Tut. Tut. Tut…. TUUUUUT !
Feu vert pour un nouveau Mario Kart. Le jeu vidéo familial par excellence, validé sans honte par tous les parents et qui permet à toutes et tous d’y jouer, quel que soit son niveau. Après huit épisodes précédents et une optimisation du 8e en passant en version « Deluxe » de la WiiU à la Switch, voici Mario Kart World pour accompagner la sortie de la Switch 2. Avec un héritage pareil, difficile de voir le jour sans pression. D’ailleurs, en parlant de pression (pas celle des pneus), avez-vous déjà réfléchi à ce qui se passe quand on joue à un Mario Kart? Essayons de voir au-delà de la ligne d’arrivée, voulez-vous?

Vous aviez certainement cette technique de maintenir une banane ou une caparace derrière vous pour protéger. Maintenant c’est automatique. Pratique, mais ça perd un peu en technicité.
Roulez, jeunesse
Commençons par parler de cet épisode en particulier. Seule exclusivité disponible avec la nouvelle console qui génèrent un grand engouement, c’est une stratégie finaude pour en assurer un nombre de vente plus que correcte. Oui, vous n’allez quand même pas acheter une Switch 2 pour jouer à Hogwarts Legacy que vous avez déjà sur PC/PS5/Xbox Series [rayez les mentions inutiles], si? Pour savoir un peu plus sur la Switch 2 elle-même, je vous renvoie à cet autre article. Autant dire que bon nombre de regards sont tournés vers la grille de départ de ce nouvel opus. Pas de pression, petit, fais de ton mieux, hein.

Des animations viennent dynamiser la course, comme ici avec un troupeau de zèbres. On peut aussi croiser des voitures ou des dinosaures!
Le principe reste le même. Les personnages de l’univers de Mario chevauchent des véhicules totalement loufoques (le concept de « kart » a pris beaucoup de liberté depuis la Super Nintendo) et se livrent à des courses frénétiques sur des circuits tous plus extravagants les uns que les autres. Les pilotes sont répartis par catégories de poids, les bolides ont différentes caractéristiques influençant la conduite et des objets sont distribués aléatoirement sur la piste pour pouvoir être utilisés dans le but de déstabiliser et ralentir les autres concurrents. Tu connais.
Au registre des nouveautés, on trouve des véhicules inédits, des objets ajoutés ou de retour après disparition dans un épisode précédent (comme la plume), des circuits presque tout neufs puisque la moitié d’entre eux environ est une mise à jour de vieux parcours, une flopée de personnages dont les choix sont parfois discutables (la vache de la Pairie Meuh-Meuh? Le crabe de la Plage Cheep-Cheep??) pour pouvoir accueillir désormais vingt-quatre joueurs au lieu de douze précédemment. Enfin, un level design bien plus large et ouvert pour éviter que ce soit (trop) le zbeul avec tout ce joli petit monde.
The World is course
Les circuits de Mario Kart 8 Deluxe étaient presque tous d’une inventivité redoutable, créant des situations où tout pouvait se jouer dans un mouchoir de poche. Alors, quand on se retrouve sur les grands boulevards de Mario Kart World, on a un peu l’impression de se trainer. On perd ainsi en nervosité ce qu’on gagne en foire d’empoigne. Pas forcément le meilleur parti pris.
En revanche, les environnements sont très jolis et fourmillent de petits détails animés très mignons. Malheureusement, on a peu le temps d’en profiter quand on est focalisé sur la route. Pour reprendre le qualificatif de mon comparse de stream Osheed: « Mario Kart World est inutilement très joli ».

Prenez la A9, direction Sud et sortez au premier cactus. Bison Futé aura fort à faire avec ce monde ouvert.
Il reste deux propositions nouvelles. La première est l’idée d’un monde ouvert permettant de relier les courses entre elles. C’est plutôt sympa, puisqu’on peut rouler un peu comme on veut (mais toujours le long d’un tracé) pour atteindre le prochain lieu et donc la prochaine marche du podium. On peut également le visiter entre les courses en multijoueur pour y dégotter des secrets cachés (pas foufou) et des costumes à débloquer pour nos pilotes (OK le chapeau burger pour Toad, je kiffe).
Mais c’est surtout l’autre qui aura retenu mon attention. Le mode Survie. Pour surfer sur la vague actuelle des battle royal, Nintendo apporte sa planche à l’édifice en proposant un concept bien dynamique. On commence à vingt-quatre et les quatre derniers à franchir un checkpoint sont éliminés. Ça fonctionne très bien et ça ajoute une tension plus que bienvenue.
Jouer avec les nerfs
Tiens, puisqu’on parle de tension, évoquons celle qui se trouve autour du jeu. Déjà, vous aurez compris que je considère ce Mario Kart comme sympa, mais en dessous de son prédécesseur, mais surtout comme insuffisant pour justifier l’achat de la Switch 2. Donc on peut évacuer la tension de ne pas avoir pu s’en procurer une, éventuellement.
Alors, parlons plutôt de celle qui se déroule pendant qu’on joue. Ça me fait toujours sourire de me dire que Mario Kart est validé comme jeu familial par opposition à des jeux qui plaisent moins aux parents (Fortnite, Brawlstar, Call of Duty, Valorant, Rocket League,…), parce que visuellement ce que Mario Kart propose correspond plus à l’idée qu’on se fait de quelque chose « d’innocent ». Mais quand on prend le temps de regarder plus en détail comment est construit un Mario Kart, on se rend compte que les parties sont certes courtes, mais sont également extrêmement exigeantes en concentration et provoquent alors de grosses tensions.

L’obtention des flammes en trois niveaux de couleurs quand on dérape (technique pour profiter d’une accélération) est plus facile à placer que dans l’épisode précédent.
Être premier ou première tout du long de la course et se prendre une carapace bleue à dix mètres de l’arrivée, se faire doubler et finir dixième, c’est frustrant au plus haut point. Et ça fait partie du concept du jeu, ce n’est pas une mauvaise chose. C’est même particulièrement amusant. Cette frustration est d’ailleurs habilement modérée par le game design, puisque les objets bonus ne sont pas distribués de la même manière selon la place que l’on occupe au classement. Les plus utiles (carapace rouge, champignon doré, boulet Bill Balle, etc.) apparaissent plus souvent quand on est au milieu ou queue de peloton. Malgré cela, jouer à un Mario Kart implique d’apprendre à gérer une frustration très puissante, provoquée par une activité qui semblait juste colorée et bon enfant. Ne jamais se fier uniquement à ce qu’on voit sur l’écran.
Balade en famille
Mario Kart World peine à rivaliser avec son grand frère qui avait posé la barre très haut. Cela ne lui enlève pas pour autant son côté fun et sa prise en main reste un exemple d’accessibilité pour tous et toutes. Si vous avez une Switch 2, évidemment que vous avez également Mario Kart World. Si ce n’est pas encore le cas, vous y viendrez certainement au plus tard à Noël. Mario Kart reste l’ami des familles, mais les familles peuvent aussi se donner les moyens d’accompagner la frustration des enfants de perdre… jusqu’à ce qu’ils finissent par devenir plus fort. C’est qu’un jeu, mais quand même.
Note: 7 carapaces rouge sur 10
Disponible exclusivement sur Switch 2.