C’est quoi votre technique pour traverser la canicule de ces prochains jours ? Ventilateur ? Thé glacé ? Demander asile dans le rayon surgelé de votre supermarché ? Pour ma part, je penche pour l’extrême inverse : se plonger dans l’ambiance polaire d’Impact Winter. Un jeu de survie où votre meilleur ami est un bon gros feu de bois, pour ne pas finir en Mr. Freeze.
Le réchauffement climatique est une vaste blague, c’est bien connu. Un complot des reptiliens asperges-ophobe au service de la toute-puissance du lobby des agrafeuses. Toujours est-il que Jakob et sa petite équipe font les frais (héhé…) d’un bouleversement météorologique, suite à la chute d’une météorite. Le club des cinq se regroupe dans une église allégoriquement biblique et tente de survivre durant trente jours, avant l’arrivée annoncée des secours.
Collection d’hiver

Ça va pas être possible de contenter tout le monde. La navigation entre les menus, héritage de la version PC, manque d’ergonomie.
Du haut de la vue isométrique, on va diriger le pauvre Jakob qui semble être le seul habilité à se geler les miches à l’extérieur. Pendant que l’on s’affaire à récupérer toute sorte d’équipement (nourriture, boissons, médicaments, outils, combustibles, etc.), les quatre autres survivants proposent chacun une liste de bricolage qu’il ou elle pourra réaliser si on rapporte les matériaux nécessaires. On peut leur attribuer également un rôle qui influencera l’équilibre relationnel au sein du refuge (celui-ci ne se blessera pas en bricolant, mais se fatiguera plus vite, celle-là veillera à ce qu’aucun conflit n’éclate, ou celui-ci sortira chasser, mais pourra se perdre en route, etc.). Tous ces rôles se débloquent au fur et à mesure que l’on accomplit des quêtes. Les tâches menées à bien permettent aussi de réduire le temps avant l’arrivée des secours et de perfectionner Ako-Light, le robot couteau suisse qui nous accompagne.
Phil Connors !
Grâce à cette merveille de technologie, il sera possible de s’éclairer la nuit, de faire fondre certaines glaces, de scanner une zone, de poser des balises et plein d’autres petits trucs, qui, à leur tour, permettront de se rapprocher du salut. Rien n’est procédural, chaque partie vous remettra sur la même carte à explorer et les lieux seront identiques. Les missions proposées le seront aussi, mais des événements se présenteront aléatoirement (toit de l’église à réparer, attaque de pillards, rencontre avec un explorateur, etc.) et viendront pimenter l’aventure. Cette forme de répétition donne lieu à une sensation digne du Jour de la marmotte. Si la jauge de santé de Jakob atteint zéro, il meurt et la partie se recharge automatiquement à la dernière fois qu’il avait dormi. Le défi réside alors surtout à savoir comment prioriser ses tâches. Si je vois que je claque en chemin vers cette maison, j’en choisirai une autre à mon réveil. Mon ultime tentative s’est arrêtée lorsque j’ai donné un médicament de trop à un membre de l’équipe, que je suis allé me coucher, que ma barre de vie s’est retrouvée quasi vide en sortant du lit et que je n’avais plus assez d’énergie pour aller chercher d’autres antibiotiques.

Et on recommence. Un mode expert, ajouté dans cette nouvelle version du jeu, rend la mort permanente.
Manque de vitamine C
Un peu frustrant surtout que le rythme du jeu est très lent. Ça prend des plombes pour atteindre un bâtiment et l’explorer minutieusement afin de savoir quoi rapporter en premier. Est-ce que je cherche d’abord à améliorer le système de chaudière ou la capacité de mon inventaire ? Si ces aspects contribuent à renforcer la pesanteur de la survie, les temps de chargement excessivement longs font plus tache dans le décor. Cette version console d’Impact Winter est un portage du jeu PC, pratiquement sorti il y a une année. On aurait donc aimé que ce défaut soit corrigé depuis, tout comme les chutes du nombre d’images par seconde. Dans une grande étendue blanche, ça la fout mal.
Stress is coming
Si Impact Winter est édité par Bandai Namco, il est le produit d’un petit studio appelé Mojo Bones. S’il ne s’est pas encore illustré dans le grand bain du jeu vidéo, ses autres projets ne semblent pas dénués d’intérêt. Ce qui fait d’ailleurs la force de ce jeu de survie c’est son aspect narratif et la conception des personnages qui sont, tour à tour, attachants et énervants quand ils n’arrivent pas à se débrouiller tout seuls. On peut donc espérer retrouver cette patte dans d’autres de leurs productions.

On n’y voit pas grand chose, mais chaque lieu est conçu de manière logique à l’exploration. Si vous cherchez un tuyau, vous en trouverez en fouillant une salle de bain, pas dans un salon.
Mais j’ai été frappé par un autre élément en y jouant : le stress. Il y a des moments où je courais dans une tempête de neige pour trouver le moindre petit bout de bouffe à se mettre sous la dent et je recevais des notifications en pagaille, comme quoi un tel tombait malade, que ma jauge de soif était au minimum et qu’il ne me restait plus que 20 % d’autonomie de batterie et qu’un pillard venait de repartir avec mon dernier paquet de biscuits. La rupture nerveuse me guettait ! Je trouve toujours amusant de voir comment le jeu vidéo nous permet de vivre des tas de choses, y compris celles qu’on tenterait de fuir dans son quotidien normalement. Il est où le plaisir de finir une journée stressante pour se replonger dans la même tempête une fois son canapé rejoint ? Probablement parce que les enjeux ne sont pas les mêmes et que cela nous octroie l’audace d’expérimenter différemment.

L’hopital, une caverne d’Ali Baba. Pensez à noter où vous avez trouvé quoi, les places sont limitées dans l’inventaire.
Morte-saison
Impact Winter n’est pas parfait, mais il se laisse découvrir, pour autant qu’on aime les stratégies de survie et que l’on accepte de lui passer des défauts de jeunesse persistants. Son petit prix compense. Personnellement, je n’ai pas eu le courage de relancer une nouvelle partie après mon fameux problème de médicament distribué trop prestement. Peut-être plus tard. Mais jusque-là, je dois dire que j’ai plutôt aimé crapahuter dans la neige, en notant tous les emplacements d’objets que je trouvais, pour tenter de les retrouver plus tard. Je comprends mieux pourquoi les écureuils ont toujours l’air aussi speeds.
Note : 6 sortez couverts sur 10