Il était une fois dans le Middle-East. [Desperados III]

Evangile selon Zyvon, chapitre 24, versets 18 à 35.

Le même jour, deux disciples faisaient route vers un site web appelé Semper Ludo et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Desperados III lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Desperados leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux lui répondit : « Tu es bien le seul qui ignore les événements de ces dernières années. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Desperados, ce jeu qui était un prophète puissant par ses missions et son gameplay devant tout le peuple : comment les développeurs et l’éditeur l’ont livré, ils l’ont fait condamner à la 3D et commis Desperados 2. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer le Game. Mais avec tout cela, voici déjà la quatorzième année qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des testeurs de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, ils ont reçu des clés Steam et n’ont pas vu de 3D; ils sont venus nous dire qu’ils avaient même eu une vision : des journalistes, qui disaient qu’il était de retour, et de nouveau bon. Quelques-uns de nos proches compagnons sont allés voir des vidéos de gameplay, et ils ont trouvé les choses comme les journalistes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu directement. »

Desperado III leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que Desperado 2 fut mauvais pour que le III puisse entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Commando et de tous les autres Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’histoire du jeu vidéo, ce qui le concernait.

Hector 'Jesus Christ' Mendoza

Hector « Jesus Christ » Mendoza

Quand ils approchèrent du rendu du test, Desperados III fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut online avec eux, ayant lancé le jeu, il prit la souris et il la leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent sur Whatsapp. Ils y trouvèrent réunis les autres testeurs et leurs compagnons, qui leur dirent : « Desperados est réellement ressuscité : il est apparu à Zyvon. » À leur tour, ils racontèrent ce qui s’était passé sur la route, et comment Desperados III s’était fait reconnaître par eux et pas seulement via une vidéo de gameplay.

TLTR -> Vous qui avez connu et chéri la grande époque des Commando et des Desperados ! Oui, vous ! Je vous invoque, je vous conjure ! Venez communier avec moi dans Desperado III. Je vous le dis, notre nouveau Messie est revenu parmi nous ! Vous le reconnaitrez facilement, il ressemble comme deux gouttes d’eau au premier.

Desperados, c’est pas un nom de bière ça?

Desperado III c’est le retour aux (bonnes) sources pour cette série inspirée des jeux Commando. Le deuxième opus s’était fourvoyé avec, entre autres, de la 3D. Heureusement, Mimimi Games a eu le nez creux et a tenté de mettre au gout du jour et par petites touches, une formule qui avait fait ses preuves.

Pour ceux qui ne connaissent pas le système de jeu qui régit tous les Commando-like, voici quelques extraits bien choisis de la page Wikipédia [NDFounet: ça va, on se foule pas trop?] de l’aïeul que l’on peut décrire comme un jeu de tactique temps réel pausable :

Durant ces missions, le joueur dirige une équipe de six soldats ayant chacun leurs spécialités propres (béret vert, sniper, nageur de combat, artificier, chauffeur, espion). Pour accomplir les objectifs, il est absolument essentiel de ne perdre aucun membre de l’équipe ; les commandos doivent neutraliser leurs ennemis discrètement les uns après les autres.

Dans le cas de Desperados, les soldats sont remplacés par des personnages typiques du Far-West : cow-boy, médecin-charlatan, fille de saloon, etc.

Les fameux cônes de vision.

Les fameux cônes de vision.

Le terrain est présenté en vue isométrique ; le joueur peut survoler la carte et observer les déplacements ennemis et leur champ de vision (représenté par un cône vert qui se déplace, symbolisant le regard de l’ennemi ; ce cône de vision a été inventé par ce jeu et est présent dans tous les Commandos-like) pour mettre au point un plan d’attaque.

Et voilà, vous avez les bases.

Oui, c’est correct. C’est d’ailleurs pour ça que Desperados 2 n’a pas pu sortir avec ce nom en France.

Desperados III se déroule selon une suite de missions qui va introduire, petit à petit, des personnages avec des compétences différentes. Le scénario ne casse pas des briques, mais tient suffisamment la route pour servir de fil rouge aux différents objectifs. L’ambiance Far-West compense très bien le charisme déficient des acteurs interprétant nos avatars.

A la fin d'une mission, on peut voir un résumé de nos actions. Ici, une des missions semi ouvertes.

À la fin d’une mission, on peut voir un résumé de nos actions. Ici, une des missions semi-ouvertes.

Mais de toute manière, l’essentiel est ailleurs. Le plaisir du jeu se trouve en effet dans cette tactique temps réel à la limite du puzzle game dans les difficultés les plus élevées. En effet, un certain nombre de situations demandent une gestion minutieuse de ses troupes. Il va falloir tenir un timing d’horloger et une précision de chirurgien pour se sortir de postures parfois très scabreuses. Dans ces cas-là, la pause active et le die&retry sont des alliés de circonstance fort bienvenus. Ce qui n’empêche pas qu’il soit possible, à l’occasion, de terminer une mission à la dynamite mode gros bourrin. C’est suffisamment rare pour que quand ça passe, ça soit particulièrement jouissif.

C’est malin, tout ça pour une bière pour ado…

On renoue donc avec cette magnifique tradition « commandesque ». Mais qui dit tradition, dit risque de conservatisme. Qu’en est-il avec Desperados III ?

Passage dans le Bayou quand même. Plus humide que le desert. ça fait du bien(ou pas).

Passage dans le Bayou quand même. Plus humide que le désert. Ça fait du bien (ou pas).

En effet, la modernisation de ce « vieux » système de gameplay ressemble plus à une très bonne mise à jour, mais sans grosse prise de risque. Néanmoins oui, il y a quand même quelques vraies innovations. Dont les niveaux semi-ouverts dans lesquels les objectifs multiples sont éparpillés sur la carte et des zones « neutres » dans lesquels on peut enquêter pour trouver des points faibles chez nos ennemis. Ces moments sont malheureusement trop rares, car ils offrent une vraie variété de gameplay. En effet dans les missions que je qualifierais de traditionnelles, on a l’impression, au bout d’un moment, de faire un peu tout le temps la même chose. Et ce n’est pas les nombreux, mais néanmoins sympathiques défis que l’on découvre qu’en fin de mission (pour ne pas spoiler et nous inciter à la re-jouabilité j’imagine) qui permettent d’inverser cette sensation.

Ce test est trop petit pour nous deux.

Donc oui, ce jeu n’est malheureusement pas parfait. Mais il revient de très loin et c’est néanmoins avec joie qu’on pratique cette promenade tactique dans ce Far West cliché à souhait. Le bon côté dans l’absolu, c’est que ça pourrait relancer ce genre plutôt plaisant avec cette fois, pourquoi pas, de vraies et profondes innovations.

8 secondes de regards droit dans les yeux avant de dégainer/10

 Testé sur PC. Aussi disponible sur PlayStation 4, Xbox One, Mac OS, & Linux

Author: Zyvon

Élevé à la dure par des parents aux penchants amish, hermétiques à la technologie, l’accès aux jeux vidéo n’a pas été facile pour Zyvon. C’est en utilisant l’argent de sa bar-mitzvah, reçu lors de sa première communion, qu’il s’acheta lui-même un ticket pour les mondes diaboliques de la perversion sous la forme d’une Megadrive. #TeamSonic. Malheureusement, il vécu la crucifixion du hérisson bleu comme une trahison et renonça à jamais aux consoles, pour rejoindre les rangs bénis et accueillant de la glorieuse “PC Master Race”, en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Son éducation sévère mais néanmoins rustique, lui a donné le gout des choses bien faites et faites jusqu’au bout. Zyvon est dur mais juste mais dur.

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