Ça Schtroumpf ou bien ? [ Avatar : Frontiers of Pandora ]

Il y a des jeux que l’on avait très envie de tester, mais dont on rechigne à (en) écrire ledit test. Avatar fait partie de cette catégorie peu heureuse. C’est un jeu que l’on veut regarder, expérimenter une fois ou deux, puis reposer en disant « ah ouais c’est bien fait quand même », pour ne plus jamais y retourner. Bienvenue à Farcry X Pocahontas sur next gen.

Avatar c’est d’abord une série de films maintenant bien connue narrant les aventures d’êtres géants, tout bleus, vivant sur la planète Pandora. Et qui s’amusent à rejouer le scénario de Danse avec les Loups afin de justifier l’utilisation de lunettes 3D au cinéma. Néanmoins, ces films avaient le mérite de nous faire vivre l’expérience très immersive de leur écosystème, véritable ode à notre jeunesse au Papillorama (ah non?) par sa flore fluorescente et ses bestioles plus vraies que nature. Le jeu Avatar : Frontiers of Pandora propose de revivre l’expérience (du film, pas de Papillorama) avec plus ou moins de succès, en FPS monde ouvert « à la Far Cry« .

 

Avatar : frontiers of Pandora

Plutôt verdoyant, un peu comme la Comté mais avec de très grands hobbits bleus.

 

Pandora c’est beau

N’y allons pas par quatre pistes de forêt, le jeu claque visuellement. La direction artistique et le rendu graphique nous plongent entièrement sur Pandora avec une fidélité bluffante. Lorsque l’on commence à évoluer sur la planète, la bave aux yeux, on se dit immédiatement : un jeu vidéo de Pandora, c’était une évidence. Les films paraissaient faits pour cela avec leur planète entièrement numérique, les plantes aux allures de néons et cette guerre affreusement peu originale qui vient s’y inviter. On bavera donc devant l’immensité des décors et la densité de la végétation, tous deux absolument bluffants. Les forêts semblent vivantes et l’on peut distinguer au loin des chasseurs Navi sur leur Ikran (vous savez, le ptérodactyle avec le plug neural) ou des engins volants de la RDA (les méchants-vilains humains).

 

La forêt c'est beau

Plus besoin de sortir de chez vous pour communier avec la nature, Frontiers of Pandora l’amène dans votre salon.

 

Passé le premier étonnement face à cette technique détonante, le jeu… vous en remettra une deuxième couche. Cette deuxième claque prend son élan durant la quête qui vous mènera à avoir votre propre Ikran, et donc à voler comme bon vous semble dans les cieux de Pandora. Et là, encore une fois, on se dit « wow c’est une tuerie ce jeu » en volant au-dessus des décors grandioses avec la musique épique du film en arrière-fond. Rien à dire, c’est super impressionnant. Et on se demande bien comment un jeu pareil ne pourrait pas être simplement génial. La dopamine s’emballe, on est content et on se lance plus loin.

 

Dinguerie

Oui c’est une dinguerie, mais il arrive qu’une dinguerie technique, ou visuelle, ne suffise pas à « faire » un jeu.

 

Pour le plaisir

Allez encore un screenshot incroyable pour le plaisir.

 

Pandora c’est (moyennement) bien

Et puis on fait quelques quêtes. Malgré notre enthousiasme, l’on ne se rappelle pas vraiment de ce que les personnages disent avec leurs voix mal interprétées. Alors on va chercher un truc, mais on ne sait plus trop pourquoi. On n’arrive pas vraiment à différencier l’enjeu de la quête principale des quêtes secondaires. Puis on ouvre l’inventaire puis on le referme parce qu’il faut faire trop de craft et que c’est pas intéressant. Un jour on tombe sur une quête avec une partie d’investigation. Et là on pose la manette un moment et on se demande « mais pourquoi? » face à une mécanique inutile qui vise à lier des indices entre eux en interagissant avec dans le bon ordre, le tout avec les commentaires ultras répétitifs et tout autant inutiles de notre personnage.

 

Vilains humains

C’est comme à la montagne IRL : sortez votre arc pour dégommer les drones des vilaines gens qui viennent perturber la nature pour leur vidéo Insta.

 

Pourtant l’ambiance est bonne. Les décors toujours aussi sublimes et on se dit « non non ça vaut la peine, c’est trop beau ». Alors on fait plusieurs quêtes dont on ne se rappellera jamais (à part celle de l’Ikran), puis on attaque une raffinerie de la RDA. Ah tiens, ça, c’est sympa, prendre d’assaut une forteresse humaine pour libérer la nature de la pollution. On attaque en scred, caché par la forêt avec notre arc de deux mètres et on prend son pied. Jusqu’à que l’alarme ne soit donnée et que tous les humains commencent à s’agiter, comme habités par l’IA d’un grille-pain en fin de vie. On les tue quand même, pour qu’ils arrêtent de souffrir. Et là petit intermède pour nous montrer la nature qui reprend ses droits après l’explosion de la raffinerie. Un peu brouillon, mais sympa.

 

L'industrialisation c'est mal

Telle Greta Predathunberg, vous pourrez attaquer les méchants industrieux qui polluent votre belle planète.

 

Pandora c’est (assez) chiant

Et puis, on continue à jouer un peu quand même, et on répète les mêmes choses avec une lassitude certaine. Porté par la beauté de Pandora et retenu par les quêtes horriblement inintéressantes et le scénario brillant par sa platitude. Et cela ne s’améliore pas, on se dit de plus en plus que l’on pourrait être en train de jouer à autre chose. Mais on se dit aussi que c’est un sacré gâchis, parce que cet Avatar : Frontiers of Pandora, il avait un sacré potentiel. Ce n’est clairement pas le pire d’Ubisoft, il y a une ambiance travaillée, un environnement incroyable, une fluidité dans le gameplay, mais beaucoup de vide sous le vernis. Malheureusement.

 

Hola gamin

Vous aurez l’occasion d’apprivoiser quelques bestioles qui vous aideront à parcourir le vaste monde de Pandora. La séquence est plutôt amusante.

 

Frontiers of Pandora est un jeu que l’on a envie d’aimer, mais qui s’applique à nous en empêcher. Parce que c’est quand même grisant de jouer un hybride Schtroumpf-Prédator qui dégomme des méchas avec son arc géant, avant de se jeter du haut d’une falaise pour être rattrapé par son ptérodactyle customisé. C’est super grisant de descendre tel l’éclair depuis les cieux sur une raffinerie de méchants humains pour rétablir l’ordre naturel et faire enfin payer Total et leur bande de potes. Dommage que le jeu n’arrive pas à apporter une continuité qui nous agrippe suffisamment et à insuffler un sens dans ces actions qui nous donnerait envie de les répéter.

 

C'est bô

Oui, c’est beau. Oui, ça fait penser à Horizon. Mais c’est quand même beau.

 

Pandora, c’est, surtout, pas urgent

Alors je suppose que si vous êtes ultra fan des films, vous possédez de toute façon déjà le jeu et prenez un pied d’enfer à explorer Pandora malgré les défauts. Et tant mieux, faites-vous plaisir ! Pour les autres, je rappelle la sagesse des fois frustrante du compère Zyvon : c’est bien d’acheter ses jeux des années après. C’est bien moins cher et l’on sait à quoi s’en tenir. Pour Avatar : Frontiers of Pandora, c’est le mieux à faire selon moi. Si l’expérience vous tente, car vous avez apprécié les films, attendez une solde vous ne le regretterez probablement pas. Par contre, là maintenant, il y a probablement mieux à faire de vos deniers.

 

Note : 6,5 Jake Sully sur 10

Testé sur Playstation 5, dispo sur Xbox series et PC (et Amazon Luna paraît-il O.o)

 

Author: Teiki

Recrue la plus prolifique du mercato du marché suisse romand du jeu de mots à 5 syllabes, Teiki (El Matador pour les intimes) est LE nouveau ancien rédacteur de Semper Ludo. Il gravit vite les échelons et grâce à quelques coups de langue bien placé, le voilà déjà en train de remplacer Founet à l’animation de Podcast. Son talent de marchandage s’est créé tôt dans sa jeunesse où il devint un pilier de l’échange d’objet inutile dans Everquest. C’est certainement cet événement qui l’oblige inlassablement à jouer à des jeux avec du loot vert, bleu, violet et orange. Ancien champion de pétanque sans cochonnet, lors d’un accident de roulade, il dû se reconvertir à la randonnée avec les pieds. Son corps est un temple où seules les personnes qui ont enlevé leurs chaussures peuvent entrer.

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