtes plutôt FPS ? Pistol Whip est fait pour vous. Vous avez toujours rêvé de manier un sabre laser sur fond de gros electro qui tâche ? Beat Saber saura vous satisfaire. Vous ne jurez que par les simulations ultras réalistes ? Branchez votre guitare et achetez Rocksmith. Vous avez simplement bon goût et aimez ce qu’il y a de meilleur ? Alors vous savez que Theatrhythm Final Fantasy est indépassable. Vous aimeriez retrouver la saveur des salles d’arcade japonaises dans votre salon ? Alors c’est peut-être bien vers Taiko no Tatsujin: Rhythm Festival que vous allez vous tourner.

Le taiko, y goûter c’est l’adopter

Dans une vie antérieure, j’aimais voyager en Asie. Quiconque a arpenté les ruelles d’Akihabara (le quartier geek de Tokyo) ou a mis les pieds dans une salle d’arcade nippone a déjà halluciné devant la dextérité des joueurs qui martelaient de gros taiko (les fameux immenses tambours japonais). Forcément, quand j’ai appris qu’une version Switch du jeu existait et était même vendue avec un mini tambour, j’ai sacrifié la moitié de la place de ma valise pour rapporter ce gadget absolument indispensable. Ne me jugez pas !

 

Kitsch ? À peine.

Paie ton ienclisme

La série de jeux Taiko Tatsujin ayant plus de vingt ans, il s’agissait à l’époque de l’épisode Drum’n’Fun! Fun, il l’était, mais sa playlist réduite m’avait frustré et m’avait forcé à créer un compte Nintendo japonais pour acheter des chansons supplémentaires. N’ayant pas de carte de crédit localisée dans l’archipel, je devais acheter des cartes prépayées Nintendo pour alimenter mon porte-monnaie en yen. Bah oui, sans ça je n’aurais jamais pu jouer sur le générique de Dragon Ball Z ! D’accord, maintenant vous pouvez me juger.

 

Venez comme vous êtes, les niveaux de difficulté permettent à quiconque de s’amuser.

 

Piège à conga

C’est précisément cette lacune qu’entend combler le dernier épisode de Bandai Namco, sous-titré Rhythm Festival. Le jeu de base propose une modeste liste de 76 chansons, mais vous pouvez vous faire pigeonner prolonger le plaisir en vous abonnant au tout nouveau « Taiko Music Pass » pour ajouter plus de 600 chansons à la liste des titres jouables. Le tout pour la modique somme de 6.- pour 30 jours ou de 14.- pour 90 jours. Bon prince, Bandai Namco vous offre 7 jours pour tester gratuitement l’abonnement. Il paraît que la formule fonctionne avec Juste Dance et son « unlimited », pourquoi ne pas en profiter ? Je ne sais pas vous, mais personnellement, quand je vois la liste des services auxquels je souscris, ce n’est pas seulement sur un tambour que j’ai envie de taper.

 

Le tambour de Pandore

Le problème avec ce système, c’est qu’il est difficile de se contenter des 76 chansons initiales lorsqu’on a goûté au Music Pass. Ce dernier compte tout de même 69 chansons de J-pop, 137 titres issus d’OST d’animes, 24 estampillés Vocaloid, 50 de variété et de musique classique, 17 musiques de jeux et 304 titres Namco Original. Pas moins de 601 titres supplémentaires à l’heure actuelle, et le catalogue semble accueillir de nouveaux morceaux régulièrement. Précisons toutefois que certains packs de musique (du Studio Ghibli à Dragon Ball en passant par du Hatsune Miku) peuvent être achetés sous la forme de DLC dans la boutique. À 7.- le pack, ça fait réfléchir.

 

Et tu tapes tapes tapes c’est ta façon d’progresser

Bon, assez parlé gros sous. En quoi consiste exactement ce Taiko no Tatsujin ? Si vous êtes habitués à la franchise, autant vous dire qu’en dehors de ce système d’abonnement, presque rien n’a changé. Pour les profanes, l’immense force de Taiko c’est sa simplicité (qui le rend très accessible) combinée à la possibilité de rehausser le niveau progressivement. Chaque titre peut être joué en quatre niveaux de difficulté différents, avec une vitesse adaptable. Le jeu permet donc de suivre une belle courbe de progression jusqu’à se voir pousser une nouvelle paire de bras pour concurrencer les extraterrestres des salles d’arcade tokyoïtes.

 

Si tu l’dis Don-chan !

Brasser de l’air

En termes de jouabilité, le jeu ne propose pas moins de quatre méthodes de contrôle : en pressant les boutons de sa manette, via l’écran tactile de la Switch, grâce à la reconnaissance de mouvement des Joy-Con ou encore grâce au mini tambour (mais si, vous vous souvenez, celui que j’avais ramené dans ma valise). Et parce qu’il est question de précision, les menus sont bien faits et vous permettent d’adapter votre contrôle au potentiel retard d’affichage de l’écran sur lequel vous jouez.

Les contrôles via la manette sont assurément les plus précis. La reconnaissance de mouvement perd en précision ce qu’elle gagne en fun et correspondra plus aux soirées endiablées entre amis qui ne cherchent pas à atteindre les fameux « perfect combo ». Quant au tambour… Pour rester poli, je dirais que j’ai fait de meilleurs investissements dans ma vie. Il paraît qu’une excellente version à plus de 300.- est trouvable. Mon banquier a dit non. [NdFounet: La compta a dit pareil. Ouf.]

 

Plus vite que la lumière

Contrairement à de nombreux jeux de rythme qui nécessitent de faire des mouvements complexes ou de gérer une dizaine de notes et combinaisons de boutons différentes, les Taiko no Tatsujin ont toujours misé sur la simplicité. Des notes rouges (les « Don ») et des notes bleues (les « Ka »). Pour le Don, on presse un bouton ou on frappe au centre du tambour. Pour les Ka on presse sur un autre bouton ou on frappe sur les bords du tambour. Ajoutez à ça des phases de roulements où il s’agit de frapper le plus de fois possible le tambour et vous avez compris l’entier du gameplay.

Le fonctionnement est donc simple comme bonjour et n’importe quel enfant pourra y prendre du plaisir en mode facile. L’essentiel du jeu étant de progressivement accélérer la vitesse de défilement des notes et d’augmenter le niveau de difficulté. Vous l’aurez deviné : plus c’est élevé, plus il y a de notes à jouer. En ce qui me concerne, j’arrive à atteindre des « perfect combo » sur tous les titres en « Normal », mais seuls les morceaux les plus simples me sont accessibles en « Difficile ».

 

En effet, on ne vient pas ici pour l’histoire.

À deux, c’est mieux

Du côté des modes de jeux, pas grand-chose de nouveau sous le soleil levant. Le mode principal « Taiko » permet de jouer librement les chansons de notre choix en solo ou à deux. Au fil des morceaux joués, on gagne des points qui débloquent des récompenses. Ce mode est ponctué de quelques paresseux interludes narratifs mettant en scène Don-Chan, un tambour vivant qui veut rendre le monde heureux grâce à la musique. Passionnant. Un mini jeu permet d’affronter un adversaire tout en sabotant sa ligne de notes avec des distractions. Un deuxième mini jeu permet d’interpréter un titre à plusieurs en attribuant un instrument précis (et donc un rythme différent) à chaque joueur.

Humiliation-line

C’est surtout du côté du mode en ligne que l’on risque de s’attarder en affrontant des joueurs du monde entier. Personnellement, ce mode m’a surtout permis de constater l’écart de niveau qui me séparait des bons joueurs. Peut-être faudrait-il repenser le matchmaking. C’est également dans ce mode que les tonnes d’accessoires qui vous permettent de personnaliser votre avatar prennent leur sens.

 

Kawaii ? Vous avez dit kawaii ?

La danse des yōkai

Quel que soit le mode auquel vous jouez, Rhythm Festival propose les magnifiques visuels animés typiques de la franchise pendant les chansons. Colorés et souvent très stupides, ils mettent en scène des animaux et des yōkai qui dansent frénétiquement (à défaut de te taper dessus comme dans Nioh). Il y a presque quelque chose de frustrant à ne pas pouvoir les admirer lorsqu’on joue et qu’on se concentre sur les notes. Pour peu que vous supportiez la J-Pop et les bandes originales d’animes, ces visuels rendent le jeu particulièrement plaisant à simplement observer.

 

Theatrhythmer sa vie

Taiko no Tatsujin : Rhythm Festival ne réinvente pas la roue. Il s’agit avant tout d’une édition ultime qui vous permet de jouer à presque tous les titres jamais proposés dans la licence. À condition de passer à la caisse. Si vous n’avez pas peur de passer pour un dément à agiter vos Joy-Con dans le salon et que vous avez, comme moi, un goût déviant pour la J-Pop. Alors vous devriez peut-être craquer. Si vous aviez déjà un jeu Taiko et que vous cherchez à renouveler l’expérience, je vous conseillerais plutôt Taiko no Tatsujin : Rhythmic Adventure Pack qui propose un vrai J-RPG musical. Bien évidemment, vous pouvez aussi attendre le 16 février 2023 et la venue du messie : Theatrhythm Final Bar Line qui proposera des titres de la licence Final Fantasy et d’autres jeux Square Enix.

 

Note : 5 otaku sur 10.

Testé sur, et dispo uniquement sur, Switch.

 

Author: Cygurd

Un jour, quelqu’un l’a appelé « Cygy ». Depuis, Cygurd boit son café matinal, aromatisé d’une lichette de whisky, dans le crâne de cet imprudent. Pourtant, il a un bon fond, à la base. Il aime la nature et vit dans un paisible hameau. En faisant jouer ses relations et son talent pour la filouterie, il s’est arrogé l’accès principal au réseau électrique du village. Ce ne sont pas quelques diminutions de l’éclairage public qui allait l’empêcher d’explorer des titres qui l’ont marqué à vie, comme Planescape Torment, Duke Nukem 3D, F-Zero GX, Monster Hunter World, Zelda A Link to The Past, ni de se découvrir une passion pour les jeux de From Software. Mais soucieux de son prochain, Cygurd organise régulièrement des sessions pour les enfants de son village et transmettre sa passion. Il sait que c’est ainsi qu’il préparera une fière et robuste relève. Il nous fait parvenir ses écrits et sa bonne parole par busards voyageurs, et ça, c’est la classe.

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