Quand on n’a pas la motivation de jouer à un jeu et encore moins envie d’en écrire un compte rendu, c’est compliqué d’imaginer que les lecteurs (vous en l’occurrence) vont trouver intéressant d’en lire le test. Me voici donc dans une situation ardue. Je vais donc vous parler de Port Royale 4, en essayant d’être le plus efficace possible. Seul moyen, à mon avis, de ne pas vous faire entrer dans le même état de détachement que moi, et vous priver de la joie d’arriver au bout de mon article. #AchievementUnlocked
Pourtant un jeu de gestion pointu et complet dans les Caraïbes, c’était, a priori avec Port Royale 4, l’assurance d’un test-fleuve par votre serviteur…
L’idée, c’est de jouer un gouverneur de ville et capitaine de bateau au service du vice-roi d’une puissance coloniale dans les Caraïbes. De là, en commençant obligatoirement par le commerce pour s’enrichir, il est possible de se spécialiser dans un certain nombre d’activités : piraterie, guerre coloniale, négoce monopolistique, gestion de ville, etc.
Le jeu gère les combats, l’économie de manière dynamique, les vents, l’usure des bateaux, le développement des villes, les épidémies et plein de ressources différentes.
Décrit comme ça, ça suscite en effet plutôt l’intérêt.
Et pourtant non.
Le jeu est extrêmement répétitif. D’abord, pendant quelques heures, on déplace son unique bateau pour faire du commerce de faible intensité. L’offre et la demande, différentes dans chaque cité, permettent de péniblement gagner suffisamment d’argent pour acheter une flottille. Là, on passe une grosse demi-heure à mettre en place des routes commerciales automatisées et c’est fini, le jeu joue tout seul.
Bon en vrai, on peut encore faire quelques trucs du genre « mal » jouer aux pirates (cf. ci-dessous à propos des combats) ou développer ses cités (dans une sorte d’Anno pour téléphone intelligent). Mais franchement rien d’inoubliable.
Le pire, c’est que tout cela se pratique avec une interface rebutante. Chaque action demande à chaque fois quelques clics de trop. C’est déjà pénible dans un jeu passionnant alors ici…
Les combats au tour par tour sont de prime abord intéressants. Une sorte d’X-com sur l’eau des Caraïbes. Mais l’IA est tellement à la ramasse qu’elle ruine finalement l’expérience (genre les bateaux ennemis qui se jettent dans le feu. Eh oui, on peut mettre le feu à la mer).
Fin du pensum.
Si je tenais entre les mains, la version early-access d’une toute nouvelle gamme de jeu, j’aurais pu, sans doute être beaucoup plus indulgent, voir enthousiaste. Mais malheureusement, pour un quatrième opus, ce n’est pas du tout assez abouti. Dommage Port Royale, ton petit air exotique m’avait fait de l’œil mais finalement tu n’est qu’un jeu moyen. (Note de moi-même: je n’ai pas joué aux jeux précédents, mais il parait que c’était pire avant. Ils sont peut-être sur le bon chemin en fin de compte). Si je devais resumer ça en une phrase: Port Royale 4 n’est pas mauvais, il est juste un peu chiant.
5 bouteilles de rhum / 10
Testé sur PC mais disponible aussi sur PlayStation 4, Nintendo Switch et Xbox One.