Découvrez les premières impressions sur Assassin’s Creed Odyssey, auquel Davide Canavesi de Joypad.ch a pu jouer lors d’une rencontre parisienne avec Ubisoft.
Assassin’s Creed est une série qui n’a certainement plus besoin d’être présentée. Après plusieurs épisodes sortis à la chaîne, de manière presque obsessionnelle, Ubisoft a heureusement décidé de ralentir le développement des nouveaux chapitres et de rafraîchir une licence qui devenait définitivement trop formatée. La saga des assassins prend un nouveau tournant, initié en 2017 avec Assassin’s Creed Origins et se poursuit maintenant, en 2018, avec Odyssey. Début septembre, nous étions à Paris pour tester environ six heures de campagne sur PlayStation 4 Pro et pour nous faire une idée assez précise de la direction prise par l’équipe de développement.
Vacances en Grèce, 431 av. J.-C.
Assassin’s Creed Odyssey raconte l’histoire d’Alexios ou Kassandra (à choix), frère et sœur spartiates, dont le lien avec l’histoire n’est pas encore complètement clair pour nous. Tous deux sont séparés au début du jeu, dans une longue séquence que nous ne voulons absolument pas vous gâcher, disons juste que la vie d’un jeune Spartiate n’était pas vraiment des plus faciles. Notre aventure, que nous avons choisi de partager avec Alexios, commence sur l’île de Kephallonia. Alexios a été élevé par Markos, un homme étrange toujours à la recherche de richesses, ayant un mépris particulier pour les conséquences de ses actes. Le rôle d’Alexios est de remédier au désordre de son mentor, de récupérer les crédits, de chasser les bandits et toute une série d’autres tâches ingrates. Au fur et à mesure de notre progression dans les premières heures de jeu, nous avons l’occasion de faire connaissance avec différents personnages, d’apprendre à jongler avec plusieurs types d’armes et d’affiner nos talents de guerrier. Nous ne voulons pas trop nous attarder sur l’histoire du jeu, ni même expliquer à quoi ressemble un Assassin’s Creed.
Quant au gameplay, il reste très similaire à celui d’Origins. On y trouve un vaste choix d’armes et d’armures et un système d’arbres de compétences, qui nous permet de débloquer toute une gamme de capacités spéciales, en fonction de notre style de jeu. Comme pour les armes et les armures, chaque pièce a ses propres statistiques et peut être améliorée en visitant l’atelier d’un forgeron (tout se paye en ressources et en drachmes). Les compétences, d’autre part, doivent être débloquées avec des points gagnés à chaque passage de niveau. On retrouve des pouvoirs actifs et passifs, comme dans les RPG plus traditionnels. La nouveauté réside dans les techniques de combat, qui peuvent être à distance ou de mêlée. Parmi ces dernières, nous n’avons réussi à en débloquer que deux : le coup de pied spartiate (la fameuse scène de 300 ? Oh oui!) et la guérison instantanée. Chaque compétence nécessite une certaine quantité d’adrénaline, représentée par une barre au bas de l’écran. Une fois chargée en combat, on active l’une des quatre disponibles en appuyant sur l’une des gâchettes droites (une pour la distance, l’autre pour la mêlée).
Durant notre session de jeu, nous avons usé des deux techniques sans modération : le coup de pied spartiate, en plus d’être spectaculaire, est particulièrement efficace pour briser la garde des ennemis, même les plus puissants, tandis que le soin est essentiel quand on décide de se frotter à plus fort que soi. Tout comme dans Origins, chaque ennemi a un niveau visible au-dessus de sa tête. Plus l’écart entre nous et eux augmente, plus il sera difficile, voire impossible, de les battre. Pendant les combats, qui peuvent aussi être très chaotiques, il est donc absolument nécessaire de tirer le meilleur parti de toutes les compétences à disposition. Surtout une fois l’arc déverrouillé! La combinaison de l’épée, de la lance, et de quelques flèches bien placées s’est ainsi presque toujours avérée être une stratégie gagnante.
Dans Odyssey, de nombreux éléments d’Origins font leur retour, mais tout a été revu à la hausse et affiné. Il y a néanmoins des ajouts très importants, comme le système de primes. Plus on joue « violent » et « sanglant », plus la prime sur nos têtes augmente. Des mercenaires nous chercheront alors activement sur le territoire, dans l’espoir d’empocher la récompense. Il y a alors plusieurs façons de régler l’affaire : en payant des gens pour réduire notre niveau de notoriété ou, de façon plus satisfaisante, en allant chercher le mercenaire nous-mêmes puis en le liquidant. Un menu de jeu pratique nous tient constamment informés de notre statut et de l’identité de ceux qui nous traquent. Les batailles navales reviennent également, une fois un navire et son équipage acquis. La seule différence avec Black Flag est que, cette fois, il n’y a pas de canons, mais des arcs et des flèches !
Les batailles à grande échelle sont également intéressantes : ces séquences particulières du jeu dans lesquelles nous nous retrouvons sur un champ envahi par des ennemis. L’objectif principal est de repérer et d’éliminer les capitaines adverses, afin d’affaiblir leur armée. Dans notre démo, nous n’avons traversé qu’une seule de ces batailles vers la fin de notre partie. Lors de ces affrontements extrêmement brutaux, pas le temps de se reposer ou de planifier une stratégie, c’est une simple question d’action et de réaction. Autour de nous, les soldats alliés et les ennemis meurent continuellement et nous n’avons que la possibilité d’utiliser les armes transportées à ce moment-là, ainsi que les pouvoirs spéciaux. Cependant, comme pour le reste du jeu, les choix que nous avons faits peuvent, ici aussi, influencer la difficulté de l’affrontement. Dans notre cas, nous avons décidé de ne pas réduire le degré d’avis de recherche et de ne pas liquider un mercenaire dangereux. La conséquence en a été de se retrouver contre lui au combat : un ennemi redoutable, deux niveaux au-dessus de nous, que nous n’avons pas réussi à liquider. La solution, suggérée par l’un des développeurs du jeu, était de l’éliminer avant la grande bataille, afin d’avoir le champ libre au moment crucial. Une fois débarrassé de lui, le combat a été beaucoup plus facile.
Une question de choix
Lors de la présentation du jeu, le producteur principal d’Odyssey, Marc-Alexis Cote, a insisté sur un élément central de ce nouveau chapitre : nos choix sont importants. La manière de repenser Assassin’s Creed offre une nouvelle façon de raconter l’histoire de ses protagonistes. Au lieu de proposer au joueur une trame linéaire, dans laquelle nous n’avons pratiquement pas de choix à faire, il a été décidé d’opter pour une « narration guidée par les choix ». Les réponses que nous donnons dans les dialogues, la manière dont nous décidons de traiter les gens et les décisions concernant nos actions auront un impact notable sur le déroulement de l’intrigue. C’est un changement déjà timidement initié dans Origins, mais qui devrait s’étoffer dans Odyssey. Le premier choix repose évidemment sur la préférence pour Alexios ou Kassandra, mais la sélection du protagoniste ne nous empêchera pas de suivre notre propre direction dans le jeu. Au contraire, la différence, comme je l’ai dit, se fera au travers des choix ultérieurs. On peut être méprisant ou compatissant, avare ou généreux, menteur, enclin à la colère ou même prétendre être un dieu. L’histoire peut alors prendre un tournant inattendu, mais nous n’avons pas vraiment pu évaluer l’étendue de ces changements dans les quelques heures que nous avons passées sur le jeu.
Afin d’apaiser notre curiosité, nous avons interviewé un des développeurs. Relativement au début de la campagne, nous devons choisir de sauver ou non un village, dont les habitants sont gravement malades. Personne ne sait comment arrêter la contagion et certains soldats ont décidé de tout brûler et de passer au fil de l’épée les survivants, afin d’éviter que toute l’île ne soit dévastée par la maladie. Le choix est difficile : sauver une famille avec de jeunes enfants et mettre la vie de tous en danger ou ne pas intervenir ? Pendant notre partie, nous avons choisi de ne rien faire, même si l’un des personnages nous a expressément demandé d’aider la famille malade. Et si on décidait d’arrêter les soldats ? Apparemment, la maladie aurait envahi toute l’île, tuant des dizaines et des dizaines de personnes. Une conséquence qui se verrait concrètement au retour de nos aventures. À notre avis, il s’agit là d’une mécanique intrigante. Attention, ce n’est rien de nouveau et beaucoup d’autres jeux l’ont déjà fait par le passé, mais appliqué à Assassin’s Creed c’est une bouffée d’air frais plus que bienvenue!
Nous avons également relevé un autre ajout marquant, un choix qui aura un impact assez important sur votre façon de jouer. Au début du jeu, nous devons choisir de jouer en mode guidé ou en mode exploration. Le premier est classique des Assassin’s Creed, avec des points de navigation clairement mis en évidence sur la carte du jeu, les quêtes et les objectifs étant attribués automatiquement. Cependant, les développeurs recommandent le second. Dans celui-ci, le joueur doit enquêter dans le monde pour trouver les missions. Par exemple, il faudra récolter des indices textuels à utiliser sur la carte du jeu pour choisir où aller. Nous avons opté pour ce mode, car il nous a été fortement recommandé. Il est probablement trop tôt pour juger cette approche en détail, il nous aurait fallu plus de temps, mais cela semblait plus une perte de temps qu’autre chose. Bien sûr, si nous voulons accentuer le côté RPG au maximum, c’est une option intéressante, mais, d’après ce que nous en comprenons, il n’y a aucun avantage à utiliser ce mode par rapport à l’autre (pas de récompenses supplémentaires ou de points d’XP en plus pour récompenser le travail « d’investigation »). Nous sommes toujours de grands fans du libre choix et nous sommes sûrs que le mode “exploration” plaira à beaucoup d’entre vous ,alors que pour tous les autres le système classique restera le favori.
Sans limite
Assassin’s Creed Odyssey est un jeu sans limites. La carte à explorer est énorme et malgré nos nombreuses pérégrinations, nous n’avons réussi à ne voir que l’île de Kephallonia (et une petite partie de Phokis). Les possibilités d’activités sont tout aussi vertigineuses : missions principales, missions secondaires, grottes à explorer, ennemis à liquider, secrets à trouver, etc. Bien plus qu’Origins, Odyssey pousse au maximum ses composants RPG. Presque rien n’est obligatoire, mais tout rapportera des avantages en termes de compétences, d’équipement ou d’argent. Et comme dans d’autres jeux, nous serons libres non seulement de tuer, mais aussi de se lancer dans des histoires d’amour avec différents personnages que nous rencontrerons sur notre chemin. Ça a été répété à maintes reprises au cours de notre journée parisienne : dans Odyssey, il y a beaucoup de choix, mais aucun n’est intrinsèquement bon ou mauvais. Ils auront cependant tous des conséquences, à la fois petites et grandes (potentiellement très grandes, d’après ce que nous avons vu). Ajoutez à ce mélange une histoire qui nous a vraiment intrigués et quelques touches d’humour (que nous ne nous attendions certainement pas à trouver là), pour faire d’Odyssey un titre extrêmement intéressant, non seulement pour les fans de longue date de la série, mais aussi pour les débutants.
La transformation d’Assassin’s Creed d’un jeu purement action, à un jeu RPG-action semble avoir porté ses fruits, donnant ainsi plus de profondeur à une série qui se devait d’offrir plus de liberté au joueur à 360 degrés, et ce pas seulement en rendant les environnements de jeu plus grands
Texte traduit de l’italien avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Les images illustrant cet articles ne sont pas tirées de la session de jeu, mais fournies par Ubisoft.
Sortie prévue le 5 octobre, sur PC, PS4 et Xbox One.
